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Niger, le retour
21ème FESPACO
critique
rédigé par Maman Sani Soulé Manzo
publié le 11/03/2009
Soulé Manzo
Soulé Manzo
Malam Saguirou
Malam Saguirou
Maria Silvia Bazzoli
Maria Silvia Bazzoli
Rahmatou Keïta
Rahmatou Keïta
Achille Kouawo
Achille Kouawo
Christian Lelong
Christian Lelong

La célébration, cette année, du 40ème anniversaire du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO) offre l'occasion de revenir sur le Niger, grand pays de cinéma, dont l'un des fils, Oumarou Ganda, avait remporté le tout premier grand prix Etalon du Yennenga en 1972 avec Le Wazzou polygame. En effet, le Niger est de retour au FESPACO.

Dans la catégorie "Panorama des Documentaires africains du FESPACO", cette année, le Niger aligne trois (3) films au FESPACO. Il y a d'abord, Deux femmes une passion de Mariama Seydou Namata - qui retrace, dans la série "Femmes battantes", la vie et l'œuvre de Ami et Maman Olympique, arbitre et supportrice de football dans un milieu… musulman. Il y a ensuite Un FIMA hip-hop de Adam Kandine Aborak qui traite de l'ambiance créatrice du Festival international de la mode africaine de 2007. À ces deux œuvres qui sont produites par le CIRTEF, il faut ajouter, enfin, La robe du temps de Malam Saguirou…

Le Niger est aussi présent dans la catégorie "Panorama TV/Vidéo africain" avec Un casting pour un mariage. Moussa Hamadou Djingarey y déroule l'histoire d'un "examen" très spécial qu'un jeune marié doit subir de sa belle famille… Pour le meilleur et pour l'oignon de Sani Magori - qui traite de l'impact des aléas de la production de l'oignon sur les pratiques sociales des producteurs et de leurs familles de Galmi en République du Niger - est aussi de ce 21ème FESPACO.
Notons que ce documentaire de 52 minutes est déjà sélectionné en compétition internationale au Festival Vues d'Afrique prévu à Montréal en Avril 2009.

"Cinéma-vérité"

Ainsi qu'on le voit, le cinéma nigérien reste donc largement fidèle au "cinéma-vérité" cher à son parrain Jean Rouch.
Certes, malgré la mise en boîte du long métrage Quatrième nuit noire de Djingarey Alhassane Maïga et du documentaire de Gaston Combasset sur la vie et l'œuvre de Boubou Hama, le Niger n'aligne aucun film ou documentaire en compétition.
Mais, on peut noter d'autres films en compétition ou en Panorama réalisés sur le Niger mais non par des Nigériens. C'est le cas, dans la catégorie Films documentaires du monde, de Fofo Niamey de Louise Botkay Courcier (Brésil/France) et de Moustapha Alassane, cinéaste du possible de Maria Silvia Baggoli et Christian Lelong (Italie/France).
Le premier donne la parole aux petites et jeunes gens de la capitale nigérienne (artistes, petits commerçants, …) dont les portraits sont révélateurs du vécu…
Le second est un hommage au célèbre réalisateur de FVVA, Kokoa, etc. retiré à plus de 600 kilomètres de la capitale du Niger pour y travailler et, surtout, former les jeunes aux métiers du cinéma - ce qui, assurément, mérite que des réalisateurs s'intéressent à son cas !

De fait, le Niger est aussi présent, avec huit productions de l'ORTN, au Marché International du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (MICA) qui s'est ouvert le samedi 28 février au siège du SIAO.

Ce retour du Niger au FESPACO est aussi d'ordre institutionnel. En effet, le ministre de la Culture, des Arts et de la Promotion de l'Entreprenariat Artistique, M. Oumarou Hadary, a fait le déplacement à Ouaga tout comme des réalisateurs et producteurs tels Guingarey Maïga, Rahamatou Keita, Adam Kandine Aborak, Moussa Hamadou Djingarey, Sadou Adamou, etc. ainsi que des institutions comme l'Office de radiodiffusion et télévision du Niger (ORTN), l'Institut de formation aux techniques de l'Information et la Communication (IFTIC), le Centre régional du CIRTEF et le Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch représentés par leurs responsables ou des associations telles que Clap Noir de Achille Kouawo et la jeune Association des Journalistes culturels et Critiques de cinéma du Niger (AJCN) présidée par votre serviteur Sani Soulé Manzo.

Une montée en puissance du cinéma nigérien est en cours, grâce aux mesures institutionnelles prises par l'État et aux moyens dégagés par de nombreux partenaires en vue de réaliser plus de films de qualité au Niger.

Sani Soulé Manzo

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