AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 939 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
Flash sur le 7e art au Maroc
critique
rédigé par Mohamed Bensalah
publié le 25/10/2009
Mohamed Bensalah
Mohamed Bensalah
Souheil BEN BARKA, ancien directeur du CCM
Souheil BEN BARKA, ancien directeur du CCM
Souheil Ben Barka, Fespaco 2005
Souheil Ben Barka, Fespaco 2005
Nour-Eddine SAÏL, directeur du CCM
Nour-Eddine SAÏL, directeur du CCM
Mohamed Bensalah
Mohamed Bensalah

L'art en général, et l'art cinématographique arabe en particulier, se trouve à la croisée des chemins. Exceptés quelques soubresauts ici ou là, les expériences tunisienne, libanaise, syrienne et algérienne sont en stand-by. Après avoir développé des œuvres de grande facture, sérieuses, graves, pleines d'humour et de talent, ces cinématographies ont fini par céder à la facilité, voire à la débilité et au nihilisme. Qui est responsable de cette gabegie qui hypothèque l'avenir de notre jeunesse ? Ostracisme bureaucratique ? Chape de plomb politique ? Acculturation des responsables ? Absence de logistique ? Inexistence de structures cinématographiques ? Faiblesse des investissements financiers ? Essoufflement des créateurs ? Ou tout à la fois ?

L'expérience marocaine est à ce titre, révélatrice. Voilà un pays longtemps en marge de l'évolution cinématographique qui, en l'espace de quelques années, se retrouve seul à porter le flambeau de la cinéphilie maghrébine et arabe. Tête de pont des cinématographies maghrébines, le Maroc produit environ, quinze longs métrages et des dizaines de courts métrages, chaque année. Films commerciaux, films sociaux, ou films à thèses, ces productions sont de plus en plus hardies, diversifiées dans la variété des styles et des approches. Une cinématographie qui fait sauter pas mal de verrous et qui ne se limite pas à la production. Une vingtaine de festivals consacrés au 7e art. Trois écoles de cinéma. Une industrie cinématographique en plein essor. Un centre du cinéma modèle. Des plateaux de tournage où se bousculent les plus grands cinéastes du monde…

Toute cette expansion n'est pas le fait du hasard. La vitalité de ce secteur ne relève pas du miracle. L'esprit d'initiative des créateurs et des exploitants, la compétence des responsables, y sont pour quelque chose, sans oublier bien sur, le soutien moral et financier de l'État. Avec des studio cinématographiques en plein développement et des centaines de films tournés en l'espace de quelques années, le Maroc aspire aujourd'hui à devenir non seulement le carrefour de l'industrie cinématographique internationale, mais aussi le leader africain et arabe face à l'Afrique du Sud et à l'Égypte.

Cela dit, une politique cinématographique commune au monde arabe est tout à fait concevable, encore faut-il que les responsables se mettent autour d'une table pour la mettre en action. Il est aberrant qu'en matière de culture cinématographique, les pays arabes continuent à se tourner le dos. Formulons le vœu que cette grande nation riche et prospère et qui dispose de nombreux atouts et de grandes potentialités, émerge cinématographiquement au grand jour en affichant ses ambitions.

Mohamed Bensalah

Artistes liés
Structures liées