Partir? Pourquoi ? Comment ? Pour qui ? Que vas-tu faire dans ces contrées lointaines? Comment y vivras-tu? Sans emploi, sans papiers (kaolo) et surtout sans domicile fixe !
C'est la trame suggérée par le film court de 15 minutes du réalisateur Mor Talla NDIONE (Sénégal).
Au-delà des préjugés sur la nature malhonnête de certains Guinéens, plus ou moins vérifiés dans le film, ou ceux avérés du créancier ou patron africain du héros qui, lui offre ses papiers à lui, pour travailler au noir en Europe (sous une autre identité), la mentalité est en revanche précise : elle s'illustre sous forme de prédation.
En réalité, c'est le quotidien des Africains vivants en Occident qui est décrié. Leur nature nouvelle, celle d'autres Africains qui deviennent des pseudo-négriers pour leurs semblables.
Par ailleurs, le film par son final, interroge davantage la notion de "confiance" dans les communautés africaines. Est-elle nécessaire ? À quel niveau les Africains peuvent-ils se faire confiance et sortir du caractère prédateur des uns pour les autres qu'ils affichent, une fois arrivés en Occident ?
Caractère opportuniste, égoïste et cruel qui sans être l'apanage de la seule Afrique, progresse de par le monde. Aussi, "vivre au noir" ou "vivre au blanc" (chez les Blancs, comme les Blancs, au mieux vivre pour soi) semble être synonyme de vivre en autarcie. Au vu de la recrudescence des individualismes, des égoïsmes et discriminations entre les races. Loin d'être la panacée, Dans le noir ou "Vivre au blanc" au final, nous amène à plus d'introspection.
Comment transcender ces élans, a priori naturels, de survie systématique, sans les autres, pour vivre en partage et équité, dans un monde luxuriant de merveilles et d'abondance ?
John MBAOU