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Le film Daratt décroche le Grand prix
6ème édition du festival Quintessence
critique
rédigé par Hector Tovidokou
publié le 28/01/2008

Du 08 au 13 janvier 2008, Ouidah, ville culturelle du Bénin a vibré aux couleurs du 7ème art, dénommé festival international de film de Ouidah, (Quintessence). L'événement était à sa sixième édition. Le film Daratt a reçu le grand prix du festival. Six autres prix ont été décernés dans différentes catégories. Au total, plus de vingt pays d'Afrique, d'Europe et de L'Amérique étaient en compétition.

"Python royal", c'est le titre du prix qui a été décerné au film long métrage Daratt du réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun. C'est le plus grand prix du festival Quintessence. Ce prix est primé par un jury international. Le prix "Python Pygmée" du court métrage est revenu au film La citerne du réalisateur tunisien Lassaad Oueslati. Le jury de cette catégorie est composé par les élèves des écoles de Ouidah. La couleur du sacrifice du Belge Mourad Boucif a reçu le prix "Python Papou" de la catégorie documentaire. Le prix "Python Children" qui est celui du public est décerné au film Teranga blues du réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa. Le prix "Python à tête noire" est attribué au film Sentence criminelle du réalisateur camerounais Victor Onana. C'est le prix du meilleur scénario remis par un jury international. Le Fleuve Niger se meurt, court métrage du réalisateur nigérien Aborak Kandine Adam, a reçu la mention spéciale. Le prix spécial est attribué à la réalisatrice scénariste Isabelle Boni-Claverie. L'immigration, la vengeance, la guerre des gangs et l'abandon de la richesse naturelle sont les principaux sujets abordés par ces films lauréats. En général, tous les films sélectionnés traitent d'importants sujets relatifs aux maux du siècle tels que : l'eau, la guerre (liberté et respect des droits de l'homme), le sida. Le Bénin, le Togo, le Burkina-Faso, la Guinée, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad, la Côte-d'Ivoire, la France, la Tunisie, l'Espagne, le Gabon, la Suisse, le Cameroun, le Niger, le Maroc, le Vénézuéla, la Belgique sont entre autres les pays qui sont représentés aussi bien par les films que par les réalisateurs. Au total, une soixantaine de films ont été projetée sur treize lieux de projections des villes ciblées notamment Ouidah, Cotonou et Porto-Novo. Plusieurs ateliers sur l'écriture de scénario et documentaire, la comédie et l'actorat et le master class meublé les formations de Quintessence 2008. Plusieurs réalisateurs et comédiens étaient présents. Nous pouvons citer notamment Moussa Sène Absa du Sénégal, Victor Onana du Cameroun, Carlos Féo du Vénézuela, les Béninois Claude Balogoun, Bonaventure Assogba, Jemima Catrayé, et les comédiens acteurs Tella Kpomahou, Béninoise résidant en France, Tola Koukoui pour ne citer que ceux-là. Les ateliers sur l'écriture de documentaire et scénario, l'actorat et la comédie et le master class l'innovation de cette édition ont édifié le festival.

Jean Odoutan, éternel délégué de Quintessence
Qui osait croire que notre ami, compatriote, réalisateur, comédien, musicien et délégué Jean Odoutan allait laisser son festival pour quelqu'un d'autre. Il était dépassé par l'organisation de Quintessence 2007 avec son équipe d'organisation qui n'était composé essentiellement que de jeunes inexpérimentés, qui n'étaient pas à la hauteur des tâches confiés à eux et auxquels il prêtait de l'aide. Il n'avait qu'à exprimer des excuses de cette manière désinvolte. Il manquait aussi de moyens financiers. Quintessence 2008 a bénéficié de l'aide du Projet de soutien aux initiatives culturelles décentralisées (Psicd-Bénin) d'un montant total de 30 millions de francs CFA. Une somme importante qu'il n'a peut être pas reçu depuis l'organisation de son festival d'une seule structure. C'était l'occasion pour Jean de reconduire son cher festival. Et nous le savons et le connaissons, Jean a un rythme continu animé d'une mégalomanie. Voyez un festival où on écrit sur tout et partout "Festival Quintessence, délégué général : Jean Odoutan", ce qui ne se fait nulle part ailleurs. Du début jusqu'à la fin du festival, il était resté toujours souriant. En définitive, cette édition était un succès pour Jean Odoutan.

Les films lauréats

Daratt : À quinze ans, Atim part à la recherche de celui qui a tué son père. Il y a bien longtemps… Il arrive à N'djamena, la capital du Tchad, et mène son enquête…L'assassin est aujourd'hui rangé : c'est un sexagénaire, patron d'une petite boulangerie. Atim retrouve ses traces. Il arrive même à se faire embaucher comme apprenti dans la boulangerie. Une étrange relation se tisse entre les deux hommes…
La Citerne : Tous les matins, deux hommes se retrouvent face à face autour d'une citerne. Et la bagarre se déclenche pour quelques gouttes d'eau…
Teranga Blues : Madické Diop, alias Dick, est expulsé de Paris et débarque à l'aéroport Léopold Sédar Senghor menottes aux poignets, escortés par deux policiers français qui le laisse à la police sénégalaise. Il a honte et un sentiment de violence. Un vieil ami d'enfance le met à l'aise et l'intègre à son groupe qui fait du trafic d'arme. Dick a beaucoup d'argent et ne se prive de rien. Mais la voie qui a choisie n'est pas la meilleure…
La Couleur du sacrifice : Elle donne la parole à ces hommes venus d'ailleurs qui, pour la plupart enrôlés de force, ont joué un rôle crucial dans la seconde guerre mondiale et notamment lors de la libération. Ignorés de manuels scolaires et écartés de grandes commémorations "Spectacles", ils cherchent aujourd'hui à faire exister cette page occultée de l'histoire. Malgré les mépris et injustices criardes, ces hommes qui ont fait l'histoire nous offrent une belle leçon de l'humanité….
Sentence criminelle : Sam, 20 ans, est fiancé à Ismaël, un jeune footballeur. Les deux filent le parfait amour jusqu'au jour où Snake, voyou du quartier, les rencontre. Elle lui plaît et la veut absolument dans son lit. Après plusieurs tentatives vaines, il décide de lui donner une leçon.
Le fleuve Niger se meurt : L'histoire d'Alfari habitant au bord du fleuve Niger s'emballe progressivement à cause du changement climatique. Il a dû renoncer à vivre de la pêche et se converti en jardinier, se battant contre les hippopotames qui dévastent ses cultures.

Hector Tovidokou

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