Le jury de la Citoyenneté a récompensé Les Misérables de Ladj Ly (France), lauréat du Prix du jury de cette 72ème édition du Festival de Cannes. Nous avons rencontré Marème Ndiaye, actrice franco-sénégalaise et membre de ce jury avec les cinéastes Amos Gitaï (Président, Israël), Raja Amari (Tunisie) et Emmanuel Gras (France), et la journaliste Eva Bettan (France)..
C'est la deuxième édition que ce prix est décerné au festival de Cannes, un rappel de ce qu'est-ce que le Prix de la Citoyenneté ?
C'est un prix qui enveloppe des valeurs humanistes, universalistes et laïques qui a été créé par l'association Citizen Cannes, et le jury est tenu de choisir un film qui représente ces valeurs-là entre les 20 ou 21 films de la compétition officielle.
Comment avez-vous pris part à ce jury ?
On m'a approché lors d'une présentation du film Amin de Philippe Faucon dans lequel je joue un rôle auprès d'Emmanuelle Devos [celui d'Aïcha, l'épouse, ndlr]. On a demandé mes contacts à Maïmouna Doucouré [réalisatrice de Maman(s), 2015] et proposé de faire partie de ce jury. J'étais très touchée en tant qu'actrice de faire partie d'un jury cannois pour un prix aussi important, c'est incroyable.
Comment ça s'est passé avec ce jury composé quasi essentiellement de cinéastes ?
On s'est très bien entendu depuis le premier jour ! On a passé beaucoup de temps ensemble et on s'organisait ; pour aller voir les films ensemble, pour pouvoir en discuter directement au fur et à mesure. C'est un jury complètement diversifié, ce qui est aussi essentiel pour un tel prix.
Vous avez récompensé un premier film, Les Misérables de Ladj Ly. Quel est votre avis sur ce film ?
C'est vraiment un travail incroyable et impressionnant, une œuvre qui nous délivre un message très poignant. J'ai été séduite par l'audace de ce scénario, j'ai été captivé du début à la fin du film, j'ai pleuré, j'ai rigolé. Et ce qui est génial avec ce réalisateur, c'est que c'est son histoire qu'il raconte, des choses qu'il a vécues ou dont il a été témoin. Il met en scène une justice sociale des jeunes dû à l'absence de l'État. J'espère que ce film va réveiller les consciences et que les politiques vont réagir.
Propos recueillis par Djia Mambu, Festival de Cannes, mai 2019