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The Time that remains, d'Elia Suleiman
Une oasis d' humour
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 24/05/2009
The Time that remains
The Time that remains
Elia Suleiman
Elia Suleiman
Intervention divine
Intervention divine
The Time that remains
The Time that remains
The Time that remains
The Time that remains
The Time that remains
The Time that remains
Cannes 2009
Cannes 2009

Le film palestinien The Time that remains (Le temps qui reste) d'Elia Suleiman a été bien accueilli au 62° Festival de Cannes. Il sortira en Europe au mois d'octobre prochain. C'est une coproduction France-Belgique-Italie-Grande Bretagne.

Pour le cinéaste palestinien, souvent surnommé le "Buster Keaton arabe", toute chose tragique a toujours une valeur comique, absurde. On dirait qu'il a en réserve tout un stock de gags et de malices. Mieux vaut en rire qu'en pleurer, telle doit être sa devise. Et pourtant ce qu'il nous donne à voir dans ce nouveau film, fait avec difficulté sept ans après Intervention Divine (prix du jury à Cannes en 2002), c'est une chronique de Nazareth, sa ville natale, de 1948 à nos jours.

On découvre son père résistant de la première heure, sa mère qui écrit des lettres émouvantes aux autres membres de la famille partis vivre au Liban et en Jordanie. Comme le précédent, le récit s'inscrit dans le registre personnel et intime du cinéaste. Dans sa verve tourbillonnante, il y a aussi des larmes. Nazareth a été à peine épargnée à cause des églises et du Vatican. Mais les prêtres ne pouvaient pas assurer les messes. La population vivait comme étrangère dans son propre pays.
Un régime stupide, pervers et ignorant dirigé par Ben Gourian a imposé sa loi.Dans ce contexte de chaos et de violence extrême, Suleiman sort ses gags.

C'est complètement ubuesque : chaque chose, chaque geste des Palestiniens est perçue par l'ennemi comme une agression. Inutile de dire que pendant la projection de presse au festival de Cannes vendredi la salle croulait de rire. Jamais la salle Lumière ne fut aussi euphorique. C'est le règne total de l'absurde quand on voit un jeune homme qui sort sa poubelle et que le canon d'un tank se pointe sur lui...
Mille détails incongrus captés dans le film.

Ceci dit, Elia Suleiman se garde de donner des leçons d'histoire ou de prendre position entre l'OLP et le Hamas. Ce qui l'intéresse ce sont ces moments d'intimité. Il a choisi de tourner dans sa maison natale et son film ne s'écarte jamais de sa propre famille. Son père a tenu un journal intime et sa mère écrivait beaucoup de lettres à la famille de Beyrouth et d'Aman. C'est ça qui a constitué l'essentiel de son scénario. Dans le film, il utilise beaucoup la musique et les chansons égyptiennes que sa famille écoutait à l'époque. Et ça il l'a appris de son père. Puisque lui-même, parti vivre à New York, était un fan de Led Zeppelin et de surcroît batteur dans un groupe new-yorkais de rock...

Azzedine Mabrouki

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