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Festival des trois Continents de Nantes 2009
Un événement majeur sous le signe de la diversité culturelle
critique
rédigé par Mohamed Bensalah
publié le 10/12/2009
Mohamed Bensalah
Mohamed Bensalah
Nantes 2009
Nantes 2009
Image du film Scheherazade, Tell me a Story de Yousry Nasrallah (Egypte, 135'), Prix du Public du 31éme F3C
Image du film Scheherazade, Tell me a Story de Yousry Nasrallah (Egypte, 135'), Prix du Public du 31éme F3C
Yousry Nasrallah
Yousry Nasrallah
Scheherazade, tell me a story (Ehky ya Schahrazad)
Scheherazade, tell me a story (Ehky ya Schahrazad)
Catherine Ruelle, membre du jury 2009
Catherine Ruelle, membre du jury 2009
Daniel Taye Workou, membre du jury 2009
Daniel Taye Workou, membre du jury 2009
Guillaume de Seille, membre du jury 2009
Guillaume de Seille, membre du jury 2009
Né au Sénégal, Philippe Reilhac est directeur du Festival des trois Continents de Nantes.
Né au Sénégal, Philippe Reilhac est directeur du Festival des trois Continents de Nantes.

À quoi se mesure le succès d'un festival ? À la fidélité et aux exigences du public, bien sûr. L'édition 2009, qui s'est achevée le 1e décembre, a vu plus de 28 000 spectateurs investir les salles de cinéma pour voir pas moins de 76 films, issus de 35 pays. Un cru exceptionnel cette année ainsi qu'un accueil enthousiaste et chaleureux à des films qui ont suscité de vives émotions. Trois continents présents, douze films en compétition, venus de Corée du Sud, d'Egypte, de Malaisie, du Viêt-Nam… pour un événement, devenu un hymne à la découverte, voire un tremplin européen pour un cinéma singulier venu d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

Privilégier la découverte et valoriser la pluralité au travers du cinéma : tel semble être le leitmotiv des animateurs de cette 31ème édition, dont le succès revient au principal éclaireur Philippe Reilhac, le nouveau DG, mais aussi aux deux déchiffreurs de pellicules (Jean Philippe Tessé, des Cahiers du cinéma et Jerôme Baron, enseignant en cinéma), chargés de la programmation), et à une équipe de militants du 7e art et de cinéphiles convaincus, qui savent partager et faire apprécier leur passionnante et audacieuse ambition, dans une ambiance décontractée et bon enfant.

Encore une fois, le F3C de Nantes a placé la barre haut pour séduire. Les organisateurs ont pris le risque de l'originalité, de la singularité, de la marginalité et de la diversité. Un festival, ce sont des films, mais aussi des rencontres quotidiennes avec des invités autour de grands thèmes proposés par les programmateurs. A l'occasion de ce 31e rendez-vous, le F3C a fait peau neuve : réorganisation de l'association organisatrice, nouvelle équipe à la barre, nouvelle organisation de la programmation, orientations diversifiées des activités culturelles en relation avec le cinéma, avec en plus, des séances-débats autour de thèmes divers liés au cinéma. La présentation durant toute l'année de films issus de pays du Sud, contribue à la découverte de films inédits, rares et originaux. Grâce au festival, les Nantais apprécient de plus en plus des œuvres originales et font la connaissance de créateurs talentueux, inconnus en Europe.

L'hommage rendu au grand cinéaste japonais, Kiyoshi Kurosawa, a permis à un public nombreux de visionner une quinzaine de ses films injustement ignorés des grands circuits. Les images de la Corne de l'Afrique, de l'Ethiopie, de l'Erythrée et celles d'Asie Centrale de l'époque du muet ont constitué une autre surprise pour le public nantais. Les courts métrages programmés, issus d'horizons divers, ont mis en exergue des talents naissants. Les organisateurs ont même tenu à encourager cette année des cinéastes en herbe : 3 artistes vidéastes en provenance de Colombie du Maroc et d'Iran ont pu exposer leurs œuvres.

Une fausse note cependant hypothèque la médiatisation de l'événement : l'implication partielle des journalistes chargés de la couverture du festival. En invitant, pour trois journées seulement (pour les plus chanceux), des journalistes étrangers, venant parfois de très loin, le festival ne permet à ces hôtes de se faire une idée précise de la manifestation qui s'étale sur une dizaine de jours.

Mohamed Bensalah

Palmarès 2009 F3C
Le Jury de la 31e édition du Festival des 3 Continents de Nantes, composé de Barmak AKRAM (Afghanistan - réalisateur, plasticien et musicien), Paz FABREGA (Costa Rica - réalisatrice et scénariste), Bouchra KHALILI (Maroc - artiste vidéaste et plasticienne, programmatrice de la Cinémathèque de Tanger), Catherine RUELLE (France - journaliste politique, critique, productrice radio), Guillaume de SEILLE (France - producteur indépendant), Daniel TAYE WORKU (Éthiopie - réalisateur, producteur) a, sur les 12 longs métrages en compétition internationale, décerné la Montgolfière d'Or (Grand Prix du Festival) à Bandhobi de Shin Dong-il ((Corée du Sud, 2009, 107' / 35mm / Couleur).
C'est l'histoire de Min-suh, une lycéenne solitaire. Sa mère, célibataire, passe son temps à rencontrer des hommes plus jeunes, et ses amis sont occupés à préparer leurs examens d'entrée à l'université. Elle gagne sa vie grâce à un emploi à temps partiel qui ne suffit pas à payer les factures. Ne supportant plus les histoires d'amours de sa mère, elle part parfois loin de la maison. Un jour, Min-suh rencontre un travailleur migrant nommé Karim, et finit par lui voler son portefeuille, tout en sachant que ce n'est pas bien. Karim la rattrape, mais accepte de ne pas faire appel à la police, si Min-suh l'aide à encaisser un chèque, dont le paiement lui est injustement refusé par ses employeurs coréens. Min-suh accepte d'aider Karim. Dans la confusion du moment, Min-suh reçoit l'argent de Karim.

La Montgolfière d'Argent est revenue à Blind Pig Who Wants to Fly d'Edwin (Indonésie / 2008 / 77' / 35mm / Couleur)
Ce film à la fois grave et ludique. Le film aborde avec sensibilité le racisme politique, c'est-à-dire le déni de l'identité culturelle de la minorité chinoise en Indonésie. Le film est composé de plusieurs histoires qui peuvent varier par leur style et approche, mais restent centrées sur la question de l'identité chinoise. L'insécurité, la peur et le déracinement parmi les Chinois indonésiens est le véritable sujet du film. Il y a plusieurs contes, mais celui de la jeune fille Linda est la pièce maîtresse. Toutes les personnes de son entourage, et de son passé, disposent de leur propre récit, y compris le cochon.

Prix du Public a été attribué à Scheherazade, Tell me a Story de Yousry Nasrallah (Egypte / 2009 / 135' / 35mm / Couleur)
Le Caire, aujourd'hui. Hebba, mariée à Karim, anime un talk-show politique nocturne sur Sun Tv. Ce dernier ambitionne une promotion en tant que rédacteur en chef de la presse affiliée au gouvernement. On lui fait clairement entendre que les compromissions de sa femme avec des opinions proches de l'opposition sont défavorablement perçues et remettent en cause sa nomination. Promettant une certaine modération sur le terrain politique, Hebba accueille désormais dans son émission des faits divers féminins. Les femmes viennent s'y raconter…

Prix du Jury Jeune à Blind Pig Who Wants to Fly d'Edwin (Indonésie / 2008 / 77' / 35mm / Couleur)
Un film à la fois grave et ludique. Le film aborde avec sensibilité le racisme politique, c'est-à-dire le déni de l'identité culturelle de la minorité chinoise en Indonésie. Le film est composé de plusieurs histoires qui peuvent varier par leur style et approche, mais restent centrées sur la question de l'identité chinoise. L'insécurité, la peur et le déracinement parmi les Chinois indonésiens est le véritable sujet du film. Il y a plusieurs contes, mais celui de la jeune fille Linda est la pièce maîtresse. Toutes les personnes de son entourage, et de son passé, disposent de leur propre récit, y compris le cochon.

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