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Ouverture Durban International film festival 2010
Une programmation pour célébrer le cinéma
critique
rédigé par Espéra Donouvossi
publié le 25/07/2010
Espéra Donouvossi
Espéra Donouvossi

Promouvoir et célébrer le cinéma, développer l'audience et stimuler de jeunes talents; le tout à travers une diversité artistique et culturelle: Tels sont les objectifs de cette 31eme édition du Festival international de Durban en Afrique du Sud selon son directeur Peter Rorvik. Plus de 200 projections, 55 experts pour des leçons en cinéma et 45 jeunes du Talent Campus pour approfondir les notions de vocabulaire, de grammaire, d'esthétique du cinéma de l' écriture du scénario à la postproduction sans oublier ces nombreux réalisateurs et responsables de festivals venus de part le monde entier. C'est a peu près, sans prétendre être exhaustif, le calcul sommaire des acteurs activement impliqués dans cette célébration du cinéma à Durban en Afrique du Sud qui couvre la période du 22 Juillet au 1er Aout 2010.

Le cinéma reste cet art qui dissèque les problèmes sociaux, fait prendre conscience et laisse envisager de nouvelles résolutions pour faire face à la vie. Il ne donne guère de leçon mais contribue d' une façon ou d' une autre à dénoncer et améliorer une situation. Quand un festival qui draine chaque année des milliers de personnes dans les salles et townships de Durban donne priorité aux films d'une certaine sensibilité sociale et ou qui traitent des sujets brulants de l'activité, on peut se réjouir du savoir-faire d'une équipe d'organisation du festival qui après 30 ans d'expérience maîtrise des critères de sélection de films qui répondraient au goût du public qu'il fidélise pour se développer.

"State of Violence" (État de violence) est le film d' ouverture réalisé par le Sud-Africain Khalo Matabane, auteur de When we were black, une série télévisée au grand succès primé à plusieurs festivals et de Conversations on a Sunday Afternoon (Conversations d'un Dimanche Soir). Comme l'indique bien son nom, ce film replace dans un contexte totalement différent la violence montrée dans Tsotsi et Jerusalema.
C'est un film qui traite de façon réaliste et dans une histoire sobre, de la violence sud-africaine en la plaçant dans un contexte historique après la bataille pour la libération de Mandela et l'accession à la liberté nationale de la jeune république sud-africaine. Cette œuvre a sans aucun doute toutes les qualités possibles pour ouvrir cette édition du festival de Durban attendu et visité par le dernier lot des visiteurs de la coupe du monde.

Ce tournoi mondial de football est le sujet du documentaire du journaliste et cinéaste Sud-Africain Rehad Desai qui toujours à traves ses œuvres provoque. Coréalisé avec Darryl Els, The Battle For Johannesburg (La bataille pour Johannesburg) - documentaire sociopolitique doué d'une poéticité remarquable - montre le combat social qui a pavé le chemin de rénovation et de l' embellissement de la grande ville de Johannesbourg afin de devenir une ville de norme mondiale pouvant abriter le plus grand événement sportif du monde. Problème de logements sociaux, prise en otage des immeubles abandonnés, délocalisation des bandes de criminels à la relocalisation des citoyens sud-africains, le réalisateur montre bien comment le business de la FIFA a affecté la vie des pauvres. D'une façon subtile, il analyse combien la coupe du monde ne profite qu'aux hommes d'affaires qui s'en sortent avec des bilans confortables dans une ville jugée désormais décente.

"A Town Called Descent" sera sans doute le film en vue en Afrique du Sud. Film policier, cette fiction raconte l'histoire sud-africaine avec une attention particulière sur les événements d'actualité sociopolitiques de la jeune République d' Afrique du Sud. Bien applaudi car soutenu par une très bonne histoire, ce nouveau né est fait pour suivre le chemin succès comme Tsotsi et Jerusalema. A part sa pauvreté technique, la structure du scénario a tout pour accrocher. La xénophobie étant le sujet au cœur du film, le jeune réalisateur met à nu la légèreté avec laquelle la police tient ce problème de xénophobie et surtout leur complicité avec les acteurs. Ce que dénonce la communauté sud-africaine anti xénophobie depuis toujours en décriant haut et fort un crime l'humanité.

Mais celui qui crie bien haut et fort, c'est celui-là qui en mai dernier à Cannes a forcé la main par sa maitrise des règles du cinéma et ses capacités à raconter une histoire d'image et du son pour toujours une partie sensible de l'humanité. "Un Homme qui crie" fait partie des grands films attendus a Durban. Haroun Saleh dont le film est un devoir d'observation et de formation pour les 45 jeunes de la 3eme édition de Talent Campus Durban. Moloch Tropical de Raoul Peck est aussi en compétition et incite la curiosité du public qui se presse de revoir un autre très bon film comme Lumumba ou comme Sometimes in April qui sont les moments de gloire du réalisateur haïtien présent à Durban.

Beaucoup d'autres films non moins importants y sont aussi pour être projetés et parmi eux de grands films du monde entier primés sur des festivals comme Rotterdam (Agua fria del mar de la jeune réalisatrice Paz Fabregas, venue de Costa Rica) et J'ai Tué Ma Mère du jeune Canadien Xavier Dolan.

En un mot, la programmation est riche en œuvres africaines de qualité et d'école et aussi du cinéma international à travers des partenariats avec les Festivals de Rotterdam en Hollande, la Berlinale en Allemagne et celui de Göteborg en Suède.

Espéra Donouvossi

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