Elle vient du côté de Laayoune, une ville située au Sud marocain, à 984 km de Rabat, la capitale. Malika est fière de son appartenance à une région où les dunes sont belles, sablonneuses et dorées. Le peuple sahraoui y est riche en rites et traditions hassanies. Cela représente une des motivations qui poussent la gente féminine à préserver ce patrimoine par le son et l'image.
Parmi les femmes sahraouies, un nom sort du lot dans le domaine de l'industrie du film documentaire. Elle a entamé l'expérience de la réalisation cinématographique via un stage renforcé sous la direction du réalisateur marocain Hakim Belabbès et du chercheur / critique Hammadi Guerroum.
Native de Guelmime, aux environs de Laayoune, Malika Maalainine est encouragée par son père et son mari. Elle a pris tout son courage pour porter la casquette de réalisatrice éprise de son entourage et son environnement sahraoui appartenant au désert du sud du Maroc. Elle est la première femme issue du sud marocain ayant pu avoir la carte professionnelle de la réalisation octroyée par le Centre Cinématographique Marocain (CCM).
Pour en savoir plus, Malika a répondu à nos trois questions.
Pourquoi avoir préféré se mettre derrière la caméra ?
La première raison c'est la nature de la vie au Sahara. Les rites et les traditions m'ont toujours impressionné et m'ont incitée à mettre cet environnement en valeur. Au début, cela me paraissait impossible car j'avais peur de me mettre devant la caméra. C'était une peur même de l'appareil photo. Mais après moult expériences et manipulations de la caméra, j'ai aimé la position de jouer au maestro et mener la barque, avec tout ce qui suit. En l'occurrence, c'est gérer le staff technique, l'ensemble des artistes. Car la suite, cela est devenu amusant et surtout important, vu le résultat d'un travail fait par amour à l'art, un vrai plaisir de voir défiler les images comme bon me semble.
En fait, se mettre derrière la caméra me permet aussi de plonger dans les profondeurs de l'âme humaine qui m'a inspiré et m'a donné l'envie d'intégrer ce domaine. Autre point positif dans cette position, c'est le fait que je sois connue juste par mon nom sans image. Cela me soulage, car je ne subis aucune contrainte de la célébrité et me permet de mener une vie normale.
Pourquoi le choix de travailler sur le documentaire, alors que cela demande beaucoup de recherches et de précision ?
Le documentaire est un genre de film très important et marquant. Il demande beaucoup d'attention et de références, à cause des faits réels, loin de la fiction et des héros fantastiques. Un documentaire se base sur la réalité soit scientifique, historique, sociale ou politique. En plus, j'aime traiter ces créneaux concrets.
Il y a des problèmes qui entravent la carrière de professionnels du cinéma. Quel genre de pépins avait vous rencontrés, en fabriquant vos films ?
Chez tous ceux qui travaillent dans l'industrie du film, la création n'incite pas à attaquer les gens.
Propos recueillis par Amina BARAKAT