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Le Mali inaugure sa série policière
critique
rédigé par Moussa Bolly
publié le 28/10/2007

Comment assumer le devoir de moralisation de la société face à l'invasion effrénée de tant de déviances : débauche, tentations et criminalité ? Voilà une interrogation à laquelle la série Commissaire Balla tente de répondre. Cette une production de 13 épisodes, de 26 minutes chacun, du Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM), diffusée sur l'Office de radio-télévision du Mali (ORTM) depuis le 27 octobre prochain.

"Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Nous la voulions, nous l'avons réalisée" ! Ce sont des confidences d'un responsable du CNCM après le lancement de la série policière Commissaire Balla. Une production du CNCM qui sera diffusée sur le petit écran depuis le 27 octobre 2007. Commissaire Balla est une série télévisée de 13 épisodes (sur 52 prévus) de 26 minutes ; chacun produit et réalisé par le CNCM et avec la complicité d'acteurs nationaux sous la musique de Soro Coulibaly, directeur du Badema National, et de Bassékou Kouyaté, artiste-compositeur et interprète.
Première du genre, au Mali, la série policière, dont un résumé a été projeté le 19 octobre 2007 dans la cour du CNCM parle de la réalité malienne, des vrais problèmes auxquels les Maliens sont quotidiennement confrontés. Interprété par le talentueux et charismatique Magma Gabriel Konaté, "Commissaire Balla" et son unité spéciale mènent en série la lutte contre toutes sortes de fléaux, de maux : incivisme, délinquance, corruption, abus, trafic d'armes, d'enfants, de stupéfiants, pillage culturel... Rien n'échappe à leur vigilance. Commissaire Balla, c'est la lutte contre la piraterie qui hypothèque la créativité culturelle du pays, l'escroquerie, la contrebande, la mendicité, l'insécurité…

8 millions de F CFA par épisode
"Le Gang des tout-terrains", "L'Endormeur", "En Attendant…", "Du Fric à faire rêver", "Le silence de l'amour", "Rap Love", "Un gang en transit", "Le Gui", "La Demoiselle au volant", "Ben Boli", sont certains titres des épisodes de la série.
L'épisode "En Attendant…" retrace par exemple l'histoire d'un riche commerçant de la place. C'est un polygame qui a eu deux garçons de son premier mariage : Cheickna et Baba. Le premier aide le père à la boutique. Mais leurs méthodes de gestion divergent : artisanale pour Ladji, moderne pour son fils. La seconde épouse de Ladji, Oumou, est plus jeune que ses enfants du premier mariage. Elle est très attachante et avenante. Son penchant pour créer une tension dans la famille s'exacerbe à la mort de Ladji.
Oumou, qui détient les chéquiers, se refuse aux dépenses des funérailles, faisant main basse sur la fortune du mari défunt. Le "Commissaire Balla" enquête et découvre que la jeune femme se livrait à des transactions douteuses sur les avoirs de son défunt époux grâce à la complicité de son amant, Alou. L'enquête révélera même que c'est ce dernier qui l'a aidé pour empoisonner son mari et jouir tranquillement de la fortune aux détriments de ses héritiers. En attendant les funérailles, que de révélations et de retournements ! Une série que les téléspectateurs pourront apprécier très bientôt.
La série dévoile au fil des aventures toutes les facettes humaines : les jeux et calculs des femmes et des hommes, l'état d'esprit des jeunes, la force redoutable de l'argent, la jalousie, l'absence d'autorité. Sa réalisation a coûté au CNCM et à ses partenaires 8 millions de F CFA par épisode. Pour le Directeur général de ce Centre, Moussa Ouane (réalisateur émérite de son état), cette série est une matérialisation de l'existence du studio école "Le Bourgou". C'est un atelier professionnel pour la création audiovisuelle, notamment les genres en épisodes. Il a mis l'accent sur la valorisation et la renaissance du cinéma malien à travers ce studio école.
"Le film n'est pas que pur divertissement, mais une forme de thérapie sociale", a précisé un autre responsable du CNCM. À ses dires, si les moyens suivent, beaucoup peut être fait dans le domaine du film. Il a lancé un appel aux autorités pour le décaissement rapide des sous, afin de faire face aux nombreux projets que le centre ne cesse d'initier au grand bonheur des réalisateurs, des comédiens… et donc du 7e art malien.
La projection de la série a été précédée d'un défilé de mode du styliste Kandioura Coulibaly, meilleur costumier d'Afrique et qui a démontré tout son savoir-faire à travers des modèles typiquement maliens.

Moussa Bolly

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