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El Hadji Samba Sarr est parti trop jeune
critique
rédigé par Anoumou Amekudji
publié le 13/05/2010
Samba Sarr
Samba Sarr
Binta Sow ("Paulèle"), Mamadou Bâ ("Père de Paulèle") dans La Discorde, de El Hadji Samba Sarr,
Binta Sow ("Paulèle"), Mamadou Bâ ("Père de Paulèle") dans La Discorde, de El Hadji Samba Sarr,
Paulèle et son berger amoureux dans La Discorde, El Hadji Samba Sarr, 2008
Paulèle et son berger amoureux dans La Discorde, El Hadji Samba Sarr, 2008
Graines que la mer emporte (Semillas que el mar arrastra), El Sarr, 2007
Graines que la mer emporte (Semillas que el mar arrastra), El Sarr, 2007
Graines que la mer emporte (Semillas que el mar arrastra), El Hadji Samba Sarr, 2007
Graines que la mer emporte (Semillas que el mar arrastra), El Hadji Samba Sarr, 2007
Samba Sarr
Samba Sarr
Samba Sarr à la BIennale 2010
Samba Sarr à la BIennale 2010
El Hadji Samba Sarr et Christine Tröstrum, Directrice du Talent Campus (Berlin).
El Hadji Samba Sarr et Christine Tröstrum, Directrice du Talent Campus (Berlin).

Le cinéaste sénégalais El Hadji Samba Sarr, est parti trop jeune. Décédé le samedi 8 Mai 2010 à l'âge de 41 ans, selon une dépêche de l'Agence de Presse sénégalaise (Aps) publiée le même jour, El Hadji est parti à un âge où il avait encore plein d'années de vie devant lui. Il est parti à un âge où il est très difficile d'accepter la disparition d'un être humain, peu importe les liens qui vous unissent.

J'ai connu El Hadji grâce à Johnny Spencer Diop, un ami commun qui est distributeur de films. C'était en juillet 2006 au siège de l'Association des cinéastes sénégalais en face du Théâtre national Daniel Sorano. Après notre première rencontre, nous avons gardé contact. Nous avons échangé des courriers électroniques pour parler du cinéma, de son œuvre.
Je l'ai revu à Dakar en été 2009 à une conférence organisée à la librairie Clairafrique, section Université Cheikh Anta Diop, dans le cadre de l'événement culturel dénommé "les vendredis de Clairafrique". À l'automne 2009 et au printemps 2010, nos échanges de courriers électroniques se sont intensifiés car il fallait lui écrire pour avoir plus d'informations sur ses films, après l'obtention le 4 octobre du prix du meilleur documentaire au festival international du film d'Afrique et des îles (Fifai), tenu à l'Ile de la Réunion. Des échanges qui avaient abouti à la publication sur le blog [http://blog.cineafrique.org] de l'article "Films documentaires : El Hadji Samba Sarr, primé à l'Ile de la Réunion".

Nos correspondances se sont poursuivies durant l'automne 2009, et pendant les trois premiers mois de l'année 2010. Nous discutions particulièrement de son film "Graines que la mer emporte" dont je devais parler à une conférence dans l'Arizona le 13 mars. Ne pouvant pas trouver le film sur le marché après l'avoir regardé à Dakar, il répondait à mes questions, et m'avait même envoyé le 14 février dernier du festival de Berlin où il se trouvait pour La Berlinale des extraits de journaux sénégalais, espagnol, dans lesquels étaient publiés des articles sur "Graines que la mer emporte". Restant toujours insatisfait, je l'avais appelé au téléphone fin février-début mars pour avoir des compléments d'informations. Il me disait à ce moment qu'il était en tournage en dehors de Dakar.
J'espère que cette œuvre qu'il n'a pas pu réaliser, sera reprise par des amis cinéastes qui étaient proches de lui et qui savaient plus ou moins ses projets. Ce sera un de moyens de lui rendre hommage pour son amour pour le travail, son attachement à un cinéma de qualité, ce qu'il a montré ou démontré dans "Graines que la mer emporte", film pour lequel il s'était déplacé jusqu'en Espagne pour parler directement aux jeunes Sénégalais internés dans les centres d'accueil.

Je garderai de lui l'image d'une personne pleine de vie, pleine de rêves, sympathique. C'est dommage qu'il soit parti si jeune à un moment où il avait encore à offrir au cinéma sénégalais, africain, voire mondial. Espérons que sa mort constituera pour ses amis cinéastes un moment de réflexion, pour qu'ils pensent à unir leurs forces pour faire du cinéma sénégalais un cinéma de qualité, et de nouveau apprécié à travers l'Afrique et le monde.
Un des hommages importants que l'Association des cinéastes sénégalais doit rendre à El Hadji Samba Sarr dès que possible, est de chercher les moyens en son sein, auprès des autorités culturelles sénégalaises, et des bailleurs, pour mettre ses films en dvd, à un prix très très accessible pour que son œuvre demeure vivante, et soit appréciée de tout le monde entier. Ma seule prière est qu'il puisse reposer en paix, et que la terre du Sénégal, ce beau pays qu'il a tant aimé, et qu'il représentait valablement et avec fierté à travers le monde, ne l'oublie pas, ne l'oublie jamais.

Anoumou AMEKUDJI

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