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Festival Lumières d'Afrique 2009
La ville de Besançon au rythme de l'Afrique
critique
rédigé par Charles Ayetan
publié le 02/12/2009
Charles Ayetan
Charles Ayetan
Affiche 2009
Affiche 2009
Hassan & Morkos (حسن ومرقص)
Hassan & Morkos (حسن ومرقص)
Lignes de front
Lignes de front
Tamarzite Oufell
Tamarzite Oufell
Le public du festival 2009
Le public du festival 2009
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Morituri
Tournage du film Morituri, le réalisateur Okacha Touita (au premier plan)
Tournage du film Morituri, le réalisateur Okacha Touita (au premier plan)

La neuvième édition du Festival Lumières d'Afrique de Besançon en France a pris fin le 15 novembre dernier en présence d'un grand nombre de cinéphiles et d'invités. La soirée de clôture a eu lieu au Cinéma Petit Kursaal de la ville de Besançon où l'Afrique est particulièrement à l'honneur pendant tout le mois de novembre 2009.

Débutée le 7 novembre, cette édition du Festival Lumières d'Afrique a montré au public cinéphile bisontin, un total de 24 longs métrages, 07 courts métrages, 10 films documentaires.
Le palmarès a été rendu public pendant la cérémonie de clôture. Ainsi, le Prix du Jury Lycéens et Apprentis au Cinéma Région Franche-Comté (long métrage) a été décerné au film Le chant des mariés de Karin Albou (Tunisie). Quant à Hassan et Morkos de Rami Emam (Égypte), il a moissonné le Coup de cœur du public de Besançon et une mention spéciale du Jury Signis.
C'est le long métrage de fiction Inland de Tariq Teguia (Algérie) qui a remporté le Prix Signis. Le Prix du jury de la diaspora africaine de Besançon (court métrage) est allé au film Les oreilles, réalisé par le Camerounais Gilbert W. Tio Babena.

Le public a eu droit à la projection du long métrage de fiction Lignes de front en présence du réalisateur Jean-Christophe Klotz. Lignes de front porte sur le génocide rwandais de 1994 et déroule la trame d'un journaliste reporter dans ce pays ravagé par le drame.
À l'ouverture le 7 novembre au Cinéma Petit Kursaal, le directeur du Festival Lumières d'Afrique, M. Gérard Marion, avait exprimé sa joie et souhaité la bienvenue à tous les invités : cinéastes, journalistes, critiques de cinéma, membres de jurys, sans oublier le public cinéphile. C'est au cinéaste algérien Okacha Touita qu'est revenu l'honneur de déclarer ouvert, la 9ème édition du festival des cinémas d'Afrique de Besançon.

Une sélection de qualité

Tous les films en compétition sont d'une grande qualité technique et artistique et traitent de différents sujets concernant l'Afrique, mais aussi l'Afrique dans ses relations avec le reste du monde.
Morituri est le titre du film inaugural de cette 9ème édition qui fait particulièrement honneur au cinéma algérien. Réalisé par Okacha Touita, ce film de 116 minutes est une fiction policière écrite et produite à partir de trois romans : Morituri, Double blanc et L'Automne des chimères. Ce long métrage en compétition met en scène le commissaire de police Brahim Llob, la cinquantaine, qui traque les islamistes et dénonce un système pourri de pressions diverses émanant de barons.
Le film Casanegra (Maroc) de Nour-Eddine Lakhmari déroule la trame du quotidien des jeunes des banlieues de Casablanca, jeunes victimes d'une dureté de la vie et animés du rêve d'un départ vers l'Europe.
La question du développement confrontée à la volonté politique des gouvernants africains mais aussi aux préjugés des populations locales est abordée par Tamarzight Oufella (Maroc) de Mohamed Mernich.
Quant à Hassan et Morkos (Egypte) de Rami Emam et Le chant des mariées (France-Tunisie) de Karin Albou, ils abordent entre autres la religion, notamment la différence de croyance et l'extrémisme religieux, que seuls l'amour, l'amitié, la fraternité et la solidarité peuvent contenir. L'amour, c'est aussi un des thèmes de Ramata (Sénégal) de Léandre-Alain Baker qui peint le drame d'une femme mariée, mais très solitaire en raison des ambitions politiques et professionnelles d'un mari toujours absent du foyer.
Le film Cœur de lion (Burkina Faso) de Boubakar Diallo conduit le cinéphile dans une Afrique des années 1800 où était encore présente la traite négrière, mais en même temps il montre une Afrique des valeurs ancestrales et traditionnelles, une Afrique riche de sa diversité ethnique et culturelle dans une respect mutuel.
Au contraire, le réalisateur camerounais Jean-Pierre Bekolo a choisi dans son film Les Saignantes de renvoyer les cinéphiles dans une Afrique de l'année 2025 gangrenée par la corruption et la dépravation des mœurs, où seuls les morts rassemblent les vivants dans une ambiance festive.
Dans Inland (Algérie-France), Tariq Teguia montre comment on peut s'épanouir dans un désert témoin de morts accidentelle ou suicidaire, dans un désert symbole de l'aridité d'une vie où plusieurs nourrissent le rêve d'un voyage vers l'abondance.
Il faut noter que le film Un si beau voyage de Khaled Ghorbal (France-Tunisie) pour des raisons logistiques ou techniques ne fait plus partie de la compétition. Néanmoins projeté au Cinéma Victor Hugo, ce film d'une qualité technique et artistique remarquable traite de l'immigration et de l'exil, de la vie et de la mort. Par la beauté du cadrage, la longueur de certaines séquences couronnée par des moments de silence, le réalisateur affiche une certaine liberté d'expression artistique.

Focus du cinéma algérien

La programmation filmique fait également une très grande place au cinéma algérien.
Par ailleurs, le public cinéphile multiculturel de Besançon a été conduit aux sources de l'histoire du cinéma algérien à travers une présentation de Michel Amarger, journaliste à RFI et critique de cinéma.
Un grand public parmi lequel un grand nombre d'Algériens résidant à Besançon et dans toute la Région de Franche-Comté sont présents aux diverses projections de films et rencontres du Festival Lumières d'Afrique, édition 2009.

Arts et cultures d'Afrique

Conférences, expositions photos et d'objets d'art sacré, etc., sont aussi au menu de cette rencontre cinématographique de Besançon dont le cœur bat au rythme de l'Afrique en ce mois de novembre.
Temps d'échanges sur le 7ème art, les arts plastiques et la photographie, sans oublier la littérature, ces rencontres et expositions sont toutes en lien avec le continent africain, continent sur lequel sont braqués les projecteurs de ce 9ème festival Lumière d'Afrique.
Le vernissage d'une exposition de photos et de peintures de Claude Cornu sur "Un village dans les Aurès : Nouader 1958-1960" a eu lieu le soir du 6 novembre au Centre Nelson Mandela. Présentée par l'association "A la rencontre de Germaine Tillon", cette exposition propose une trentaine de photos et dessins de Cornu qui immortalisent des instants de son service militaire : portraits d'enfants, de jeunes et d'adultes, mais aussi scènes de la vie quotidienne du village de Nouader en Algérie où se trouvait un camp militaire français.
Une autre exposition de masques et autres objets de culte sous le titre "L'esprit et la matière" nous conduit en Afrique subsaharienne, précisément en Côte d'Ivoire. Il s'agit d'une collection ethnographique de masques, de statues, d'instruments de musique africains…réunis par Jean-Luc Tournier à la fin des années 1950 et exposés jusqu'au 4 janvier 2010 par la ville de Besançon au Musée Comtois à la Citadelle, avec le concours de l'Association pour la Promotion des Arts et Cultures (APACA), de la Direction Régionale des Arts et de la Culture (DRAD) et du Conseil Régional de Franche-Comté.

Charles Ayetan (AJCC-Togo)

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