L'Association sénégalaise de la critique cinématographique a commémoré dimanche 6 novembre 2011 la Journée du documentaire à l'Institut français de Dakar. Pour la prochaine édition, les critiques veulent la célébrer partout en Afrique.
La première édition de la Journée du documentaire a été célébrée dimanche 6 décembre à l'Institut français de Dakar. L'Association sénégalaise de la critique cinématographique (Ascc), initiatrice de l'événement, compte donner à cette manifestation un cachet continental dès la prochaine édition. "L'Ascc sensibilisera les autres associations nationales que compte la Fédération africaine de la critique cinématographique (Facc) de la nécessité de célébrer une telle journée l'année prochaine", a soutenu le critique Baba Diop, président de la Facc. Il veut aussi que cette journée du 6 novembre, commémorant la disparition du documentariste sénégalais, Samba Félix Ndiaye, décédé en 2009, soit institutionnalisée au Sénégal et partout en Afrique. Le directeur de la Cinématographie, Fidèle Diémé, promet d'impliquer le réseau des centres culturels régionaux et les écoles. Car pour lui, "le documentaire permet de fixer le présent, d'avoir des archives de demain et des repères sur plusieurs choses sociales, économiques et politiques à transmettre aux générations futures".
Réalisateurs, producteurs, techniciens et critiques ont tous revisité l'œuvre du cinéaste Samba Félix Ndiaye, "un homme attaché et fidèle au documentaire". Le directeur de la cinématographie a salué "son engagement, son parcours dans le domaine qu'est le documentaire, un art majeur". Pour lui, "ce n'est pas pour rien que cet homme extrêmement cultivé soit engagé dans la formation des jeunes". Samba Félix Ndiaye ou le "professeur de cinéma ambulant", témoigne le réalisateur Fabakary Coly, "n'hésitait pas à venir nous voir pour échanger et nous rassurer dans nos projets cinématographiques".
Dans une interview avec l'Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech diffusée, le réalisateur de la série Trésors des poubelles, réitérait son attachement à la formation des jeunes réalisateurs africains. Deux de ses films Diplomate à la tomate et Aqua ont été projetés pour le public. Les deux courts-métrages de douze minutes chacun, changent notre regard sur des choses quotidiennes. Samba Félix Ndiaye filme le monde de l'informel que l'on croit non-organisé. Ces récupérateurs donnent une seconde vie à des objets abandonnés comme les canettes de boisson transformées en mallettes de diplomate à la mode à l'époque et exportées à travers le monde ou encore ces aquariums à fabrication artisanale. Les deux films tirés de la série Trésors des poubelles montrent la réalité.
Fatou K. SÈNE
article paru dans le quotidien Walfadjiri (Dakar) du 9 novembre 2011.
