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NOUS, ÉTUDIANTS, de Rafiki Fariala
Quand la promiscuité et le monnayage des notes minent la vie en milieu estudiantin
critique
rédigé par Pierre Patrick Touko
publié le 22/03/2023
Pierre Patrick TOUKO, Rédacteur (Yaoundé) à AFRICINÉ MAGAZINE
Pierre Patrick TOUKO, Rédacteur (Yaoundé) à AFRICINÉ MAGAZINE
Rafiki FARIALA, réalisateur congolais vivant en Centrafrique
Rafiki FARIALA, réalisateur congolais vivant en Centrafrique
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS
Scène du film NOUS, ÉTUDIANTS

Le film documentaire s'inscrit de plus en plus dans l'agenda des jeunes cinéastes africains malgré certaines réticences dues aux types de sujets traités. C'est le cas du film de ce jeune cinéaste centrafricain Rafiki Fariala qui traite d'un sujet qui fâche mais qui est réel dans son pays.

La promiscuité en milieu estudiantin et le monnayage des notes qui passe par une corruption aussi bien sentimentale que pécuniaire. Dès la première image d'exposition de ce film, on aperçoit la tête d'un jeune étudiant en gros plan et en mode mise au point différentielle. C'est-à-dire, elle est un peu floutée, puis s'éclaircit progressivement, avec une chanson en fond sonore qui demande à l'ancienne génération de lâcher prise pour laisser la place aux jeunes.



Il s'agit de Nestor, Aaron et Benjamin trois étudiants en économie à l'Université de Bangui. Ils se sont rencontrés en première année et ont étudié ensemble. Ils ont lutté ensemble et inventé ensemble des moyens de survivre chaque jour. Tout en rêvant de leur avenir, ils ont monté des projets.

Cependant, ils sont obligés de vivre la dure réalité lorsque tout ne se passe pas comme prévu et ils se retrouvent à la croisée des chemins. La particularité de ce film documentaire est la voix off du réalisateur qui joue dans le film au même titre que ses trois camarades et les encourage à ne pas perdre espoir en ce sens qu'il défend la cause des minorités à travers ce film qui est tourné à l'Université et qui montre la dure réalité et la souffrance des étudiants.

Des situations réelles de certains qui se plaignent qu'ils n'ont pas de suites favorables concernant leurs notes malgré leurs requêtes. Plus loin, des plaintes des jeunes filles qui clament haut et fort qu'elles ont abandonné les études universitaires à cause des avances des enseignants véreux. C'est un méli-mélo des histoires sordides mais réelles qui minent le monde estudiantin.

Le réalisateur Rafiki Fariala ne s'arrête pas qu'à l'Université. Il montre aussi la vie de débauche des étudiants qui, malgré leur situation de vie difficile, s'adonnent aux activités sexuelles qui ne se passent pas toujours bien. Ceci est d'autant plus vrai que, dans le film, l'un des protagonistes va se retrouver père de jumeaux, contre son gré et avec une mineure. Cette situation pose aussi le problème du vagabondage sexuel que l'on soit à l'université ou pas, c'est tout le pays qui en souffre.
Le réalisateur ne manque pas de s'impliquer lui-même de manière intimiste en réconfortant ses amis et celui qui n'a pas eu sa licence, car il va reprendre deux matières à une autre session.

Par ailleurs, la musique joue un rôle prépondérant dans ce film. Ce sont des musiques triées pour la circonstance et qui dénoncent l'hégémonie des vieux sur la jeunesse.

Tout au long du film, on n'est pas loin de constater que la société centrafricaine peine à trouver ses marques. Que ce soit des scènes au commissariat qui montrent la souffrance d'une mère qui a porté plainte pour séquestration de sa fille mineure enceinte. Ou alors quand s'imprime le visage lointain des usagers.

Ce film a été interdit de diffusion en République Centrafricaine, car les autorités estiment que, ce réalisateur a montré les failles d'un système et est allé un peu trop loin. L'engagement de ce jeune cinéaste vient mettre sur la table le problème des films engagés. Il faut bien que quelqu'un ait le cran de les produire.

C'est aussi par l'image que la population parfois meurtrie peut trouver un réconfort moral. Au-delà du divertissement, le film documentaire nous renseigne sur les réelles facettes de notre vie et nous redonne espoir, car nul ne peut être sur un balcon et se voir passer dans la rue.

Pierre Patrick TOUKO (Cinépress - Cameroun)

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