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Un transport en commun
Les mélodies d'un taxi dakarois
critique
rédigé par Michel Amarger
publié le 11/06/2010
Michel Amarger
Michel Amarger
Dyana Gaye, au Dubai Film Connection Reception 2009 (Emirats Arabes Unis)
Dyana Gaye, au Dubai Film Connection Reception 2009 (Emirats Arabes Unis)
Dyana Gaye au festival d'Apt 2009
Dyana Gaye au festival d'Apt 2009
Un transport en commun
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MM Fiction de Dyana Gaye, France / Sénégal, 2009
Sortie France : 16 juin 2010

La représentativité du court-métrage dans les circuits de diffusion s'élargit en France, grâce à l'action de distributeurs motivés. L'Afrique s'y glisse lestement lorsque des auteurs basés dans l'Hexagone, se tournent vers leurs racines pour en extraire des histoires courtes. C'est ainsi que Dyana Gaye, née à Paris en 1975, formée au cinéma dans la région, puise son inspiration dans les scènes piquantes de la vie du Sénégal d'où vient une partie de sa famille.
Révélée par un petit film grave, Une femme pour Souleymane, 2000, où un Sénégalais émigré à Paris masque sa solitude à ses parents en s'inventant une vie au téléphone, la réalisatrice s'oriente vers des courts-métrages plus lumineux.

Après avoir signé un segment de Paris la Métisse, 2005, un film collectif, composé de récits autonomes, elle emprunte un ton plus léger pour Deweneti, 2006.
Un enfant débrouillard de Dakar, y cherche par tous les moyens à attendrir des adultes pour amasser de l'argent. Son parcours malicieux vise à concrétiser son rêve : écrire une lettre au Père Noël pour voir de la neige à Dakar. Traité comme un conte réaliste, aux couleurs vives, Deweneti permet d'apprécier des acteurs du théâtre sénégalais autour du héros. Le film est remarqué dans les festivals internationaux. On le retrouve aujourd'hui, accroché au nouveau court- métrage de Dyana Gaye pour une séance proposée en distribution.

Un transport en commun (Saint-Louis Blues) confirme les inclinaisons de la réalisatrice en faveur du Sénégal et de la légèreté du récit. Elle s'attache à six personnages qui prennent un taxi à Dakar, pour se rendre à Saint-Louis. Parmi les voyageurs, Souki va à l'enterrement de son père sans l'avoir connu, Madame Barry, propriétaire d'un salon de coiffure, part revoir ses enfants, Malick veut saluer sa fiancée avant d'aller en Italie. Antoine, un Français qui doit embarquer avec eux, rate le départ et se lance à leur trousse après avoir rencontré Dorine, l'employée de Madame Barry, échappée à la sauvette du salon de coiffure pour aller se relaxer à Saint-Louis. Tout ce monde accomplit le voyage au rythme des routes embouteillées de la périphérie de Dakar, avant de passer à la vitesse supérieure en campagne.

Les péripéties habituelles, panne, halte pour se désaltérer, accident, sont menées avec entrain au son des chansons qui scandent le voyage. Car Un transport en commun est d'abord une comédie musicale, avec des dialogues qui glissent vers des scènes chantées où chacun révèle ses sentiments. Ainsi Malick affirme son désir de réussir en Italie, Madame Barry confie ses regrets d'avoir abandonné ses enfants tandis que le chauffeur se désole de la situation du Sénégal qui devrait s'émanciper des références françaises. Le voyage prend alors des allures d'allégorie sur la cohabitation parfois difficile des Sénégalais, insatisfaits de leur condition dans la société.

Mais le ton de Dyana Gaye reste résolument entraînant, poussant ses personnages vers un happy end qui conduit chacun à son destin, au terme du trajet, à Saint-Louis. Les paysages servent surtout de cadre aux scènes musicales qui ponctuent le récit. Dyana Gaye concentre son attention sur les chansons toniques qu'elle a écrites, où les mots fusent avec des rimes choisies, en français ou en wolof. La musique est interprétée par le Surnatural Orchestra, un big band de 19 musiciens, et par l'ensemble Les Cordes. Les chorégraphies composées comme des petits ballets, alternent avec les vues plus réalistes de l'environnement sénégalais.

L'ensemble, rehaussé de couleurs chaudes, évoque plus les tourbillons des films romancés de Jaques Demy que les vibrations africaines. Pourtant Un transport en commun trace une route sénégalaise singulière parmi la production africaine actuelle. Les acteurs locaux participent à l'aventure avec entrain. Les assistants du cru relaient les mouvements toniques de Dyana Gaye. Et la production française permet à la comédie de déployer ses chants pour revigorer les spectateurs, emballés par la vitesse de croisière du transport en commun.

Vu par Michel AMARGER
(Afrimages / RFI / Médias France / Africiné)

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