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Juju Factory sacré meilleur long-métrage
12 ème FESTIVAL ECRANS NOIRS
critique
rédigé par Mohamadou Mahmoun Faye
publié le 13/08/2008
Mamoune Faye
Mamoune Faye
Juju Factory, de Balufu Bakupa-Kanyinda (Congo RDC), 2005
Juju Factory, de Balufu Bakupa-Kanyinda (Congo RDC), 2005
Balufu Bakupa-Kanyinda
Balufu Bakupa-Kanyinda
Dieudonné Kabongo, Prix du meilleur comédien : il est "Kongo Congo" dans Juju Factory de B. Bakupa-Kanyinda.
Dieudonné Kabongo, Prix du meilleur comédien : il est "Kongo Congo" dans Juju Factory de B. Bakupa-Kanyinda.
André Ceuterick
André Ceuterick
Kyara Bongo
Kyara Bongo
Jean-Marie Mollo Olinga
Jean-Marie Mollo Olinga
J'ai serré la main du diable (Shake hands with the devil), de R. Spottiswoode
J'ai serré la main du diable (Shake hands with the devil), de R. Spottiswoode
Fanta Régina Nacro
Fanta Régina Nacro
Rabiaa Ben Abdallah, Prix de la meilleure comédienne: elle est "Zakia" dans Fleur d'oubli (Khochkhach) de Selma Baccar
Rabiaa Ben Abdallah, Prix de la meilleure comédienne: elle est "Zakia" dans Fleur d'oubli (Khochkhach) de Selma Baccar
Fleur d'oubli (Khochkhach) de Selma Baccar
Fleur d'oubli (Khochkhach) de Selma Baccar
Le Pont, de Ghislain Amougou, 2007
Le Pont, de Ghislain Amougou, 2007
Mwézé Dieudonné Ngangura (Festival Ecrans Noirs 2008, Yaoundé)
Mwézé Dieudonné Ngangura (Festival Ecrans Noirs 2008, Yaoundé)
Camille Mouyéké
Camille Mouyéké
Sembène Ousmane © Abdou Fary Faye
Sembène Ousmane © Abdou Fary Faye
Moolaadé, de Sembène Ousmane, 2004
Moolaadé, de Sembène Ousmane, 2004
Faat-Kiné, de Sembène Ousmane, 1999
Faat-Kiné, de Sembène Ousmane, 1999
Makhourédia Guèye (Ibrahima Dieng) et Sembène Ousmane (l'écrivain public à la poste) dans Mandabi (Le Mandat), de Sembène Ousmane, 1968
Makhourédia Guèye (Ibrahima Dieng) et Sembène Ousmane (l'écrivain public à la poste) dans Mandabi (Le Mandat), de Sembène Ousmane, 1968

La 12ème édition du Festival Écrans Noirs s'est achevé samedi 07 juillet au soir à Yaoundé. C'est le réalisateur congolais (RDC) Balufu Bakupa Kanyinda qui a reçu le premier prix avec son film Juju Factory.

YAOUNDÉ (Cameroun) - Le long-métrage Juju Factory du cinéaste congolais (RDC) Balufu Bakupa Kanyinda a été sacré meilleur film à l'issue de la 12ème édition du festival Écrans Noirs qui s'est achevé samedi 07 juillet au soir à Yaoundé, la capitale administrative du Cameroun. Pour la première fois depuis qu'elle existe, cette rencontre annuelle des professionnels africains du septième art a décidé de décerner des prix en mettant en compétition des productions venues de tous les coins du continent. Le jury était présidé par le scénariste nigérian Albert Egbe avec comme autres membres André Ceuterick, délégué général du Festival international du film d'amour de Mons (Belgique), Arthur Si Bita, cinéaste camerounais, Kyara Bongo, comédienne gabonaise, Jean-Marie Mollo Olinga, critique de cinéma camerounais, Isaac Mabhikwa, professionnel zimbabwéen du cinéma (membre de la Fédération panafricaine du cinéma) et l'auteur de ces lignes. "C'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour le festival que nous allons essayer d'améliorer au fil des éditions", a déclaré le réalisateur camerounais Bassek Ba Kobhio, président de l'association Écrans Noirs organisatrice de l'évènement, lors de la cérémonie de clôture.

Au Palais des Congrès de Yaoundé où se déroulait l'évènement placé sous le haut parrainage du président Paul Biya, des centaines de personnes avaient afflué de tous les quartiers de la Ville aux sept collines pour assister à la remise des prix et à la projection du film J'ai serré la main du diable (dont le sujet porte sur le Rwanda) réalisé par Roger Spottiswoode. La cérémonie était présidée par Mme Ama Tutu Muna, ministre de la Culture du Cameroun. Selon elle, le festival Écrans Noirs est désormais "un évènement incontournable dans l'agenda des manifestations culturelles du pays et surtout un lieu d'échanges entre cinéastes, comédiens, producteurs, administrateurs et passionnés de cinéma". En effet cet évènement suscite un véritable engouement auprès des sponsors et des populations qui, chaque jour, se ruaient vers le Village du festival dressé en plein centre-ville et où se déroulaient projections de films, débats et concerts de groupes yaoundéens.

AUDACE CINÉMATOGRAPHIQUE

Samedi soir à la soirée de clôture, le cinéaste congolais Balufu Bakupa-Kanyinda était aux anges car, en plus de l'Écran du meilleur film (d'une valeur de cinq millions de francs CFA), son long-métrage a eu un autre prix, celui du meilleur comédien décerné à Dieudonné Kabongo (RDC) pour son poignant rôle d'écrivain marginal et iconoclaste dans Juju Factory. "J'ai eu d'autres prix à travers le monde avec ce film, mais celui que j'ai reçu à Yaoundé est le plus important car à travers le Cameroun, c'est toute l'Afrique qui m'honore", nous a confié Balufu, visiblement ému. Il faut reconnaître que son œuvre est de très bonne facture, avec une audace cinématographique et un style assez rares dans le cinéma africain. Il raconte avec beaucoup de poésie et de finesse l'histoire de Kongo, un écrivain noir qui vit à Bruxelles, précisément dans le quartier de Matonge où l'on retrouve les restaurants et les bars africains et où il semble être en quête d'une identité perdue. L'Écran de la meilleure comédienne est revenu à la Tunisienne Rabia Ben Abdallah pour son rôle dans Fleur d'oubli de Salma Baccar, un film sur la Tunisie des années 1940 avec ses traditions, ses tabous et ses contradictions.

Le jury du court-métrage et de la première oeuvre de long-métrage, présidé par la réalisatrice burkinabé Fanta Régina Nacro, a primé Le pont du jeune Camerounais Ghislain Amougou, un film de seulement deux minutes mais assez bien réalisé ; et Les blessures inguérissables, premier long-métrage de Hélène Patricia Ebah (Cameroun) qui traite des obsessions et du mal-être dans les sociétés africaines contemporaines. Chaque lauréat a reçu un million de francs CFA. Un Écran d'honneur a été décerné au cinéaste congolais (RDC) Mweze Ngangura pour sa contribution dans la cinématographie africaine. Un concours de scénario était également organisé durant le festival et le prix du meilleur texte (un million de francs CFA) est revenu à la Camerounaise Pauline Dorline Etet pour son adaptation de "La révolte muette" écrit par un romancier camerounais. Quatre autres textes, dont "Les gens du fleuve" du réalisateur congolais (Brazzaville) Camille Mouyéké, vont bénéficier d'une résidence d'écriture au Gabon. La 12ème édition des Écrans Noirs de Yaoundé était placé sous le signe du premier anniversaire du décès du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène (disparu le 9 juin 2007) dont certains de ses films cultes comme Moolaadé, Faat Kiné et Le mandat ont été projetés dans les salles de Yaoundé.

Modou Mamoune FAYE

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