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Moly, de Moly Kane
Malgré son statut de handicapé, l'exemplarité d'une belle réussite
critique
rédigé par Adama Aïdara Kanté
publié le 23/06/2013
Scène du film Moly (2011)
Scène du film Moly (2011)
Moly Kane, acteur et réalisateur
Moly Kane, acteur et réalisateur
Scène du film Moly (2011)
Scène du film Moly (2011)
Moly Kane sur la scène du Festival d'Angers 2013. ph: YS / Angers Mag Info
Moly Kane sur la scène du Festival d'Angers 2013. ph: YS / Angers Mag Info
Euzhan Palcy et Moly Kane, montant les marches à Cannes 2011.
Euzhan Palcy et Moly Kane, montant les marches à Cannes 2011.

La réussite est au bout de l'effort. L'histoire de Moly Kane en est une parfaite illustration. Son film éponyme, qu'il a réalisé et dans lequel il tient le rôle principal, affiche sa réussite. Le film a été projeté à l'Institut français de Dakar, dans le cadre de la 13e édition du Festival Image et Vie. Ce court métrage sénégalais dresse le parcours d'un jeune handicapé de 22 ans, diplômé mais rejeté par le monde du travail et de la vie professionnelle.

Pourtant, Moly est sorti Major de sa promotion. Mais son insertion dans la société reste un problème. Il se donne malgré tout corps et âme, pour être accepté dans les entreprises, afin de gagner sa vie honnêtement et subvenir aux besoins de sa famille qui ne compte que sur lui pour améliorer ses conditions de vie. Mais les obstacles commencent avec un père qui est malade et ne peut s'acheter ses médicaments ; une mère qui n'a aucun revenu ; une petite sœur qui exécute des tâches ménagères et un frère valide qui passe tout son temps à se soûler. Moly se bat donc pour triompher, mais est rejeté partout. Certains ne manquent pas de lui suggérer d'aller mendier pour aider sa famille. Mais lui choisit le drame. Car le personnage de "Moly" évolue avec beaucoup de péripéties.

Le film s'ouvre en effet sur une sonorité musicale qui accompagne la tristesse d'un jeune ambitieux qui tient à tout prix à réussir. On le découvre avec sa famille, dans une maison en baraque, peinant à honorer le loyer. Néanmoins, une bonne ambiance règne dans la maison entre Moly et sa petite sœur. La chambre du jeune homme ne dispose pas de lit confortable, juste un matelas jeté à même le sol, et une bougie pour éclairer. L'ambiance que dépeint le réalisateur de "Moly" est très forte. Malgré toutes ces difficultés, le père de Moly s'en remet toujours au bon Dieu et demande à son fils d'avoir foi en Dieu, quoi qu'il puisse advenir. Car aussi fort mentalement, Moly sera tenté par le suicide.
L'évolution de ce drame nous conduit au village, où "Moly" décide de s'implanter après mille tentatives en ville. Et c'est là que le cours de sa vie va changer. Comme pour reprendre Voltaire dans Candide lorsqu'il disait : "Il faut cultiver son jardin", le réalisateur met à dessein la voie du succès, à force de persévérance, au-delà de tout handicap.

Ce film est du reste d'autant pathétique qu'il touche la sensibilité des spectateurs, avec des séquences où Moly tape à toutes les portes, sans succès. Le court-métrage est en compétition pour le "Prix Eunic" du meilleur court métrage (Festival Image et vie 2013). Le réalisateur Moly Kane a, du reste, déjà remporté avec "Moly" deux prix à la 14e édition du Festival des Cinémas d'Afrique d'Angers (France).

Adama Aïdara KANTÉ

Article paru dans le Bulletin spécial Festival de cinéma image et vie 2013, issu de l'atelier de formation à la critique, initié par l'Association Sénégalaise de la Critique Cinématographique (ASCC), Dakar.

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