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Festival de Locarno 2009
De Dakar à Lisbonne via Kigali...
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 11/08/2009
Un Transport en commun (Saint-Louis Blues)
Un Transport en commun (Saint-Louis Blues)
Dyana Gaye
Dyana Gaye
Lignes de front
Lignes de front
Jean-Christophe Klotz
Jean-Christophe Klotz
Lignes de front
Lignes de front
Lignes de front
Lignes de front
Lignes de front
Lignes de front
Dyana Gaye, au Dubai Film Connection Reception 2009
Dyana Gaye, au Dubai Film Connection Reception 2009
Locarno 2009
Locarno 2009

Le 62è Festival de Locarno joue avec la diversité et les distances. Sans transition, le programme navigue à travers les continents.

Gros succès public pour l'original Saint-Louis Blues (autre titre : Un Transport en commun) de la cinéaste dakaroise Dyana Gaye, présenté en compétition dans la section Cinéastes du Présent.
Projeté trois fois et vivement conseillé de bouche à oreille, le public suisse a accouru en grand nombre. C'est une très drôle comédie musicale. L'histoire commence à la gare routière des Pompiers de Dakar et avec peu d'éléments mais beaucoup de talent Dyana Gaye nous donne un film réjouissant. Il y a là un taxi collectif en partance pour Saint-Louis, un chauffeur qui fume la même pipe que Sembène, six clients et bientôt sept sympathiques, très doués pour la musique, la danse,le chant... Et c'est parti pour 50 minutes de rires en wolof et en français !
La gare des Pompiers, c'est un capharnaüm délirant mais, paradoxe dakarois, tout fonctionne parfaitement. Étonnante aventure, une première dans le cinéma africain. Dyana Gaye a réussi son coup haut la main. Cette lauréate de la bourse Louis Lumière à la fameuse Villa Médicis a si bien intégré la musique, la chorégraphie, le chant, l'humour et la tradition orale qu'au festival de Locarno en l'espace d'un jour Saint-Louis Blues est devenu le film à voir, le must...

Tout à fait à l'opposé, hélas, on déconseillera Black Out (Lignes de front) tourné au Rwanda par un reporter de la TV française J-C. Klotz. Pas seulement aux âmes sensibles parce que les images du génocide il y a quinze ans ne manquent pas. Mais tout le film sonne faux et n'apporte aucun élément nouveau. La production est choquante dans sa conception même : un pauvre reporter d'Antenne 2 s'embarque dans un travail dont sa chaîne se fiche éperdument. À fuir !

La sélection officielle est heureusement d'une autre teneur : c'était un privilège de voir en compétition La Religieuse Portugaise, le dernier film du cinéaste français Eugène Green, celui-là même qui a montré ici le très beau Le Pont des Arts.
Ce dernier opus est une réussite exceptionnelle et tous les admirateurs de l'oeuvre de Manoel Oliveira trouveront leur compte dans ce film où l'ombre du grand maître passe sans s'éterniser.
L'histoire se passe aujourd'hui à Lisbonne. Julie, jouée par la belle Léonor Baldaque, arrive de Paris à la recherche de l'héroïne du roman épistolaire Les Lettres Portugaises, texte français du XVIIè siècle. Julie va jouer dans un film en tournage le même personnage.
Tout au long du tournage, Julie est plongée dans les splendeurs baroques de Lisbonne. Elle croise moult personnages lisboètes éphémères et énigmatiques. Elle s'attache à un gamin de la rue.

La Religieuse Portugaise, c'est aussi un film sur la beauté intacte de Lisbonne filmée dans de splendides plans panoramiques, et sur le Fado. Lisbonne ressemble à Alger, avec ses collines, sa lumière, ses bateaux au large, sa blancheur. Sauf que Lisbonne est restée belle et envoûtante et qu'Alger s'est dégradée au fil des ans.

Azzedine Mabrouki

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