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Hommage à Sembène Ousmane au CCF de Lomé
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 11/06/2008
SEMBÈNE Ousmane
SEMBÈNE Ousmane
Borom Sarret (1963)
Borom Sarret (1963)
La Noire de... (1966), couverture DVD édition français
La Noire de... (1966), couverture DVD édition français
La Noire de... (1966), couverture DVD édition américaine
La Noire de... (1966), couverture DVD édition américaine
Thérèse Mbissine DIOP (Diouana), dans La Noire de... (1966)
Thérèse Mbissine DIOP (Diouana), dans La Noire de... (1966)
Thérèse Mbissine DIOP (Diouana) et Anne-Marie Jelinek (Madame), dans La Noire de... (1966)
Thérèse Mbissine DIOP (Diouana) et Anne-Marie Jelinek (Madame), dans La Noire de... (1966)
Thérèse Mbissine DIOP (Diouana), dans La Noire de... (1966)
Thérèse Mbissine DIOP (Diouana), dans La Noire de... (1966)
Makhourédia Guèye (Ibrahima Dieng) et Ousmane Sembène (l'écrivain public), dans Mandabi (1968)
Makhourédia Guèye (Ibrahima Dieng) et Ousmane Sembène (l'écrivain public), dans Mandabi (1968)
Ibrahima Dieng (Makhourédia Guèye) et le postier, dans Mandabi (1968)
Ibrahima Dieng (Makhourédia Guèye) et le postier, dans Mandabi (1968)
Charles AYETAN
Charles AYETAN

Tout le mois de juillet 2008, le romancier et "doyen des anciens cinéastes africains", Sembène Ousmane, sera à l'honneur au Centre Culturel Français (CCF) de Lomé. Il s'agit d'une rétrospective sur les œuvres filmiques de Sembène Ousmane au cours de laquelle huit (08) de ses films seront projetés sur grand écran au CCF à savoir : Borom Sarret, La Noire de…, Mandabi (Le Mandat), Xala, Emitaï, dieu du tonnerre, Camp de Thiaroye, Guelwaar et Moolaadé.

Pour le public cinéphile de Lomé et ses environs, ces projections de films africains qui ont lieu le dimanche à 18h30 et le mercredi à 19h00 tout le mois de juillet représentent une aubaine à ne pas manquer. Interrogé sur cette programmation le président de l'Association des Journalistes Critiques Cinématographiques du Togo (AJCC-Togo), M. Bang'na Akondoh, a salué l'initiative de cet hommage "à l'aîné des anciens du cinéma africain, le pionnier du septième art africain qui fait l'honneur du continent Noir."

"Le parcours de Sembène Ousmane, peut-on lire dans l'agenda juin-juillet 2008 du CCF, reproduit le chemin sinueux d'une quête : la quête d'émancipation et de réalisation de soi. Arrivé en Europe comme ouvrier immigré, il s'est mis à vivre la vie comme une expérience totale. Il découvrit alors que la réalité ne peut être transcendée que par sa représentation notamment par l'écriture, l'écriture de la fiction."

Militant syndicaliste et politique de la première heure, Sembène Ousmane trouva et réalisa dans le cinéma le prolongement de la politique par d'autres moyens : ceux de l'imaginaire. Il forgea dans ce sens un concept, celui du "cinéma, école du soir".

La fonction didactique est restée une composante majeure de son cinéma. Il entama sa longue et riche carrière par un court métrage célèbre, Borom Sarret, réalisé en 1963, film qui a obtenu le Prix de la première œuvre à Tours.

Trois ans après, il réalise son premier long métrage sous le titre de La Noire de… (1966), suivi deux ans plus tard de Mandabi ou Le Mandat (1968), ce dernier étant inspiré de son célèbre roman Le Mandat, œuvre dont l'étude est encore au programme des collèges et Lycées de plusieurs pays subsahariens dont le Togo.

Dans ses œuvres littéraires aussi bien que filmiques qui font la fierté de l'Afrique entière, l'écrivain et cinéaste sénégalais Sembène Ousmane traite des questions sociales, politiques et économiques du continent Noir. De par le succès de ses films, il est considéré comme l'un des plus grands cinéastes africains. Cette position est confirmée par son dernier long métrage intitulé Moolaadé (2004), un hommage à la femme africaine qui a remporté le Prix du jury à Marrakech. D'aucuns attribuent à cette œuvre, une "valeur de testament". Pour le critique sénégalais Baba Diop, cité par l'AFP, "il y a des choses intéressantes dans ce (qu'il) dit, ses prises de position face à la femme, la politique, notre société. C'était quand même l'un des meilleurs peintres de notre société". Né en 1923 à Ziguinchor (Casamance au sud du Sénégal), Sembène Ousmane est décédé le 9 juin 2007 à l'âge de 84 ans. Un hommage lui a été rendu les 9 et 10 juin derniers par le Sénégal en présence de plusieurs personnalités des milieux artistique et culturel, dont les comédiens américain Danny Glover et français Richard Bohringer.

Charles Ayetan
Togo

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