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37è IFFR : Place de la critique cinématographique
37ème Festival International du Film de Rotterdam (IFFR, 23 Janvier - 03 Février 2008)
critique
rédigé par Télesphore Mba Bizo
publié le 27/01/2008

L'activité cinématographique sans la critique est dénuée de sens. A l'inverse, une critique cinématographique sevrée de la production filmique est sans objet. Aussi est-il crucial de procéder à l'évaluation, quoique descriptive, du rôle des critiques de cinéma au International Film Festival Rotterdam de 2008.

Critique cinématographique ! La formule pèse de tout son poids lourd à Rotterdam. La parfaite illustration de cette restitution des honneurs dévolus à ces rédacteurs de l'ombre est la programmation de leur distinction. Il s'agit du Prix FIPRESCI, Fédération internationale de la presse cinématographique. Cinq individus rompus aux exigences de l'écriture en composent la délégation aux Pays-Bas. Celle-ci est chapeautée par Dr Thomas Rothschild, universitaire allemand d'origine autrichienne. Dans son estime, le critique de cinéma cubain Alberto Ramos Ruiz, le journaliste-traducteur camerounais Télesphore Mba Bizo, la jeune journaliste sud-coréenne Haery Kim et le confrère néerlandais André Waardenburg sont investis de la délicate mission de primer le meilleur des 15 films en lice pour la consécration à la Tiger Awards Competition. Dure est leur tâche car le jury principal du IFFR met également les mêmes films en concurrence frontale. Discernement, objectivité et sens élevé de la notion de l'art sont les attentes majeures que le IFFR formule à leur endroit. Les cinq "jurés" ne recevront aucun perdiem pour marquer leur totale indépendance dans les choix qui seront faits. Ils vont rentre la copie le 1er février 2008 au soir dans un cadre événementiel. Chaque membre du "G5" disposera d'une voix délibérative pendant le vote. Il aura, au préalable, fait tenir une liste de présélection des cinq meilleures productions de son choix. Une motivation dudit classement au moyen des arguments techniques ou scientifiques est vivement souhaitée. Telle est, du moins, l'économie de la rencontre avec le Président du jury FIPRESCI de ce dimanche 27janvier 2008 à la faveur du repas d'amitié offert par le IFFR.
Un conclave plus restreint avait déjà rassemblé les membres du jury en question 2 jours plus tôt. Il était alors question de donner sens à cette présence à Rotterdam par la soumission des articles de qualité le 2 février, délai de rigueur, afin d'animer le site de la FIPRESCI (www.fipresci.org) avant le début de la Berlinale, la réplique allemande du IFFR prévue du 10 au 17 mars 2008 à Berlin.

LA FACC mise en vedette
La Fédération africaine de la critique cinématographique, à côté de la FIPRESCI, est également à l'honneur à Rotterdam. En effet, toutes les publications diffusées sur le portail www.africine.org par son correspondant sur place sont imprimées et affichées au babillard du service de presse locale. Il va de soi que les articles rédigés en français ne recrutent qu'une poignée de lecteurs. Cependant, les rares francophones présents en font leur lecture quotidienne. Dans l'optique de l'élargissement du spectre de visibilité de la FACC au IFFR, la décision de rédiger en anglais s'est précisée. En ce moment, 16h13, heure locale, 2 des 6 articles en affichage au titre de correspondances internationales sont frappés du sceau de la FACC. Pour un marketting optimal de la structure de critique cinématographique continentale, il est nécessaire de recueillir le feed-back des lecteurs et de réajuster le tir à toutes fins utiles car la quantité, c'est déjà du bon, mais la qualité, c'est meilleur dans ce sens qu'elle fidélise.


Relève assurée
Le jury FIPRESCI de Rotterdam anime des rencontres avec les 6 critiques de cinéma en "en herbe" issus des quatre coins du monde. Force est de constater que tous sont d'un formidable potentiel. Leurs articles imposent respect et admiration dans le quotidien du IFFR Daily Tiger. Excepté l'Américain Robert Emmet Sweeney, il est difficile de croire que la Chinoise Ma Ran, l'Indienne Nandini Nair, le Brésilien Luiz Carlos Oliveira Jr., la Slovaque Jana Kadlecova et la Turcque Emine Yildirim pratiquent l'anglais comme deuxième langue. Elle sait soutenir leurs connaissances sociologiques et indistrielles du cinéma, une fois couchées sur les colonnes du Daily Tiger. Un coup d'œil dans le curriculum vitae de ces critiques "en puissance" révèle que le moins capé est titulaire d'un Masters en études cinématographiques. Évidemment, l'ampleur d'un parchemin universitaire ne fait pas forcément un critique de cinéma de qualité. Cependant, c'est cette trajectoire académique qui a fini de convaincre le Président du jury FIPRESCI, universitaire de souche, d'admettre la "jeunesse" dans la cour des "grands" avec droit de vote. Une voix pour six. Bons rédacteurs, ils le sont déjà. Seront-ils bons juges ? Point d'interrogation.

Télesphore MBA BIZO
à Rotterdam

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