AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 994 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Festival de Toronto 2009
Blackberry et les cinéphiles
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 27/09/2009
Un Transport en commun (Saint-Louis Blues)
Un Transport en commun (Saint-Louis Blues)
Cameron Bailey, programmateur du TIFF
Cameron Bailey, programmateur du TIFF

Jeans, tee-shirts, baskets, casquettes et…BlackBerry ! Dans les allées de Varsity, multiplexe situé dans Bloor Street à Toronto, tous les espoirs sont permis :des groupes de jeunes spectateurs pianotent fiévreusement sur l'objet tant désiré, dont chacun tient en main un exemplaire : un BlackBerry. À Toronto, c'est la scène la moins hétéroclite. On est entre deux projections. On a oublié les pop-corns. Les films à Varsity s'enchaînent. L'emblème de la modernité en main, on espère en si peu de temps, courant d'une salle à l'autre, endiguer les flots de mails, d'informations, de bonnes ou mauvaises nouvelles. La mauvaise conjoncture économique n'y peut rien. BlackBerry au Festival de Toronto est devenu l'instrument de base du cinéphile. Les jeunes de Toronto s'adaptent vite à la progression du temps. Adieu les antiques mobiles phones…

Le Festival de Toronto aussi s'adapte et change tous les ans. Il augmente de volume comme un fleuve en cru. Il s'apprête à inaugurer son nouveau palais Bell Lightbox et de nouvelles salles ultramodernes.

Les nostalgiques regretteront peut-être l'ambiance très conviviale de Varsity et tout ce qu'il y a autour, les cafés, les boutiques, l'immense librairie Indigo ouverte jusqu'à minuit.
Dans cet immense complexe commercial Manulife, un gratte-ciel des années 70, où est situé Varsity, les films ne sont pas les seuls objets de…consommation.
On est ici comme dans une maison de culture canadienne. Il y a le cinéma mais aussi la littérature, l'art, la musique sous le même toit.
On est aussi loin ici de l'agitation et de l'angoisse (de conclure un contrat d'achat ou de vente d'un film) qui règne ailleurs dans les palaces de Toronto où cohabite tout un contingent international de marchands d'images. C'est que parallèlement à son festival annuel, Toronto abrite aussi le plus grand marché nord-américain du film, comparable à ceux de Cannes et Berlin.

Les films américains s'arrachent à Toronto, surtout si on ajoute les piments des stars défilant sur le tapis rouge à Roy Thomson Hall, dans le district des spectacles. Le festival de Toronto s'assure de la présence des stars et de leurs films, et laisse les professionnels sortir leurs carnets de chèques ou leur BlackBerry…

Mais la vraie toile de fond du Festival de Toronto, c'est son panorama du cinéma mondial, du cinéma d'auteur, y compris les microproductions venues du fin fond du Bengale ou de Perse. À Toronto aussi, les jeunes spectateurs avec leur BlackBerry ont patienté pour savourer convenablement l'humour particulier d'un Elia Suleimane, cinéaste palestinien.

Azzedine Mabrouki

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés