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50 ans d'indépendance du Bénin
Les artisans du cinéma font l'état des lieux
critique
rédigé par Hector Tovidokou
publié le 15/06/2010

Sur l'initiative de l'Association des cinéastes et professionnels de l'audiovisuel du Bénin (Acb), une journée a été organisée lundi 14 juin 2010 au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou.
L'objectif était de faire l'état des lieux du cinéma béninois après 50 ans d'indépendance.

Nostalgique, mémorable, intéressant bref, c'est des moments prodigieux et émouvant qui ont garni la journée des artisans du cinéma Béninois. Tous les anciens artisans, ministres et cadres du monde cinématographique étaient conviés pour la cause.
Dans son discours d'ouverture, le président de l'Acb, Appollinaire Aïvodji a situé le contexte de la rencontre : " Notre pays le Bénin à l'instar de plusieurs pays d'Afrique, s'apprête à commémorer les 50 ans d'indépendance. Un carrefour dans la vie des Béninois qui doivent se demander "Qu'avons-nous fait des 50 ans de notre indépendance nationale ? Nous nous sommes réunis, artisans du cinéma d'hier et d'aujourd'hui avec l'appui incontournable des anciens ministres et cadres du monde cinématographique et audiovisuel pour faire l'état des lieux. Si Pascal Abikanlou avec le film "Sous le signe du vodoun", un long métrage tourné en 1973, Richard de Medeiros avec "Le Nouveau venu " (1976) après "Le roi est mort en exil" tourné en 1970, François Sourou Okioh qui a réalisé "Ironu" en 1985, pour ne citer que ceux-là, ont marqué l'histoire du cinéma béninois, nous devons nous poser des questions. Que s'est-il passé pour que ces films voient le jour ? Artisans hier, ils y ont cru. Ils ont œuvré, ils ont créé. Certains, toujours artisans aujourd'hui, y croient encore. Mais que se passe-t-il donc aujourd'hui ?"

Selon Appollinaire Aïvodji, le constat est clair aujourd'hui que l'un des handicaps majeurs du cinéma béninois se résume en quelques thèmes. C'est faute de moyens financiers, de politique gouvernementale suivie et cohérente pour la création d'infrastructures aidant à la production et à la diffusion de films. "Malgré cette situation, d'autres artisans plus jeunes y croient aussi. Ils se lancent dans le domaine truffés de difficultés et commencent par créer chez eux, une ténacité et une ingéniosité qui semblent les aider à triompher de la plupart des obstacles matériels", a-t-il fait remarquer.
Il a poursuivi en se posant la question suivante, celle qui lui vient premièrement en tête a-t-il dit et qui a des réponses : "Que devons nous faire les 50 prochaines années ? Une réponse claire et nette est trouvée. Avancer, produire des œuvres de qualités. Et pour cela nous devons nous organiser, nous former, produire et enfin distribuer. Déjà, des passionnés du domaine ont commencé à mettre leurs énergies au service de ce secteur, le Colonel Zannou avec l'Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel (Isma) qui commencent par donner des fruits, que dis-je, des prix, à notre pays.
Pour la même cause, des associations se créent, c'est le cas des producteurs. Des distributeurs se sont affichés déjà. La dernière en date, c'est l'Association des critiques du cinéma. D'autres méritent d'être réorganisées, redynamisées, c'est le cas de l'Association des cinéastes et professionnels de l'audiovisuel du Bénin (Acb). Les lauréats au dernier Fespaco et au Clap Ivoire en témoignent."


Pour finir, le président de l'Acb a rappelé que le code de la cinématographie souffre dans les tiroirs de l'administration. Appollinaire Aïvodji a invité ses confrères artisans à s'unir plus que jamais afin d'œuvrer ensemble, peut-être à travers une fédération forte afin de se faire entendre et à travers leurs œuvres, positionner le Bénin sur l'échiquier cinématographique international.

Des interventions constructives

Dans son intervention, le doyen Noël Allagbada, a soulevé le problème politique. Il se justifie en disant si les sociétés privées et publiques financent les productions étrangères (les novelas), il y a de quoi que le cinéma meurt. Pour lui, la vidéo ne peut pas tuer le cinéma. Il y a un problème d'hommes, car ce sont eux qui vont impulser le secteur et le cinéma n'est pas innocent, a-t-il précisé. Il a également expliqué que c'est la colonne vertébrale d'une société organisée.

De son côté, le premier secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci), Jacques Béhanzin, a fait la genèse de son aventure internationale débouchant sur la création de la Fepaci et d'autres projets tels que Africable que le Mali a récupéré plus tard. Il a insisté sur le code de l'industrie cinématographique du Bénin.

Pour le réalisateur Sanvi Panou le cinéma se construit en trois étages notamment l'intellectualisme, l'économie et la politique.

Plusieurs autres noms du métier sont intervenus sur le volet professionnel du cinéma, notamment l'écriture de tout film. Les exemples de Sembène Ousmane en sont la preuve avec Xala, Le Mandat pour ne citer que ceux-là. Les décorateurs, costumiers et maquilleurs pour leur part, ont décrié le manque de ceux-ci et de formation appropriée.

Hector Tovidokou

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