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Les 7ème rencontres cinématographiques de Béjaïa (Algérie)
Des Promesses tenues
critique
rédigé par Meriam Azizi
publié le 25/06/2009
Meriam Azizi
Meriam Azizi
Tahar Chikhaoui
Tahar Chikhaoui
Tariq Teguia
Tariq Teguia
Lyes Salem
Lyes Salem
Rabah Ameur Zaimeche
Rabah Ameur Zaimeche
Dernier maquis (Adhen), 2007
Dernier maquis (Adhen), 2007
Dernier maquis (Adhen), de Rabah AMEUR-ZAÏMÈCHE, 2007
Dernier maquis (Adhen), de Rabah AMEUR-ZAÏMÈCHE, 2007
Mascarades, de Lyes Salem
Mascarades, de Lyes Salem
Inland (Gabbla), de Tariq Teguia
Inland (Gabbla), de Tariq Teguia
Abdenour Hochiche
Abdenour Hochiche

C'est désormais sans conteste, que ces rencontres annuelles constituent le portail du cinéma maghrébin. Ainsi du 13 au 19 juin, la ville de Béjaïa a vécu au rythme endiablé de la manifestation qui s'est tenue à la maison de culture. Pour une 7ème année consécutive, l'édition 2009 représente une consécration d'une initiative méritoirement louable. Encore une fois le défi est relevé.

Forte d'une programmation digne de son nom et d'une organisation qui n'a rien à envier à celles des grands festivals, l'association Project'heurts présidée par Abdenour Hochiche a réussi la concrétisation d'un rêve, d'un projet bien en phase avec l'émergence de toute une génération de jeunes réalisateurs représentative des nouvelles préoccupations. Au-delà des appellations, ces rencontres tirent l'indispensabilité de leur existence du fait de la sincérité de leur message. Car ici le mot "rencontre" devrait s'entendre dans sa pleine acception. Débattre de l'actualité du cinéma maghrébin et des possibles brèches, mobiliser un public majoritairement non averti, sont les maîtres mots qui régissent chaque édition et encore plus la 7ème qui a mis l'accent sur aussi bien la thématique de l'immigration que la problématique de l'absence d'industrie cinématographique. Quand bien même ces rencontres paraîtraient anodines, l'importance du rôle dont elles sont investies est à la hauteur de la réforme culturelle radicale qu'elles sont en train de mettre en place. Ce projet herculéen exigera un bon nombre d'années pour porter ses fruits. La tâche n'est pas des plus aisées. Au final, il s'agit de réinstaurer une tradition cinéphilique quasiment perdue depuis les années 70. L'événement est d'une grande envergure. Désormais, aussi bien les Béjaouis du centre que ceux des bourgades savent pertinemment que pour voir défiler des réalisateurs, des cinéastes et des comédiens, il faut attendre le grand rendez-vous.

Quand dire c'est faire

L'association, mue par la volonté d'agir, a misé sur la diversité du genre cinématographique en s'étendant, dans sa sélection sur tout le Maghreb avec une journée spéciale de films d'Afrique et des îles. Côté atelier, on n'a pas lésiné sur la qualité des invités. Stéphanie Durand-Barracand en tandem avec Tahar Chikhaoui ont assuré l'atelier de réécriture scénaristique. 4 projets de scénarios ont été choisis après le lancement du concours. Avec notamment la notable présence de Jean Pierre Morillon, l'encadrement de ces jeunes n'a pas manqué de professionnalisme. En une semaine de labeur, l'intensité de la formation a bien permis à chacun d'y voir plus clair dans toutes les techniques que renferme l'exercice de l'écriture scénaristique.
Un deuxième atelier qui résume l'importance des images dans la sauvegarde de la mémoire a été consacré aux films d'archives. Pour ce faire, Project'heurts a fait appel à l'association Cinémémoire représentée par deux de ses responsables qui ont exposé l'essentiel de leurs activités et leur rôle éminent de conserver les films. Avec de tels objectifs, l'association, sise à Marseille, ne peut qu'interpeller une région comme Béjaïa au passé colonial dont la plupart des traces photographiques se sont transformées en cartes postales accrochées chez les marchands de journaux.
Pour perpétuer la tradition du débat, un nouveau concept est né : Le café-ciné. Cette rubrique des rencontres a permis aux cinéphiles inconditionnels de poursuivre un débat plus élaboré non seulement avec les réalisateurs de films projetés la veille mais aussi avec des professionnels du métier. Dans un esprit d'échange mais parfois d'impétuosité, des discussions prenaient une grande ampleur jusqu'à empiéter sur l'heure de la projection de 14 heures. L'intérêt du Café-ciné est de favoriser des entretiens avec des réalisateurs de renommée internationale tels que Tariq Teguia, Lyes Salem. Tandis qu'au Festival de Cannes, les aborder, relève presque de l'impossible. Quant à Rabah Ameur-Zaimeche, il a dû se désister au dernier moment pour des raisons personnelles.
Ce dont les Béjouis peuvent se réjouir c'est d'être les premiers Algériens à avoir assisté au Dernier Maquis. Rien que pour cette exclusivité, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa, creuset des premières éclosions artistiques, ont toute la légitimité d'être soutenues afin de continuer à exister et à rayonner sur tout le Maghreb. On y croit ! On y croit ! On y croit !

Meriam Azizi

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