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Daman da, le mirage jaune, de Kadiatou Konaté (Mali)
L'or vaut des sacrifices
critique
rédigé par Baba Diop
publié le 01/04/2009
Baba Diop
Baba Diop
Un orpailleur
Un orpailleur
Kadiatou Konaté
Kadiatou Konaté
Un orpailleur
Un orpailleur

Documentaire, 52'

Une idée de film qui a germé dans l'esprit de Kadiatou Konaté après avoir vu un reportage à la télévision malienne consacré aux orpailleurs artisanaux.

Ce n'est pas le Far West, mais un bout de terre du Mali, un endroit qui attire des dés infortunés rêvant un jour de devenir Crésus. Poussière d'or, avec au bout de la ruée, à quelques 600 kilomètres de Bamako, l'enlisement dans le rêve. Il se joue loin des clameurs de la ville des drames personnels que chacun porte stoïquement ou s'en accommode. L'or vaut bien des sacrifices. Le documentaire de Kadiatou Konaté, Damanda, le mirage jaune, fait découvrir un monde inattendu où seul compte le labeur avec la certitude de tomber un jour sur un filon. Un monde dur, mais un monde d'hommes et de femmes parsemé de dangers.

Kadiatou Konaté explore les galeries et tunnels de ces rêves fous révélateur d'une forte détermination de prendre, un jour peut être sa revanche sur la vie. Laissés sur le bord du trottoir sans grande instruction, les orpailleurs dans cet univers dénudé de tout confort respectent le code d'honneur celui de ne jamais voler l'or des autres. Mais, il ne leur reste plus souvent à ces gens là que le mirage jaune, couleur de l'or, des mains calleuses, des pieds durcis par la boue et des visages mangés par le soleil. Les habitations sont faites ici de bric et broc. L'univers des orpailleurs est impitoyable pour les enfants, les femmes et pour les hommes non pas parce qu'on s'y massacre à chaque coin de saloon comme dans les western mais victime des conditions d'exploitation, des pratiques occultes. Il y a bien sûr ceux qui ont la main heureuse et les malchanceux. Le milieu a bien sûr ses codes de conduites et on y croise des âmes dévouées à la bonne cause.

Le grand intérêt de ce documentaire par delà l'aspect spectaculaire de l'exploitation artisanale de l'or, c'est bien la libération de la parole qui provoque une empathie chez le spectateur.

Baba Diop

Article paru dans le Bulletin Africiné n°10 (Ouagadougou), du jeudi 05 mars 2009, durant le Fespaco 2009.
Bulletin publié par la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien du ministère burkinabè de la Culture, du Tourisme et de la Communication, du Fespaco, de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF, Paris), du Ministère français des Affaires Etrangères, du Centro Orientamento Educativo (COE, Milan) et du Rurart (Poitou Charentes, France)

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