AFRICINE .org
Le leader mondial (cinémas africains & diaspora)
Actuellement recensés
24 355 films, 2 562 textes
Ajoutez vos infos
16ème édition du Festival International du Film Méditerranéen de Tétouan
Le doc et le court tunisiens s'imposent
critique
rédigé par Hassouna Mansouri
publié le 08/04/2010
Hassouna Mansouri
Hassouna Mansouri

Le rideau est tombé la semaine dernière sur une 16ème édition du Festival International du Film Méditerranéen de Tétouan qui s'est déroulée dans un esprit très particulier, du 27 mars au 03 avril. La session 2010 vient donc couronner un quart de siècle de combat, mené avec beaucoup de persévérance par l'association (indépendante) des amis du cinéma, pour une existence très difficile. Elle vient surtout confirmer une maturité qui fait que le festival a trouvé sa vitesse de croisière en se tenant depuis peu d'une façon annuelle, consacrant chaque année les meilleures œuvres de la Méditerranée. Pour l'édition 2010, les Tunisiens se sont imposés dans les sections du documentaire et du court métrage.

En observant le palmarès de la 16ème édition qui a été annoncé le soir du 03 avril dernier, on se rend compte que les prix se distribuent entre les deux rives de la Méditerranée. La fiction a choisi le Nord alors que le documentaire et le court métrage ont préféré le Sud.
En effet les principaux prix des longs métrages de fiction sont allés essentiellement à l'Espagne et à l'Italie. Cette dernière s'est taillé la part du lion en remportant le grand prix du festival offert par la ville de Tétouan avec le film Alza la testa d'Alessandro Angellini. L'acteur principal du même film, Sergio Castelletto, a reçu le prix de la meilleure interprétation masculine. Alors que sa compatriote Margarherita Buy a reçu les honneurs pour la meilleure prestation féminine pour son rôle dans Lo Spazio bianco de Francesca Comencini.
Pour la même section, la Turquie a joué un peu le rôle d'arbitre en remportant le prix du jury grâce à 10 to 11 de la réalisatrice Pellin Esmer. Alors que le Maroc remporte le prix du public avec le nouveau film de Hassan ben Jelloun, Les oubliés de l'histoire. L'on comprend le soutien du public tétouanais pour l'enfant du pays, d'autant plus que le film traite d'un phénomène qui touche beaucoup de jeunes femmes marocaines prisent entre le marteau de l'émigration clandestine et le commerce de la chair.

Les cinéastes de la rive Sud quant à eux ont raflé les trois prix de la compétition documentaire. À la tête du défilé on retrouve le Tunisien Mohamed Zran qui remporte le grand prix de la ville de Tétouan, le principal prix du festival pour sa chronique sur Zarsis, sa ville natale, avec Vivre ici. Zran enchaîne ainsi un autre succès après celui d'Abu-Dhabi il y a quelque mois.
Il est suivi sur la scène du festival de Tétouan par le Palestinien Till Roeskins qui reçoit le prix spécial du jury pour son film Aida et qui est offert par Aljazeera Doc.
Giran de Tahani Rached (Egypte) a laissé aussi une très bonne impression et remporte ainsi le troisième prix offert par TV5 Monde.

Pour le court métrage c'est encore un Tunisien qui s'impose à Tétouan. Vivre, chronique d'un combat mené par une jeune femme pour trouver du goût à la vie réalisé par Walid Tayaa, remporte en effet, le Grand Prix de la Ville de Tétouan. En remportant le premier prix de la compétition, Tayaa devance l'Espagnol Jean Gautier qui reçoit le Prix Spécial du Jury pour son film le film Metropolis Ferry et le Grec NiKos Labôt qui repart avec le Prix Innovation : pour son court métrage Le Chien.

À bien regarder, ce palmarès 2010 du festival de Tétouan suit une certaine logique. Au nord, l'industrie cinématographique s'impose naturellement dans la fiction puisqu'elle est le produit d'un secteur bien organisé et d'une certaine maturité. Le public local ne pouvait ne pas être sensible au film national, Les Oubliés de l'histoire de Hassan ben Jelloun pour lui accorder son prix. Par contre pour le documentaire, ce sont les talents de la rive sud qui s'impose peut-être grâce aux sujets traités et qui sont aussi beaucoup plus parlants. Là où les choses s'équilibrent un peu c'est au niveau du court métrage. Les générations futures pourront peut-être être plus ouvertes au dialogue, cinématographiquement parlant.

Hassouna Mansouri

Films liés
Artistes liés
Structures liées
événements liés