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4ème édition du Panorama des Cinémas du Maghreb
Saint-Denis (France), du 30 avril au 03 mai 2009
critique
rédigé par Meriam Azizi
publié le 14/05/2009
Meriam Azizi
Meriam Azizi
Les jardins de Samira (Samira Fi Dayâa), 2007, Latif Lahlou
Les jardins de Samira (Samira Fi Dayâa), 2007, Latif Lahlou
Les jardins de Samira (Samira Fi Dayâa)
Les jardins de Samira (Samira Fi Dayâa)
Latif Lahlou
Latif Lahlou
Les réalisateurs marocains Mohamed Zineddaine et Hassan Bejelloun entourent Sanaa Mouziane, Prix de la meilleure interprétation féminine au Fespaco 2009 pour son rôle dans "Les Jardins de Samira"
Les réalisateurs marocains Mohamed Zineddaine et Hassan Bejelloun entourent Sanaa Mouziane, Prix de la meilleure interprétation féminine au Fespaco 2009 pour son rôle dans "Les Jardins de Samira"
Les Hors-la-loi, de Tawfik Farès
Les Hors-la-loi, de Tawfik Farès
Tawfik Farès
Tawfik Farès
Le Collier perdu de la colombe, de Nacer Khemir
Le Collier perdu de la colombe, de Nacer Khemir
Nacer Khemir
Nacer Khemir
La Chine est encore loin, 2008, Malek Bensmaïl
La Chine est encore loin, 2008, Malek Bensmaïl
Dalila Ennadre
Dalila Ennadre

On peut désormais le confirmer. Pour sa 4ème édition, le Panorama est devenu, sans conteste, le rendez-vous incontournable des amateurs et passionnés du cinéma maghrébin. Du 30 Avril au 3 Mai, la ville de Saint-Denis a accueilli dans son cinéma L'Écran une palette de films de provenance de tout le Maghreb. Tous les genres étaient à l'honneur ce qui prouve que le Cinéma s'accroche à survivre envers et contre tout, que derrière cette manifestation ô combien symbolique s'élève une conscience consolidée de l'indispensabilité d'un tel événement. En coulisse, deux pionniers infatigables soutenus par le directeur de l'Écran Boris Spire : Kamel El Mahouti Président du Panorama et d'Indigènes Films au côté de Sadia Saïghi en qualité de déléguée générale.

Côté programmation, le contenu s'est articulé autour d'une part, la tradition de l'hommage et de l'autre, la révélation de nouveaux talents. Aussi la soirée d'ouverture s'est-elle réservé l'hommage au grand réalisateur marocain Latif Lahlou en sa présence et à travers son dernier film Les Jardins de Samira. Le public a pu apprécier l'audace de porter à l'écran un sujet aussi indéfiniment tabou que la sexualité au sein du couple.
En hommage à l'Algérie, le Panorama a organisé la projection exceptionnelle du film Les Hors-la-Loi de Tewfik Farès, avec un scénario de veine patriotique mythifiant la résistance au colon à travers le personnage-héros Slimane. Le film, qui date de 1969, frappe autant par son époustouflante modernité en matière d'image que dans la création musicale dont il est doté. Pour en dire plus, la collaboration avec Georges Moustaki, de concert avec des instrumentistes venus des quatre coins du monde, inscrit la bande originale dans le vaste catalogue de musique de recherche et du World music.
La Tunisie est aussi à l'honneur avec Le collier de la colombe de Nacer Khemir, figure d'un cinéma mystique à vocation universelle.
À ces deux longs métrages de fiction s'ajoute une liste de documentaires maghrébins prouvant la vitalité de ce genre cinématographique, nonobstant sa production parcimonieuse (même la France, pays du cinéma, est loin d'être épargnée par cette faiblesse de production). Des œuvres, ayant déjà parcouru d'autres contrées pour d'autres festivals, continuent à se démarquer et à captiver l'attention des spectateurs tel qu'ici au Panorama avec La chine est encore loin de Malek Bensmaïl ou encore Le Tableau de Brahim Fritah et J'ai Tant aimé de Dalila Ennadre. Du problème de l'enseignement à la peinture d'artiste en passant par les confidences ouvertement intimes d'une vieille femme ces films éminemment subtils se distinguent chacun par la singularité de leur aspect poétique.

Il va sans dire que depuis près d'une décennie, le cinéma maghrébin a pris un élan qui s'est traduit par la production toujours croissante d'une quantité de films dont le Maroc décroche le record. Et le Panorama, en choisissant d'en programmer quelques-uns, ne peut qu'en être la preuve. C'est aussi l'occasion de prendre connaissance de l'émergence de jeunes réalisateurs. Le court-métrage, comme genre, s'est vu donc octroyé une place non négligeable tout en revisitant chacun des pays du Maghreb.

À signaler, deux événements que je qualifierais d'historiques, en marge des projections et qui ont réuni public et spécialistes des métiers du cinéma. La table ronde animée par Sadia saïghi a ouvert le débat sur la réflexion autour d'un sujet à l'intitulé "Peut-on parler d'une relance du cinéma au Maghreb ?". Quels critères, quels indicateurs peuvent autoriser à soulever cette question. L'autre mémorable événement affichant salle comble est la rencontre avec Boudjema Karèche, venu spécialement d'Algérie nous faire part de son parcours insolite. Son talent de conteur a permis une immersion dans les années 70, époque où le co-fondateur et ancien directeur de la cinémathèque d'Alger fut investi d'un grand rôle dans le secteur de l'audiovisuel et du cinéma qui lui a valu 36 ans de responsabilité. Un récit émaillé d'anecdotes et de militantisme au quotidien.

Grande émotion et pur plaisir au rendez-vous !

Meriam Azizi

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