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À peine j'ouvre les yeux
Leyla Bouzid à Venise et à Toronto
critique
rédigé par Djia Mambu
publié le 07/09/2015
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Djia Mambu (Africiné Magazine)
Leyla Bouzid, réalisatrice tunisienne
Leyla Bouzid, réalisatrice tunisienne
Scène du film
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Scène de Mkhobbi fi Kobba (Soubresauts)
Scène de Mkhobbi fi Kobba (Soubresauts)
Scène du film
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Scène du film
Scène du film
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Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Scène du film
Leyla Bouzid et Sébastien Goepfert, directeur photo du film, au Festival du Cinéma du Réel, Paris, mars 2015.
Leyla Bouzid et Sébastien Goepfert, directeur photo du film, au Festival du Cinéma du Réel, Paris, mars 2015.
Leyla Bouzid, cinéaste
Leyla Bouzid, cinéaste
Africiné Magazine, the World Leader (African Cinemas & Diasporas)
Africiné Magazine, the World Leader (African Cinemas & Diasporas)

Premier long métrage de la Tunisienne Leyla Bouzid, À Peine J'ouvre les Yeux, est projeté en Première Mondiale à la Mostra de Venise (2 au 12 septembre), puis au Festival international de film de Toronto (10 au 20 septembre).
La sortie en salles françaises est prévue au premier trimestre 2016 avec Shellac Distribution.

Tunis, été 2010, quelques mois avant la Révolution, Farah 18 ans passe son bac et sa famille l'imagine déjà médecin… mais elle ne voit pas les choses de la même manière.
Elle chante au sein d'un groupe de rock engagé. Elle vibre, s'enivre, découvre l'amour et parcourt de nuit sa ville, contre la volonté d'Hayet, sa mère, qui connaît la Tunisie et ses interdits.



L'histoire de A peine j'ouvre les yeux se passe entièrement à Tunis et porte un regard sur une jeunesse à la veille de la révolution. "Il parle de l'influence d'une situation politique sur l'intimité d'une personne, de plusieurs personnages, explique la réalisatrice. Ce qui m'intéresse, c'est l'influence du politique sur les rapports intimes". Une approche que l'on pouvait déjà observer dans une de ses premières œuvres Un Ange Passe (2010) sur l'histoire d'un couple mixte, une fille d'origine tunisienne et un Français, qui décide de se marier pour régulariser les papiers de la fille. Ils sont amoureux mais pas au point d'officialiser, du moins pas cette dernière. Cette situation délicate va avoir des répercussions sur les véritables sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre.
Leyla Bouzid s'est fait aussi remarquée grâce à Soubresauts (Mkhabbi Fi Kobba) son film de fin d'études à la Fémis (2012) qui a obtenu le Grand Prix du Jury des films d'écoles à Premiers Plans et le Grand Prix de la ville du Cinéma Méditerranéen de Tétouan.

Dans Zakaria (2013), son précédent court-métrage qui a remporté le Poulain de bronze doublé du prix Thomas Sankara au FESPACO 2015, le politique influe aussi dans les rapports entre un père et sa fille. Tourné dans le Var (dans le Sud de la France), le département français dans lequel le Front National, parti d'extrême-droite français, est le plus présent, le film parle des rapports à l'identité et de l'intégration. "Ce n'est pas facile de traiter du racisme en France, d'ailleurs je crois qu'on a pas réussi à avoir des sous à cause de ça…". Le projet est en effet né durant une période où l'Hexagone débattait beaucoup d'immigration, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Leyla Bouzid proposait alors d'aborder l'intégration sous un aspect plus rare, celui où l'intéressé est "trop" intégré.

Fille du cinéaste Nouri Bouzid, Leyla a eu envie de faire du cinéma assez tôt mais ne l'a avoué que bien plus tard. C'est d'ailleurs après avoir laissé Tunis pour aller étudier en France qu'elle en parle à son père. "Quand on a envie de faire du cinéma et qu'on est fille de tel, on hésite… parce qu'il y a déjà un nom qui est là, donc il faut avoir les épaules pour être à la hauteur, confie-t-elle. On a envie de trouver sa propre voie, tracer son parcours". Elle qui a travaillé comme scripte (et actrice, dans un petit rôle) dans Millefeuille (Beautés cachées) de Nouri Bouzid essaie tout de même de garder une distance avec celui dont elle dira qu'il a "une forte personnalité engagée et un regard fort", qui ne croise pas forcément le sien. Cependant, c'est bien avec lui qu'elle continue d'échanger les dialogues les plus passionnants sur le métier.

Djia Mambu
Bruxelles, Septembre 2015

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