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Papy, de Djo Tunda Wa Munga
Education au sida
critique
rédigé par Jean-Marie Mollo Olinga
publié le 26/11/2008
Jean-Marie MOLLO OLINGA
Jean-Marie MOLLO OLINGA
Djo TUNDA WA MUNGA
Djo TUNDA WA MUNGA
Papy (mon histoire), Djo Munga, 2007
Papy (mon histoire), Djo Munga, 2007

Parmi les films présentés en compétition au festival Ecrans Noirs de Yaoundé, figure "Papy", le moyen métrage du Congolais - de Rdc - Djo Tunda Wa Munga.

Pendant une cinquantaine de minutes, ce film, en prise directe avec le vécu sanitaire des habitants d'un quartier pauvre de Kinshasa, déroule l'histoire (vraie) de Papy Ilunga, un policier infecté par le virus du vih/sida.
Délaissé par son épouse qu'il a contaminée, il se heurte à l'opposition véhémente de sa belle-sœur. Exclu de la société dans laquelle il vit (la veuve de son oncle qu'il a parfois aidée lui ferme la porte au nez tout en lui interdisant de remettre les pieds chez elle), Papy Ilunga doit faire face à sa maladie et affronter le regard désapprobateur des siens. D'où la problématique de cette pandémie abordée sous l'angle de la formation, de l'éducation. Car le rejet mine le moral des malades. Pourtant, grâce aux anti-rétroviraux, ceux-ci peuvent vivre convenablement avec leur maladie. Pour ce faire, il faut écouter les conseils, s'accrocher à quelque chose, à ses enfants par exemple (pour les voir grandir), bref, à la vie. Ainsi ficelée, l'histoire que raconte Djo Tunda Wa Munga n'est en rien originale. On aurait pu alors s'attendre à ce que le récit fût supporté par une recherche technique à même de rendre compte de sa dimension funeste. Malheureusement, hormis quelques gros plans illustratifs du drame intérieur vécu par les protagonistes et rendus efficacement par Romain Ndomba (Papy) et Chaïda Chadi Suku Suku (Mamita, la femme de Papy), le film pèche par un ensemble de carences imputables à la jeunesse dans le métier.

Le film est tourné en vidéo. Et pour filmer la peau noire, il faut suffisamment l'éclairer. Dans l'ensemble d'ailleurs, les éclairages sont si approximativement maîtrisés qu'ils influent négativement sur la qualité de la photographie. Dès lors, le côté esthétique en pâtit. Mais, à ce sujet, il faudrait signaler, pour le relever, la scène dans laquelle Mamita, en butte à ses tourments, entre et sort du cadre, quasiment transformée en fantôme. En choisissant de filmer cette scène sous le modèle des clips vidéo, le réalisateur réussit par-là à démontrer l'interconnexion heureuse qui existe entre deux manières de filmer.

Jean-Marie Mollo Olinga

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