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Whatever Lola wants, de Nabil Ayouch
Aller-retour dans les danses égyptiennes
critique
rédigé par Michel Amarger
publié le 20/04/2008
Whatever Lola wants, de Nabil Ayouch
Whatever Lola wants, de Nabil Ayouch
West-Beyrouth, à l'abri les enfants !, de Ziad Doueir
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Marock, de Laïla Marrakchi
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Indigènes,de Rachid Bouchareb
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Ali Zaoua, prince de la rue, de Nabil Ayouch
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Nabil Ayouch
Nabil Ayouch
Nabil Ayouch
Nabil Ayouch

Sortie France : 16 avril 2008

Les comédies musicales font du succès. Venues d'Amérique, d'Inde, d'Egypte, leur popularité ne se dément pas même si elles prennent des formes diverses selon les époques. Alors Nabil Ayouch suit le mouvement et tente de rentrer dans la danse avec Whatever Lola wants. Le titre américain, inspiré par une chanson, annonce les ambitions du cinéaste : marier les ingrédients américains et égyptiens dans une luxueuse coproduction, tournée en anglais.

Tout commence à New York où Lola, 25 ans, employée à la Poste, se demande si elle pourrait devenir danseuse. Son voisin, un Egyptien homosexuel, la pousse à y rêver en lui montrant des cassettes de danses du ventre. Puis Lola confirme son penchant pour l'Orient en tombant amoureuse d'un étudiant égyptien. Mais après une dispute, il repart au Caire. Lola, sur un coup de tête, décide d'aller le retrouver pour s'expliquer. Là, la jeune Américaine énergique et culottée, s'aperçoit que son amoureux a une famille riche, qu'il se destine aux affaires et surtout qu'il a des principes qui ne lui permettent plus de la fréquenter.

Lola découvre alors sur son chemin des signes qui l'incitent à devenir danseuse du ventre. Elle persuade une star retirée de l'aider à se perfectionner. Du cabaret voisin de son hôtel, au mariage select où elle se produit, Lola fait une ascension fulgurante et le bonheur des spectateurs. Un impresario, qui soupire toujours pour la star aux côtés de Lola, lui donne un sérieux coup de pouce. Ainsi tout sourit à l'héroïne dans sa conquête du Caire jusqu'à ce qu'elle ait envie d'exporter son succès à New York.

En filmant cette romance simple, Nabil Ayouch livre une copie soigneusement réfléchie qu'il fait vivre avec des acteurs internationaux : l'Américaine Laura Ramsey (Les seigneurs de Dogtown) qui incarne Lola, la Libanaise Carmen Lebbos (Lila dit ça, West Beyrouth), le Marocain Assaad Bouab (Marock, Indigènes), le Tunisien Hichem Rostom (Les sabots en or). Avec une mise en scène colorée, des costumes vifs, des éclairages clairs, le cinéaste compose quelques scènes touchantes et des danses assez convaincantes. Tout converge pour un film qui se veut un événement, apte à l'exportation.

Le réalisateur signale ses ambitions depuis son premier court-métrage, Les pierres bleues du désert, 1992. En lice aux Oscars avec Mektoub, 1997, un polar qui tourne au road movie, puis Ali Zaoua, 2000, sur les enfants des rues à Casablanca, Nabil Ayouch joue les valeurs sûres. Il s'est investi dans des entreprises de production au Maroc depuis 1999, en créant Ali'n Production, en pilotant le projet Meda Film Devlopment qui accompagne des auteurs et producteurs arabes, puis Film Industry pour former de jeunes cinéastes et techniciens en visant l'essor d'un cinéma de genre au Maroc.

L'infrastructure étayée par Nabil Ayouch, est au service de Whatever Lola wants, coproduit par la France et le Canada, tourné à New York et au Caire. Sa comédie teintée de romance, suscite parfois l'émotion et aussi quelques questions. Comme celle de l'opportunité d'appuyer la réussite d'une Américaine qui met le Caire à ses genoux pour repartir en conquérante. Car cette héroïne battante, manifeste aussi une énergie féroce, souvent écrasante envers les valeurs qu'elle découvre. Entre le rêve américain de réussite qu'il exauce, et les volutes de danses orientales qu'il déroule, le cinéaste recherche un accord parfait qui l'éloigne pas à pas de la transe affichée.

Vu par Michel AMARGER
(Afrimages / RFI / Médias France)

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