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Incendie sur le site du Festival Quintessence de Ouidah
critique
rédigé par Justin Amoussou
publié le 08/02/2008

Le célèbre réalisateur Béninois Jean Odoutan, délégué général de Quintessence, Festival International du Film de Ouidah, doit être, en ce moment, dans tous ses états. Et pour cause ! À peine les rideaux de la sixième édition du festival sont tombés, le site dudit festival a été, dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 février 2008, secoué par un incendie dont l'origine reste encore inconnue.

Dimanche 3 février 2008, il sonne 3 heures du matin. Des aboiements de chiens éveillent l'attention des riverains installés à côté du site du Festival Quintessence de Ouidah. Aussitôt des cris stridents déchirent le silence de la nuit comme pour alerter toute la ville de Ouidah d'un malheur. À cette heure là, la toiture en chaume du site du Festival International du Film de Ouidah brûle. Des flammes en furie dévorent allègrement tout sur son passage. Malgré la détermination des uns et des autres, l'incendie a réussi à avaler quelques fauteuils de cinéma et toute la toiture en chaume.

"Le plus regrettable, c'est que nous avons prévu faire de cette salle le QG de quelques tournages de grande importance, notamment Pim-Pim Tché (Toast de vie), le prochain film de Jean Odoutan. Aussi Monsieur Moussa Sène Absa, réalisateur sénégalais qui était au festival cette année et dont le film Teranga Blues a obtenu le Python Children (Prix du public) vient courant fin février pour le tournage d'un film", informe Arcade Assogba, membre de l'équipe de Quintessence. Dans son cas également, ajoute-t-il, le site Quintessence devrait servir de QG à l'équipe de tournage. Alors, beaucoup s'interrogent sur la détermination du réalisateur béninois. Les ambitions de Jean Odoutan se brisent-elles ?

Au regard des différentes difficultés, sera-t-il toujours déterminé par sa volonté de contribuer au développement de la cinématographie en Afrique et notamment en Afrique subsaharienne par l'organisation chaque année du Festival International du Film de Ouidah? Ce qui est sûr, cet incendie a normalement de quoi lui saper le moral. Des sources proches du réalisateur confirment le fait, mais ces mêmes sources rassurent que Jean Odoutan garde encore sa tête sur les épaules et c'est l'intéressé lui-même qui, depuis Paris où il est actuellement, a informé la mairie de la ville de Ouidah. Aussitôt, une équipe du conseil communal a fait le déplacement sur les lieux. Le mercredi 6 février, le maire de la ville M. Pierre Badet est descendu lui aussi constater les dégâts. La police est également passée pour faire un constat d'usage. Pour l'heure, l'origine de l'incendie demeure un mystère. D'aucuns parlent d'un acte prémédité. À rappeler que la vocation première de "Quintessence" est de favoriser l'accès au cinéma en Afrique subsaharienne par le renforcement de l'identité, la singularité et la créativité des jeunes artistes africains. Aussi, c'est une aubaine qui permet le dialogue entre les cultures en faisant découvrir au public les œuvres de leurs cinéastes et amener les jeunes à initier des évènements et des projets artistiques. C'est dire que ce festival est un lieu d'échange et de convivialité entre les cinéastes africains et européens, afin de stimuler les co-productions sud-sud et nord-sud.

En attendant d'avoir la réaction du réalisateur Jean Odoutan suite à cet incendie, son prochain film Pim-Pim Tché continue son bonhomme de chemin. C'est un film qui parle de Chimène. Ravissante, cette petite créature a tout pour retourner la tête à plus d'un. Son surnom, Pim-Pim Tché, "ma sale garce", lui sied à merveille. Virtuose de l'arnaque sentimentale, à 17 ans, ayant re-re-repiqué sa classe de 5ème, elle a son bonheur en ligne de mire, passer coûte que coûte en classe de 4ème pour bénéficier de la bourse scolaire. Mais avant d'en arriver à ce paradis, il lui faut jongler avec des jobs nullement reluisants pour assurer ses petits-déjeuners, dépanner ses parents abonnés à la dèche, ruser avec son prof de maths qui est au passage son tonton paternel.

Justin AMOUSSOU

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