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Décès de Kitia Touré, réalisateur et Directeur de l'Office national du cinéma de Côte d'Ivoire
Dans la nuit du 18 au 19 décembre 2012
critique
rédigé par Clément Tapsoba
publié le 20/12/2012
Kitia Touré (1956-2012)
Kitia Touré (1956-2012)
Clément Tapsoba (Africiné)
Clément Tapsoba (Africiné)
Den'ko affaires d'enfant (2006)
Den'ko affaires d'enfant (2006)

C'est avec beaucoup de consternation que nous avons appris la disparition dans la nuit du 18 au 19 décembre 2012 du cinéaste et écrivain ivoirien, Kitia Toure, directeur de l'Office Nationale du Cinéma et Organisateur de "Clap Ivoire".

Il était présent à Tunis comme membre du jury documentaire dans le cadre de la 24ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (16-24 novembre). Pour ceux qui connaissaient l'homme aux pantalons à bretelles et à l'éternel chapeau de cuir, il était apparu très affaibli et peu disert.

Le 26 novembre, jour de son départ pour rejoindre Abidjan, il m'avait invité à déjeuner pour parler de la participation son pays au prochain Fespaco et du thème du colloque ("Cinéma africain et politiques publiques en Afrique") qu'il trouvait passionnant. Il me promettait alors d'y livrer une communication. Le destin en a décidé autrement.

Né en 1956 à Ayame (Aboisso, Côte d'Ivoire) Kitia Touré faisait partie de la deuxième génération des cinéastes ivoiriens, à la suite de Henri Duparc, Désiré Ecaré, Timoti Bassori etc.

Chercheur, il est titulaire d'un doctorat de 3ème cycle de Lettres : Littérature Moderne à la Sorbonne (Paris IV) et d'un D.E.A. d'études cinématographiques et théâtrales (Paris I, Panthéon Sorbonne).
Quant au parcours de cinéaste, soulignons qu'il a signé son premier (et unique) long métrage en 1984 "COMÉDIE EXOTIQUE".
Le film remporta le Prix de la critique internationale aux Journées Cinématographiques de Carthage (Tunis) et le Prix de la critique internationale à Vues d'Afrique (Canada). Sa filmographie est riche d'une dizaine d'œuvres (séries, courts métrages, documentaires etc).

Il est également écrivain : on lui doit une demi-douzaine d'œuvres littéraires.
Parallèlement, il partageait sa passion pour le cinéma en dispensant des cours sur l'économie du cinéma, le multimédia et l'Internet. Il enseignait notamment à l'I.N.S.A.A.C. (Institut National Supérieur des Arts et de l'Action Culturelle), à l'UFR-ICA (Unité de formation et de Recherche en Information, Communication et Arts) de l'Université d'Abidjan Cocody. Depuis deux ou trois ans, il était aussi professeur à l'Institut des métiers de l'audiovisuel (ISMA) à Cotonou, au Bénin.

Depuis sa nomination en juin 2011 comme directeur de l'Office Nationale du Cinéma, il a tenté d'impulser une nouvelle dynamique au cinéma ivoirien. On lui doit la signature d'accords de coproduction entre le Centre Cinématographique Marocain (CCM) et l'Ona-ci. Il a été à la base de la création par le gouvernement ivoirien d'un nouveau fonds de soutien de soutien à l'industrie cinématographique.

L'association des critiques de cinéma du Burkina (ASCRIC-B) présente ses condoléances à la famille de l'illustre disparu et la famille du cinéma ivoirien.
KITIA, REPOSE EN PAIX.

Clément TAPSOBA
Président de l'Ascric-B

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