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6ème Festival de Dubaï
Dans le soupir du vent
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 14/12/2009
DIFF 2009
DIFF 2009
Asafeer El Neel (The Nile Birds)
Asafeer El Neel (The Nile Birds)
Magdy Ahmad Aly
Magdy Ahmad Aly
Magdy Ahmad Aly
Magdy Ahmad Aly
Dans le soupir du vent (Sirta la gal ba)
Dans le soupir du vent (Sirta la gal ba)
Dans le soupir du vent (Whisper with the wind)
Dans le soupir du vent (Whisper with the wind)
Whisper with the wind (Sirta la gal ba)
Whisper with the wind (Sirta la gal ba)
Shahram Alidi
Shahram Alidi
Budrus
Budrus
Julia Bacha
Julia Bacha
Cultural bridge
Cultural bridge

Le cinéma kurde est encore naissant. Les cinéastes kurdes travaillent dans des conditions précaires. Mais quelle ingéniosité parfois dans leurs films !
Au milieu du programme du 6ème festival de Dubaï, où le cinéma égyptien avec ses gros moyens se révèle encore une fois antipathique et très médiocre (voir l'insupportable Assafir al Nil de Magdy Ahmed Ali), on tombe sur un miracle kurde, une vraie surprise : Dans le soupir du vent, premier long métrage de Shahram Alidi. Magnifiquement mis en scène, superbement photographié par Touraj Aslani, joué avec un immense talent par des acteurs sans doute amateurs comme Fakher Mohammad Barzani, Maryam Bouban, Omar Chawshin, cette singulière oeuvre kurde réchauffe soudain un programme qui donnait des signes nets d'essoufflement.
Dans les montagnes du Kurdistan irakien, voici un facteur courageux et dévoué à la population qui porte par tous les temps le courrier dans les lieux les plus impossibles d'accès et en même temps il délivre les messages ultra secrets des combattants vivants dans leurs refuges escarpés et quasiment inaccessibles.
Le facteur est un personnage emblématique, incontournable de la saga révolutionnaire du Kurdistan. Il met beaucoup d'enthousiasme dans sa mission qui se présente pourtant comme un pari impossible en raison de la répression, de l'état de guerre totale engagée par le regime de Baghdad contre les séparatistes kurdes. Le récit se passe des décades avant la chute de Sadam Hussein.
Film sur la mémoire du peuple kurde et oeuvre cinématographique d'une richesse inoubliable, de bout en bout captivant.
Brillantissime talent de Shahram Alidi, né en 1961, qui a fait ses études a la faculté des beaux-arts de l'Université de Téhéran. La superbe réussite de son film donne raison a tous ceux qui disent que les grands moyens et les meilleures conditions ne font pas toujours de bons films, mais qu'en revanche avec très peu de moyens on peut faire un chef d'œuvre, il suffit d'avoir du talent. Dans le soupir du vent est aussi un film musical avec une partition très belle de Ashgar Abgoun et comporte des épisodes extrêmement drôles. Notamment quand le chef des combattants demande au facteur d aller enregistre le premier cri de son enfant à naître. Moment d'espoir magnifique quand le facteur court les vallées et les montagnes pour retrouver la mère sans cesse obligée de fuir la répression et qu'il parvient à enregistrer le cri du bébé qui vient de naître pour le diffuser sur les ondes de la radio clandestine des combattants. C'est une manière de croire à un avenir heureux, de se dire que les temps durs finiront par passer.

Section documentaire, Julia Bacha, réalisatrice américano-brésilienne, d'origine syrienne, a montré son reportage sur la résistance des habitants du village de Budrus en Cisjordanie occupée contre la construction du mur sur leurs terres. Les Palestiniens, toutes factions unies, rejoints par des pacifistes israéliens et des militants Sud-Africains contre l'Apartheid ont réussi au bout de plusieurs mois de lutte pacifiste à faire reculer l'État sioniste avec son armada militaire et ses bulldozers en rendant les terres et les oliveraies à leurs propriétaires légitimes. Les femmes de Budrus ont pris une part importante à cette grande victoire.

Azzedine Mabrouki

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