La 23° session du Festival International de Troia, a rendu un grand hommage au fondateur du festival disparu en juin 2006 quelques jours après la tenue de la session précédente Mario Ventura grand écrivain portugais. La nouvelle directrice, Fernanda Silva, son épouse, a déclaré qu'elle compte suivre la même voie tracée par son défunt époux.
Festroia - le Festival International du Film de Troia, créé en 1985, a pour but de promouvoir des cinématographies inconnues auprès du public portugais et de contribuer à la promotion de films de qualité. Il est organisé chaque année dans la ville de Setubal située à quarante kilomètres de la capitale Lisbonne où se rencontrent le fleuve du Sado et l'océan Atlantique. L'organisation est pour le moins correcte. Les invités ne sont plus logés dans la presque île de Troia mais dans des hôtels à Setubal très près des salles.
Pendant deux décennies d'existence, le festival a gagné une bonne réputation au Portugal et à l'étranger, non seulement à cause de sa sélection plus ou moins rigoureuse de films, mais aussi parce que c'est un point de rencontre pour les professionnels du cinéma de tous horizons. Outre les artistes, le festival invite aussi plus de cinquante journalistes. La presse spécialisée est aussi présente régulièrement à Festroia, dont la qualité a été reconnue en 1987 par la FIPRESCI *. Les films sont projetés dans deux théâtres municipaux (Théâtre Luisa TODI et le Cinéma Charlot) qui sont gérés par l'Association Culturelle de Festroia à Setúbal.
Pour la session actuelle, il y avait deux invités d'honneur : Christopher Lee, le grand acteur anglais (Dracula, Le Seigneur des anneaux, James Bond…) qui a reçu le Dauphin d'or pour l'ensemble de sa carrière après avoir rencontré les représentants de la presse nationale et internationale lors d'une conférence de presse, animée par le critique anglais Philippe Bergson.
Le deuxième invité n'est autre que le grand réalisateur Tchèque Jiri Menzel qui est venu présenter son dernier film J'ai servi la reine d'Angleterre programmé pour la cérémonie de clôture. Il a reçu lui aussi la même récompense que l'acteur anglais pour l'ensemble de son œuvre. Le metteur en scène tchèque a notamment exprimé son désire de venir en Tunisie pour présenter ses films.
Le jury Fipresci composé de Salome Kikaleishvili de Georgie (Présidente) ainsi que de Frédéric Coquelin de France, Paulo Portugal du Portugal, Dragan Jovicevic de Serbie et moi-même en tant que membres, a eu à examiner 14 longs métrages dans la compétition officiel. Le prix de la Critique Internationale (Fipresci) est allé à Karaula (Border Post) du croate Rajiko Grliç. Un film qui retrace les quelques jours qui ont précédé la guerre civile dans l'ex-Yougoslavie.
Par ailleurs, il existe d'autres sections parallèles : Premières œuvres, L'homme et son environnement et le Cinéma américain Indépendant. Quant aux rétrospectives il faut souligné la programmation des films du réalisateur américain Billy Wilder et le cinéma classique allemand.
La section Hommage au cinéma d'un pays, a été consacrée cette année au cinéma espagnol.
Reste à noter l'absence inexplicable des cinémas africains et arabes hormis un long métrage du jeune marocain Hicham Ayouch : Les arêtes du cœur dans le cadre de la section Premières Œuvres et la palestinienne Najari avec son court métrage Yasmine chante.
Mahrez Karoui
