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Kaïna Cinéma : le maillon qui manquait à l'éveil du documentaire à Béjaia
critique
rédigé par Meriam Azizi
publié le 15/03/2009
Meriam Azizi
Meriam Azizi
C'est à Constantine, de Bahia Bencheikh El-Fegoun © Ateliers Varan
C'est à Constantine, de Bahia Bencheikh El-Fegoun © Ateliers Varan
Yaranegh, d'Amine Ait Ouaret © Ateliers Varan
Yaranegh, d'Amine Ait Ouaret © Ateliers Varan
Cinémathèque Algérienne, Béjaia
Cinémathèque Algérienne, Béjaia
Habiba Djahnine
Habiba Djahnine

Vendredi 28 février, le centre culturel algérien ajoute à sa programmation annuelle un événement inédit : projections de quatre films issus de l'Atelier 2008 des Rencontres du Film Documentaire de Béjaia. À ne pas confondre avec les Rencontres cinématographiques de Béjaia qui ont lieu en juin. À l'origine de cette initiative, Kaïna Cinéma, une association basée sur Paris. La structure est née il y a tout juste un an pour offrir aux jeunes espoirs algériens l'occasion non seulement d'amener à terme leurs projets de films mais aussi de leur donner plus de visibilité au-delà des frontières.

Devant l'absence d'écoles de cinéma et l'affluence de jeunes cinéphiles de plus en plus désireux de concrétiser leurs idées de documentaire, Kaïna Cinéma se propose de représenter l'association Cinéma et mémoire qui s'est chargée de prendre en main et l'encadrement pédagogique des jeunes cinéastes et la gestation de leurs projets depuis l'étape de l'écriture jusqu'à la projection. L'appel à la collaboration des Ateliers Varan est une démarche cruciale qui consiste principalement à fournir leur méthode de formation. Celle-ci, étalée sur une année, s'attache à donner aux stagiaires, porteurs d'un projet documentaire personnel, la possibilité de maîtriser le langage cinématographique et les outils audiovisuels. Sont tenus en compte, la combinaison entre pratique et théorie et l'alternance du travail collectif et individuel. À l'image des Ateliers Varan, les stagiaires sont tenus de suivre les modules pédagogiques :
-Analyse filmique et histoire du documentaire
-écriture et développement des sujets documentaires
-initiation à l'outil vidéo (Caméra, son et montage)
-tournage des films
-Montage des films
Au final de ces cinq modules, Kaïna Cinéma assure diffusion publique et rencontre avec des professionnels.

Du témoignage de Habiba Djahnine, encadreur pédagogique auprès de Cinéma et Mémoire de la totalité des projets, l'association a reçu 80 projets, ce qui constitue un chiffre inattendu. Faute de budget suffisant, seulement 8 projets ont été retenus malgré la dominante originalité des autres.
Une circulation des films de l'Atelier tout au long de l'année 2009 dans plusieurs lieux de projection à travers la France, grâce à des sélections dans des festivals de cinéma ou en partenariat avec des organismes professionnels et associations socio-culturelles.
Les lieux déjà confirmés sont les suivants :
11 au 17 février : Paris 5ème/Cinéma 3 Luxembourg "Maghreb des Films"
28 Février : Paris 15ème/Centre Culturel Algérien
25 au 29 mars : Le Touquet (62)/ FIGRA (Festival international du Grand Reportage d'Actualité et Documentaire de Société)
29 mars : Tourcoing (59)/salle associative
30 mars : Tourcoing (59)/Hospice d'Havré
3 Avril : Paris 7ème/Musée du Quai Branly
9 Avril : Roubaix (59)/Salle de cinéma "Le Duplex"
9 Avril : Pantin (93)/salle de cinéma "Ciné 104"
10 Avril :Lille (59)/Université des Sciences et Techniques Lille 1
1er mai : Saint-Denis (93)/Festival "Panorama des Cinémas du Maghreb"
17 mai : Paris 18ème/Centre musical Fleury Goutte d'Or Barbara
05au 13 juin : Picardie/Festival "Les Yeux Ouverts sur l'immigration"
19 au 23 septembre : Ajaccio (20)/Festival "Corsica Doc"

Les quatre films projetés nous transportent dans différentes régions de l'Algérie nous rapportant dans un langage cinématographique les soucis d'une jeunesse combattante et foncièrement optimiste malgré la dureté du contexte. Si Harguine Harguine de Meriam Achour-Bouaakaz révèle une jeunesse qui voit dans le départ en Europe la seule échappatoire à la précarité de leur situation, C'est à Constantine de Bahia Bencheikh-El-Fegoun, Yaranegh (entre nous) de Amine Ait Ouaret et Fateh de Abdenour Ziani mettent en scène le combat de personnes qui croient dans la culture comme l'outil d'émancipation. Que ce soit par le théâtre, la musique ou la poésie, le quotidien se transforme en une réalité plus enchantée et moins léthargique.
Une courageuse et belle initiative de la part de Kaïna Cinéma pour sortir la jeunesse du silence et permettre l'émergence de nouveaux talents.

Meriam Azizi

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