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Festival de Cannes 2009
Nuits de Chine
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 15/05/2009
Nuits d'ivresse printanière
Nuits d'ivresse printanière
LOU Ye
LOU Ye
Nuits d'ivresse printanière
Nuits d'ivresse printanière
Nuits d'ivresse printanière
Nuits d'ivresse printanière
LOU Ye
LOU Ye
Andrea Arnold
Andrea Arnold
Fish Tank
Fish Tank
Fish Tank
Fish Tank
Fish Tank
Fish Tank
Andrea Arnold
Andrea Arnold
Bahman Ghobadi
Bahman Ghobadi
Les Chats persans (Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh)
Les Chats persans (Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh)
Les Chats persans (No one knows about persian cats | Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh)
Les Chats persans (No one knows about persian cats | Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh)
Bahman Ghobadi
Bahman Ghobadi
Bahman Ghobadi
Bahman Ghobadi
Affiche 2009
Affiche 2009

La compétition a démarré avec un long métrage chinois Nuits d'ivresse printanière de Lou Ye, sur le désarroi de jeunes d'aujourd'hui à Nankin.

Nuits d'ivresse printanière de LOU Ye (Hong Kong, France)

Sujet sulfureux, passablement choquant, souvent confus et pas très nettement mis en scène, le film de Lou Ye est précédé à Cannes de rumeurs disant qu'il s'agit de l'œuvre d'un cinéaste "banni dans son pays"…
L'histoire, essentiellement d'amours masculines qui finissent par un suicide, se passe à Nankin, ville grise qui a eu un passé glorieux (capitale de six dynasties) et tragique (les Japonais ont massacré sur le pont de Nakin des milliers de Chinois au début de la guerre sino-japonaise).
Dans un décor glauque, nocturne, Lou Ye montre un groupe de jeunes désemparés, perturbés, poussés au fond du désespoir. Il n'y a rien de "dissident" là-dedans. Le cinéaste touche sans doute à une certaine vérité de la Chine aujourd'hui où l'avance économique est teintée de graves problème sociaux et humains. Mais le fait est que son film n'est pas très beau à voir.

On quitte la projection avec le regret qu'on essaye de faire passer un mauvais cinéaste pour un cinéaste "dissident". Nuits d'ivresse printanière est en fait un film de commande payé par des organismes allemands et français très officiels. Du côté français, l'argent a coulé à flots pour Lou Ye de la part du CNC, du ministère français de la culture et celui des Affaires étrangères. D'où une certaine propagande anti-chinoise très perceptible dans le travail de Lou Ye. Il fallait un film critique anti-chinois fait par un cinéaste chinois, et sa place est garantie dans la sélection de Cannes. En Europe, on a essayé de dénigrer par tous les moyens la Chine, en ressortant tout le temps les affaires de droits de l'homme, du Tibet, du Dalai Lama, des jeux olympiques… Et maintenant c'est au tour du cinéma comme instrument de la haine anti-chinoise. Trop, c'est trop.
Oublions donc Lou Ye et passons à autre chose.

Fish Tank d'Andréa Arnold (Royaume Uni)

Très longuement applaudi à la séance de presse jeudi matin, le film anglais Fish Tank d'Andréa Arnold est en revanche une très belle œuvre, de bout en bout remarquable.
C'est le portrait d'une jeune adolescente de 15 ans nommée Mia.
Une brave fille, foncièrement rebelle à tout, à la famille, à l'école, à ses amies. Dés que Mia (jouée par la superbe nouvelle actrice Katie Jarvis) apparaît sur l'écran, on est touché par sa forte personnalité, son caractère imperturbable, sa révolte. Ce n'est plus une gamine. C'est une grande personne déjà qui sait où elle va et qui veut devenir danseuse de Hip-Hop. Elle écoute ses CD et se défonce dans les répétitions. Mia est fragile mais déborde aussi d'une grande énergie. Pourtant, elle est livrée totalement à elle-même, sa mère est paumée, alcoolique, son père inexistant. Mia vit dans un environnement agressif, une zone de banlieue anglaise totalement en marge. Elle a grandi toute seule. Personne ne la soutient, ne l'encadre, ne lui sert de modèle. Elle est exclue du système. Mia est une écorchée vive de la vie. Le portrait très sensible et très beau qu'en fait Andréa Arnold sonne comme un pavé dans la marre dans la camp des adultes et de la société anglaise de manière générale.
Andréa Arnold a décroché le Prix du Jury à Cannes en 2006 pour son premier long métrage Red Road. On lui souhaite bonne chance cette année encore.

Les Chats persans de Bahman Ghobadi (Iran, Kurdistan)

À l'ouverture d'Un Certain regard, le cinéaste irano-kurde Bahman Ghobadi a frappé aussi un grand coup avec son excellent film Les Chats persans.
On pensait que Téhéran sous les mollahs était un désert culturel où tout est interdit. Mais Ghobadi montre que des groupes de jeunes musiciens rock jouent tous les jours partout où ils peuvent à la barbe des censeurs. Les concerts se passent dans de drôles de lieux, dans des caves, des fermes au milieu de troupeaux de vaches, sur les toits de Téhéran pour mieux surveiller les descentes de police.
La désormais célèbre journaliste Roxane Saberi a participé à l'écriture du scénario. Ghobadi affirme qu'il a fait son film sans autorisation, avec une petite caméra et trois motocyclettes… Dans les étranges sous-sols où répètent les musiciens, on voit sous les amplis des chats tranquillement allongés. Les chats persans aiment le rock.

Azzedine Mabrouki

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