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Bilan du Festival de Dubaï 2009
L'Afrique en cinéma
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 18/12/2009
Mohammad Bakri dans Zindeeq, de Michel Khleifi
Mohammad Bakri dans Zindeeq, de Michel Khleifi
Michel Khleifi
Michel Khleifi
Nous aussi avons marché sur la lune
Nous aussi avons marché sur la lune
Balufu Bakupa-Kanyinda
Balufu Bakupa-Kanyinda
Léandre-Alain BAKER
Léandre-Alain BAKER
Mère bi (La mère)
Mère bi (La mère)
Ousmane William Mbaye
Ousmane William Mbaye
Mama Keïta, au Dubai Film Connection Reception 2009
Mama Keïta, au Dubai Film Connection Reception 2009
Un Transport en commun (Saint-Louis Blues)
Un Transport en commun (Saint-Louis Blues)
Dyana Gaye, au Dubai Film Connection Reception 2009
Dyana Gaye, au Dubai Film Connection Reception 2009
Jean-Marie Teno
Jean-Marie Teno
Cultural bridge
Cultural bridge
Ahmed Rachedi, président du jury
Ahmed Rachedi, président du jury
DIFF 2009
DIFF 2009

Michel Khleifi et Merzak Allouache sont finalement montés sur le podium. Le Palestinien a décroché le grand prix du 6° Festival de Dubai pour son très beau film Zindeeq et l'Algérien le prix spécial du jury pour Harragas. Habile compromis d'un jury présidé par Ahmed Rachedi.

La vraie bouffée d'oxygène est venue du cinéma africain qui a tenu la vedette au festival de Dubai. C'est la nouvelle génération, post Sembène et Hondo, qui a investi les rivages du Golfe persique. Une vague africaine de grande qualité, très passionnante, avec un renouveau esthétique et une totale absence de conformisme. À l'image du sidérant chef-d'oeuvre Nous aussi avons marché dans la lune, du cinéaste congolais Balufu Bakupa-Kanyanda (coproduit par le Festival panafricain d'Alger).

C'est une oeuvre en intimité profonde avec les écrits de deux grands poètes Aimé Césaire et Tshiakatuba Matala Mukadi. Quelque chose de très important s'est produit au festival de Dubaï, comme en juillet dernier à Alger, avec la présentation de ce film. Le travail de Balufu Bakupa-Kanyanda, metteur en scène, poète, philosophe nous fait penser à celui de Glauber Rocha. L'un est l'autre ont une démarche unique, originale, très brillante au sein du cinéma africain pour Balufu et latino-américain pour Glauber. Chacun d'eux fait un cinéma d'une élégance absolue, prenant des risques mais gardant l'émotion.

À Dubai il y avait aussi les films de Dyana Gaye, Mama Keita, Ousmane William Mbaye, Léandre Alain Baker et Jean Marie Téno.

Tout à fait surprenant et méritant le premier prix de la section court métrage à Dubaï (en fait c'est un moyen métrage), Saint-Louis Blues, de Dyana Gaye emprunte son style au film musical, avec cet aspect "road movie" qui nous libère du cinéma à message. Un peu de joie et de délire ne font pas de mal au cinéma africain.

Ramata de Léandre-Alain Baker n'est pas mal non plus, légèrement amoral, subversif dans les rapports d'une dame d'un certain âge avec un délinquant qui pourrait être son fils. Histoire déroutante où il y a un retour boomerang.

Il y a aussi Mère-Bi dans lequel Ousmane William Mbaye fait le portrait d'une figure admirable de la presse sénégalaise : Annette Mbaye d'Erneville qui a marqué inexorablement l'histoire des médias au Sénégal et dans tout le continent.
Cette grande pionnière n'a jamais eu la langue dans sa poche et sa plume est toujours prête à rebondir chaque fois qu'on touche aux droits de la femme africaine.

Il y a toujours mille choses à filmer à travers notre vaste continent, et pourquoi pas un vrai thriller, comme celui de Mama Keita : L'Absence.
Ton juste, bonne interprétation, le travail de Mama Keïta a été bien accueilli aussi bien à Dubaï qu'au dernier Fespaco de Ouaga.

Tout comme l'approche documentaire de Jean Marie Téno dans Lieux Saints (mention spéciale à Dubaï) : virée à Ouaga sur les traces de Bouba, Jules César et Abbo, personnages dans l'air du temps burkinabé et dont on a envie d'avoir de leurs nouvelles aujourd'hui encore.

Six cinéastes africains ont débarqué à Dubaï non pour faire des affaires mais avec leurs images en bandoulière et le public a marché à tous les coups dans cette passionnante plongée dans l'univers africain si complexe où se côtoient poésie, imaginaire, fantaisie, humour décapant, portraits réels ou inventés.
L'Afrique perdue et retrouvée ici, dans ses tensions et ses rires, a l'honneur du festival de Dubaï sur les rives du Golfe arabo-persique.

Azzedine Mabrouki

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