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Une chanson dans la tête
Tempo rétro pour Liban plus rigolo
critique
rédigé par Michel Amarger
publié le 08/08/2008
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Hany TAMBA
Hany TAMBA
Un homme perdu, Danielle Arbid, 2007
Un homme perdu, Danielle Arbid, 2007
Une chanson dans la tête (Melodrama Habibi), Hany TAMBA, 2008
Une chanson dans la tête (Melodrama Habibi), Hany TAMBA, 2008
Un homme perdu, Danielle Arbid, 2007
Un homme perdu, Danielle Arbid, 2007
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Sous les bombes, Philippe Aractingi, 2007
Sous les bombes, Philippe Aractingi, 2007
Philippe Aractingi
Philippe Aractingi
Joana HADJITHOMAS et Khalil JOREIGE
Joana HADJITHOMAS et Khalil JOREIGE
Caramel (Soukar Banet), Nadine Labaki, 2007
Caramel (Soukar Banet), Nadine Labaki, 2007
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Nadine Labaki
Nadine Labaki
After Shave (Beyrouth après rasage), Hany TAMBA, 2004
After Shave (Beyrouth après rasage), Hany TAMBA, 2004
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Melodrama Habibi (Une chanson dans la tête), Hany Tamba
Michel Amarger (Africiné)
Michel Amarger (Africiné)

LM Fiction de Hany Tamba, Liban / France, 2008
Sortie France : 13 août 2008

Le rire libanais remonte peu à peu à la surface. Au milieu d'une stabilité politique précaire, d'accrochages sporadiques, de conditions de vie difficiles, le cinéma gagne du terrain. Après la vague de documentaires âpres qui ont accompagné la guerre, les cinéastes libanais ont accoutumé leur public à des fictions tragiques dont l'esthétique est en constante amélioration. Les derniers longs-métrages de Ghassan Salhab, Le dernier homme, 2006, Danielle Arbid, Un homme perdu, 2007, Philippe Aractingi, Sous les bombes, 2007, sont marqués par une gravité que ne dément pas Je veux voir de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, sélectionné à Cannes 2008. Pourtant la fantaisie des Libanais affleure dans Caramel de Nadine Labaki avant de s'affirmer dans Une chanson dans la tête, premier long-métrage de Hany Tamba.


Une Chanson Dans La Tête De Hany Tamba (Bande... par J00J002007

"On a tendance à penser qu'un cinéaste qui vient du Liban doit s'engager à montrer l'Histoire du pays de façon sérieuse et grave", s'insurge le réalisateur installé en France, plébiscité pour Mabrouk Again!, 1999, et After Shave, 2004. "Comme dans mes courts-métrages, j'avais envie d'aborder des thèmes graves avec légèreté. C'est dans ma nature profonde : je préfère remonter le moral des gens plutôt que de pleurer avec eux." Il imagine Bruno Caprice, chanteur français des années 70, passé au hit parade avec un unique tube : Quand tu t'en vas. Retiré dans un hôtel parisien où il fait réceptionniste en avalant des anti-dépresseurs, le héros se réveille quand une offre imprévue lui vient du Liban : chanter pour l'anniversaire de la femme d'un riche industriel. Parée de toilettes, celle-ci ne marche plus et cultive le souvenir d'un concert du chanteur.

Engagé par le mari, jaugé par la fille, surveillé par le chauffeur, Bruno Caprice se retrouve dans le tumulte de Beyrouth. La répétition du tube ancien, l'enlèvement de sa patronne, la participation à une soirée sponsorisée, une excursion au nord sous la conduite d'une manucure rebelle, marquent le séjour du chanteur en lui redonnant une place inattendue. "Pour les Libanais, n'importe qui venant de l'étranger est fatalement une vedette, même un crooner raté", s'amuse Hany Tamba en suivant les gestes hésitants du Français Patrick Chesnais, chargé de jouer Bruno Caprice, "un homme d'une cinquantaine d'années, qui cherche encore sa voie, qui est dépressif mais reprend du poil de la bête, qui n'a pas connu un vrai drame mais débarque malgré lui dans une ville marquée par la tragédie."

Les plans serrés, monochromes, du début en France, font place à un espace plus ouvert quand le héros rentre en contact avec les Libanais exubérants. "La lumière solaire du Liban l'emporte", s'exclame Hany Tamba, affichant la "volonté d'ancrer Une chanson dans la tête dans des décors classiques, ceux des longs-métrages qu'on tournait au Liban dans les années 60". La verve des personnages est servie par Julia Kassar, vue dans After Shave, Gabriel Yammine et Fady Reaidy, familiers du petit écran, ou Pierre Chamassian, chansonnier lui aussi bien connu dans le pays. La partition de Khaled Mouzanar, compositeur de Caramel, mêle une touche orientale aux références de la variété française des années 70.

En faisant ressurgir la mélodie d'un tube improbable qui souligne la pérennité des émotions, Hany Tamba cherche à détendre les esprits aux sons de notes plus profondes. "Dans tous les films que j'ai réalisés, il y a au centre la question de la mémoire et des petits arrangements que chacun passe avec ses souvenirs. Beaucoup de Libanais ayant vécu 15 ans de guerre, de 1975 à 1990, ont besoin de s'inventer de faux souvenirs. C'est une manière d'enjoliver leur histoire", confie le cinéaste, colorant ses images de sentiments chaleureux et d'échanges révélateurs. "Le passé m'intéresse et me fascine. Le film rend donc discrètement hommage à un Liban qui n'est plus, mais auquel je reste profondément attaché, et que je ne veux pas voir disparaître."

Vu par Michel AMARGER
(Afrimages / RFI / Médias France)

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