André Marie JOHNSON réalise GBEHANZIN, le rêve inachevé, documentaire en 58 minutes. Depuis une vingtaine d'années, sa filmographie affiche une dizaine de documentaires de télévision. C'est la première fois que ce réalisateur béninois prend part au FESPACO avec un film retenu dans la compétition documentaire. AFRICINÉ l'a rencontré.
Qu'est ce que vous retenez comme qualité essentielle de ce film ?
Le thème de ce 40ème anniversaire du FESPACO cadre avec ce que nous avons fait dans ce film. Vous savez GBEHANZIN, c'est une partie de notre histoire, c'est notre culture que nous mettons en avant donc c'est un patrimoine béninois, africain et mondial. Et cela me permet de m'appuyer ici sur l'image de GBEHANZIN connu au-delà de nos frontières
Ce n'est pas facile d'aller tourner un film dont le sujet est un personnage pareil et surtout d'avoir des témoignages tels que ceux que vous avez eus dans le film. Quelles ont été vos plus grandes difficultés ?
Nous sommes allés avec une équipe très limitée, dans des délais très courts. Il a fallu faire 8 jours de tournage à la Martinique, 3 en Algérie, 2 en France. Donc il y a eu un manque de temps. En plus de cela, nous sommes partis à un moment où nos interlocuteurs étaient en vacances, donc des difficultés de contact. Mais on a su jouer de toutes les astuces pour faire les enregistrements qui cadraient avec le sujet. Nous n'avions pas eu droit à toutes les archives pour pouvoir nous doper, mais on a pu trouver d'autres astuces pour avoir les images conséquentes.
Est-ce que ce film vous a permis de régler un certain nombre d'énigmes sur GBEHANZIN ?
À la fin du film, j'ai posé trois questions qui sont les grosses interrogations quand on parle de GBEHANZIN. Est-ce qu'il a éliminé tous ses frères qui sont les héritiers potentiels pour pouvoir arriver au trône et être l'héritier présomptif ? A-t-il fait éliminer sa mère pour lui éviter d'être un jouet aux mains de ses ennemis qui voulaient sa peau? Est-ce que c'est le frère de GBEHANZIN, son Chef de guerre (le Gouchili) qu'il l'a vraiment trahi ?
Il y a beaucoup d'aspects en pointillés qui pourraient nous faire reprendre le tournage sur la résolution de ces questionnements qui sont à la fin du documentaire. C'est un de nos objectifs ici au FESPACO.
Propos recueillis par Godefroy Macaire CHABI
Article paru dans le Bulletin Africiné n°10 (Ouagadougou), du jeudi 05 mars 2009, durant le Fespaco 2009.
Bulletin publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien du ministère burkinabè de la Culture, du Tourisme et de la Communication, du Fespaco, de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF, Paris), du Ministère français des Affaires Etrangères, du Centro Orientamento Educativo (COE, Milan) et du Rurart (Poitou Charentes, France)
