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Yandé Codou, La griotte de Senghor, de Angèle Diabang Brener
Conservation numérique de la tradition orale africaine
critique
rédigé par Espéra Donouvossi
publié le 27/07/2009
Espéra Donouvossi
Espéra Donouvossi
Yandé Codou, la griotte de Senghor, d'Angèle Diabang-Brener
Yandé Codou, la griotte de Senghor, d'Angèle Diabang-Brener
Angèle Diabang-Brener
Angèle Diabang-Brener
Yandé Codou
Yandé Codou
Yandé Codou
Yandé Codou
Yandé Codou, la griotte de Senghor
Yandé Codou, la griotte de Senghor
Yandé Codou
Yandé Codou
Yandé Codou
Yandé Codou
Yandé Codou Sène
Yandé Codou Sène
Yandé Codou, la griotte de Senghor
Yandé Codou, la griotte de Senghor
Durban Film Festival
Durban Film Festival

Si parmi tous les films en compétition à la 30ème édition du Festival International de Film de Durban, il y en a un qui est le plus en conformité avec le thème général de cette édition, c'est sans aucun doute, ce documentaire de 55 minutes réalisé par la jeune Sénégalaise Angèle Diabang Brener en 2008.

En effet le thème de cette édition traite dans un aspect technique la valorisation et la promotion linguistique africaine dans les œuvres cinématographiques. Cette linguistique riche en langues et en dialectes en Afrique présente une phonologie extraordinaire et une intonation poétique. C'est justement de cela dont il est question dans cette œuvre culturelle, artistique et traditionnelle. À travers celle-ci la réalisatrice rend hommage à la tradition orale africaine et spécialement celle du Sénégal, embellie par des langues nasales et généralement aux articulations uvulaires avec des phonations poétiques et esthétiques : le wolof et le sérère. Il est donné à revisiter à travers ce documentaire le bel héritage linguistique africain.

Yandé Codou SÈNE, déjà 80 ans, a dédié sa vie à la valorisation de l'oralité africaine à travers la poéticité, la rhétorique et l'esthétique de ces chants et louanges : une spécialité coutumière des griots en Afrique. Elle n'a jamais mis pied dans une école moderne pour apprendre les figures de style ou à analyser des textes poétiques afin d'en étudier la structure physique. Mais quand on voit ce documentaire, on a l'impression que cela vient d'un académicien des lettres et littératures. La répétition, la litote, l'hyperbole et la métaphore sont autant de styles qu'on voit à travers le merveilleux travail de la griotte.

Avec une certaine rhétorique et de belles tournures idiomatiques africaines, Yandé Codou dans une truculence verbale éloquemment remarquable chante la panégyrique clanique du président poète Léopold Sédar Senghor, figure emblématique de la littérature africaine d'expression francophone et acteur fervent de la démocratie sénégalaise. Yandé Codou jouait à elle seule la responsable traditionnelle de communication et de marketing social du président Senghor, un homme aux origines nobles et aux capacités énormes.

Les interventions des spécialistes littéraires, artistes professionnels, des traditionalistes et de simples individus ont joué à certain niveau de ce documentaire, la fonction principale de ce genre cinématographique. La beauté culturelle et artistique de la griotte, le choix des personnages bien appropriés au sujet de l'œuvre, l'organisation physique et la structure thématique observés dans l'œuvre confirme tout le talent soupçonné en la jeune réalisatrice. Cette dernière confirme toute sa volonté de faire du bon cinéma.

Le premier plan du film montre une salle de spectacle vide. Le documentaire se termine sur la même salle qui sera pleine vers la fin. Ceci porte clairement le message de la réalisatrice qui incite à un amour, à une valorisation et une promotion de l'héritage linguistique africain.
Même si le documentaire montre certains personnages trop préparés pour la circonstance, il n'en demeure pas moins évident qu'il renferme sans aucun doute les qualités d'un bon documentaire.
L'exhaustivité du contenu thématique, la qualité de la griotte, l'éminence de Senghor, la crédibilité des personnes intervenantes et l'organisation chronologique du récit sont remarquables dans ce qui donne de la grandeur à ce film qui s'impose dans le jugement dernier du jury documentaire au cours de ce festival de Durban en Afrique du Sud qui a lieu du 23 Juillet au 02 Août 2009.

Espéra Donouvossi

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