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La Rive de Mariama Sy et Derrière les rails de Kady Diédhiou
L'héroïsme au quotidien
critique
rédigé par Fatou Kiné Sène
publié le 15/04/2015
Fatou Kiné Sène (Africiné)
Fatou Kiné Sène (Africiné)

Les courts métrages La Rive de Mariama Sy et Derrière les rails de Kady Diédhiou fixent le quotidien de "petits gens" à Saint-Louis et à Guinaw rail. Deux films qui mettent en lumière l'abnégation de citoyens ordinaires.

Les réalisatrices Mariama Sy et Kady Diédhiou ont été les invitées de la quatrième édition du Mois du cinéma au féminin samedi. Leurs films respectivement La Rive (2013) et Derrière les rails (2013) ont été projetés devant un jeune public composé d'élèves, d'étudiants en cinéma et de critiques à l'Aula Cervantès. Les courts métrages partagent une même thématique : Le quotidien de "petits gens" comme dirait le cinéaste Djibril Diop Mambety où la bravoure et l'abnégation semblent être leurs maîtres mots. L'univers de la pêche dans lequel baignent les personnages de deux films est aussi commun même si les décors divergent. Car Mariama Sy filme dans La Rive le quartier de Guet Ndar à Saint-Louis du Sénégal et Kady Diédhiou fixe la localité de Guinaw Rail, une banlieue de Dakar à travers Derrière les rails présentant l'histoire de Dior Lèye, une vendeuse de poisson.

Les réalisatrices montrent comment ces citoyens ordinaires gèrent leur quotidien en bravant les obstacles qui se dressent à eux tous les jours. Chez les Guets Ndariens, la rareté du poisson, leur gain journalier depuis des générations, scelle leur sort. Une vie qui n'est pas tranquille, car rythmée par les nombreuses disparitions causées par une mer incontrôlable depuis l'érection de la brèche à Saint-Louis. Les croyances ancestrales aidant parfois à surmonter les épreuves. L'environnement très dégradé, même s'il n'est pas la cible des caméras, s'invite toujours sur les images.
Mais le hic du film est surtout noté sur le plan technique. La Rive manque crucialement de lumière. Certains plans très sombres empêchent même de voir le visage des personnages. Le défaut est-il du lieu de projection ou du film ? La dernière hypothèse semble plus retenue si l'on sait que sur plusieurs plans, notamment à la fin où les pêcheurs font le décompte de la recette journalière les gens sont invisibles. Ces problèmes techniques semblent être partagés entre les deux films. Car dans le court métrage de Kady Diédhiou aussi la caméra ne cesse de bouger dans différents plans. Le directeur de la photo et celui de l'éclairage sont absents des images même si leur nom figure sur le générique. Avec ce film, Khady Diédhiou a obtenu l'année dernière à l'édition Clap ivoire d'Abidjan, le prix du meilleur film documentaire de l'espace Uemoa. Les deux réalisatrices ne sont qu'à leur début dans le cinéma.

Fatou Kiné SENE

Article publié sur Wal Fadjiri (Dakar) le 1er avril 2015 : www.walf-groupe.com/actualites/art-et-culture/6069-la-rive-de-mariama-sy-et-derriere-les-rails-de-khady-diedhiou-l-heroisme-au-quotidien

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