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Abu Dhabi sous le charme du Middle East International Film Festival
MEIFF, Abu Dhabi, Emirats Arabes Unis. 10>19 octobre 2008
critique
rédigé par Amina Barakat
publié le 19/11/2008
Amina Barakat
Amina Barakat
Nacer Khemir
Nacer Khemir
Le Collier perdu de la colombe, Nacer Khemir, 1993
Le Collier perdu de la colombe, Nacer Khemir, 1993
Youssef Chahine
Youssef Chahine
Abderrahmane Sissako
Abderrahmane Sissako
Yousra
Yousra

Une brochette d'artistes internationaux de renommée a pris part des travaux de la deuxième édition du Middle East International Film Festival tenu à Abu Dhabi aux Emirats Arabes Unis du 10 au 19 octobre 2008.

Devenu un vrai concurrent de son homologue le festival de cinéma de Dubaï, les organisateurs de ce premier ont voulu en faire un carrefour entre l'Est et l'Ouest via le septième art arborant alors des forums, des rencontres et tables rondes des projections, rendant des hommages aux hommes de cinéma, tel que Nacer Khemir, figure emblématique du cinéma tunisien et international, reçu sur le tapis rouge - suivant la tradition du plus vieux festival de cinéma européen (Cannes). À 60 ans, ce metteur en scène passionné de peinture et de calligraphie, n'arrête toujours pas d'impressionner le public, cet hommage est, donc un mérite qui lui revient de grâce.
Son film Le collier perdu de la colombe projeté pour l'occasion, riche en tableaux folkloriques rappelant l'ambiance des mille et une nuits, est un vrai voyage au sein de la calligraphie arabe à la recherche des secrets de l'amour, une épopée qui semble mêler le réel et l'imaginaire.
L'histoire se passe au onzième siècle dans l'Andalousie musulmane, pays où la poésie dégageait différents messages des plus brûlants aux plus doux, cette production est aussi un appel au dialogue pacifique entre les civilisations et les religions, noble mission qui lui a valu un prix en 1991 au festival de Locarno en Suisse.

Trois grandes dames du cinéma étaient aussi au rendez-vous, choisies comme invitées d'honneur du festival, elles ont répondu présentes. Il s'agit bien de Susan Sarandon, actrice américaine connue aussi par ses activités pro-palestiniennes et la défense des droits de l'homme, Catherine Deneuve, l'actrice premium du cinéma français et la fille à son père, la fameuse Jane Fonda.

Le jury du festival MEIFF de la compétition des longs métrages était composé du Mauritanien Abderrahmane Sissako en tant que président (honneur à l'Afrique), Yousra, l'actrice préférée du grand réalisateur égyptien Youssef Chahine (décédé le 27 juillet 2008), le Britannique Mike Goodridge, journaliste et critique installé aux Etats-Unis et enfin Betsy A. Maclane experte dans le cinéma documentaire.

23 films (15 fictions et 8 documentaires) ainsi qu'une section de courts métrages ; provenant de 18 pays d'Europe, des Etats-Unis, du moyen orient, de l'Asie, et de l'Afrique, du beau monde venu se disputer le prix d'Abu Dhabi ou "la perle noire", symbole du cinéma émirati, une ambiance pailletée calquée sur les grands festivals du cinéma internationaux.

Au milieu de ce cocktail de nationalités, la présence des pays africains était assez timide, représenté seulement par deux films marocains, en compétition officielle. Un long métrage Le temps des camarades de Chrif Tribak, et un court métrage Chant funèbre de Mohamed Mouftakir, ainsi que deux autres courts également en compétition, l'un algérien Khti, qui veut dire "Ma sœur" de Yanis koussim, l'autre, Bouteliss du Tunisien Nassereddine Chili.

Le Maroc vient de souffler ses 50 ans de cinéma et à cette occasion le festival lui a réservé un geste cordial en lui offrant "la perle noire" pour le féliciter de ses progrès dans ce domaine ce qui lui a valu une place privilégiée dans le monde arabe en la matière.

Lors de cette festivité la femme "filmmaker" a eu aussi sa part du gâteau, une section lui a été réservée. Des films signés par celles qui ont laissé une trace dans la filmographie arabe ont été projetés au large public, telle que Les silences du palais de Moufida Tlatli (Tunisie), Beggars and gentlemen d'Asmaa Albakri (Egypte), Marock de Leila Marrakchi (Maroc) et Derrière le miroir de Nadia Cherabi (Algérie), sans oublier la grande réalisatrice libanaise Randa Chahal récemment décédée (le 24 aout 2008).

Amina Barakat

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