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Le Niger au Fespaco 2017
critique
rédigé par Youssoufa Halidou Harouna
publié le 20/01/2017
Youssoufa Halidou Harouna (Africiné Magazine)
Youssoufa Halidou Harouna (Africiné Magazine)


Deux films de femmes en compétition sur cinq films nigériens dans les sélections officielles à la 25ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui se tiendra du 25 février au 5 mars 2017.

Après plusieurs années d'absence dans la catégorie films de fiction long métrage, le Niger reprend sa place d'antan. En effet, les premières éditions du Fespaco enregistraient dans les nominés au Fespaco la présence des films nigériens, accompagnés de récompenses. Ainsi le tout premier Étalon d'or de Yennenga de 1972 était attribué au film Le Wazzou polygame (1970) de Oumarou Ganda. Le film FVVA : Femme, Villa, Voiture, Argent (1972) de Moustapha Alassane recevait le prix OCAM (1972) ; le prix de la critique de 1976 revenait à Paris, c'est joli (1974) de Inoussa Ousseini, le prix de la ville de Ouagadougou de 1976 pour le film L'étoile noire (1975) de Djingarey Maiga. C'était une série de succès pour le cinéma nigérien et dans l'animation du cinéma africain à cette belle époque.
Cette 25ème édition du Fespaco qui se tiendra du 25 février au 5 mars recueille trois films sur les cinq catégories en compétitions et deux films dans les hors-compétitions.






Dans les nominés en compétition, nous retrouvons, le tout premier long métrage d'une Nigérienne, il s'agit du film Jin'naariyâ ! ou L'alliance (2016) de Rahmatou Keita. Un film au décor magnifique du Niger profond et de l'Afrique dans son ensemble (lire notre article ici).
Il y a ensuite L'Arbre sans fruit (2016) de la jeune réalisatrice Aicha Macky dans la catégorie film documentaire (lire notre article ici). Un film d'auteur qui réaffirme l'émancipation effective de la femme nigérienne, comme le montraient les films où jouait l'actrice Zalika Souley. Cette femme libre dans ses actes, fière de son corps féminin et respectueuse des valeurs de la société. Le troisième film en compétition est Delou (2016), une série télévisuelle produite par Alternative Espaces Citoyen et réalisée par Souleymane Mahaman, qui n'est d'ailleurs pas à sa première série télévisuelle. Le film va à la découverte de certains patrimoines du Niger, à l'instar des Girafes de Kouré dans la région de Tillabéry. Un film éducatif et distractif sur des pratiques d'une certaine catégorie sociale.






En plus de ces trois films, on note également dans la sélection officielle Panorama Longs Métrages, deux films nigériens. Le premier est le film de Djingarey Maiga, Le Cerveau Noir (2016). C'est le huitième long métrage de l'un des doyens du cinéma nigérien (lire notre article ici). Il est le concepteur de la série noire (le mot noir revient dans le titre de ses fictions). Ici, il nous montre la gestion chaotique d'un régime autoritaire. Le second film dans la catégorie Panorama est Le pagne (2016) de Moussa Hamadou Djingarey. Avec des thématiques diversifiées, le réalisateur fait le tour de certains vices qui gangrènent la société (lire notre article ici).

Cependant, nous regrettons la non participation de l'Institut de Formation aux Techniques de l'Information et de la Communication (IFTIC) dans la catégorie des films des écoles. Une école dont les films avaient été nominés ces dix dernières années, avec même un prix à la 23ème édition du Fespaco en 2013 pour le film Hawan Idi de Amina Abdoulaye Manmani.



Dans les séances spéciales, on compte aussi Bienvenue au Gondwana de l'humoriste nigérien Mamane. de son vrai nom Mohamed Moustapha, c'est son premier long-métrage, en tant que réalisateur. Distribué par Wild Bunch Distribution, le film sort en France le 12 avril 2017.
Cette comédie suit Julien, jeune fonctionnaire au ministère de l'intérieur français découvrant l'Afrique. Il fait partie de la mission mandatée par l'ONU pour assurer le contrôle du bon déroulement des opérations des élections commandées par le président fondateur de la république très très démocratique du Gondwana. Mamane réunit ici Antoine Duléry, Antoine Gouy, Michel Gohou, Digbeu Cravate, Ricky Tribord, Prudence Maidou, Alex Ogou, Lamine Ndiaye, Rasmané Ouédraogo, Binda Ngazolo, Hachimou Oumarou, Akissi Delta, Michel Bohiri, Léonard Groguhet et Sandra Nkake.

Le Niger est valablement représenté à cette 25eme édition dans la capitale Ouagadougou. Avec 5 films en sélection officielle dont trois 3 en compétition officielle, plus un hommage à feu Moustapha, obtenu à la demande de l'Association Nigérienne des Ciné-clubs et Critiques du Cinéma (ANCCCC) auprès des autorités du Fespaco, Il serait souhaitable qu'une forte délégation nigérienne se déplace pour honorer ses talents et l'apport des autorités de tutelle pour que vive le cinéma du Niger.

Youssoufa HALIDOU HAROUNA, Critique de Cinéma.

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