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Le regard nouveau des jeunes cinéastes africains
critique
rédigé par Fatou Kiné Sène
publié le 03/03/2010
Kiné Sène
Kiné Sène
Itchombi de Gentille Menguizani Assih (Togo)
Itchombi de Gentille Menguizani Assih (Togo)
Jean-Marie Barbe
Jean-Marie Barbe
Angèle Diabang
Angèle Diabang
Yandé Codou Sène dans Yandé Codou, La griotte de Senghor, de Angèle Diabang (Sénégal)
Yandé Codou Sène dans Yandé Codou, La griotte de Senghor, de Angèle Diabang (Sénégal)
Le collier et la perle, de Mamadou Sellou Diallo (Sénégal)
Le collier et la perle, de Mamadou Sellou Diallo (Sénégal)
Le collier et la perle, de Mamadou Sellou Diallo
Le collier et la perle, de Mamadou Sellou Diallo
El Hadji Sani Magori
El Hadji Sani Magori
Pour Le meilleur et pour l’oignon, de Sani Magori (Niger)
Pour Le meilleur et pour l’oignon, de Sani Magori (Niger)
Sani Magori brandissant son trophée du Meilleur long métrage documentaire (African Movies Awards, AMAA 2009) décerné à Pour Le meilleur et pour l’oignon
Sani Magori brandissant son trophée du Meilleur long métrage documentaire (African Movies Awards, AMAA 2009) décerné à Pour Le meilleur et pour l’oignon
Trophée du Meilleur long métrage documentaire (African Movies Awards, AMAA 2009) décerné à Pour Le meilleur et pour l’oignon
Trophée du Meilleur long métrage documentaire (African Movies Awards, AMAA 2009) décerné à Pour Le meilleur et pour l’oignon
Danny Glover et Sani Magori aux AMAA (African Movies Awards), le 05 avril 2009
Danny Glover et Sani Magori aux AMAA (African Movies Awards), le 05 avril 2009
Malam Saguirou
Malam Saguirou
La Robe du temps, de Malam Saguirou (Niger)
La Robe du temps, de Malam Saguirou (Niger)
La Robe du temps, de Malam Saguirou
La Robe du temps, de Malam Saguirou
Autopsie d’une succession, d'Augustin Talakeana (Togo)
Autopsie d’une succession, d'Augustin Talakeana (Togo)
Autopsie d’une succession, d'Augustin Talakeana
Autopsie d’une succession, d'Augustin Talakeana
Boul Fallé, la voie de la lutte, de Rama Thiaw (Sénégal)
Boul Fallé, la voie de la lutte, de Rama Thiaw (Sénégal)
Waliden, enfant d’autrui, d'Awa Traoré (Mali)
Waliden, enfant d’autrui, d'Awa Traoré (Mali)
Waliden, enfant d’autrui, d'Awa Traoré
Waliden, enfant d’autrui, d'Awa Traoré

Les jeunes cinéastes africains s'intéressent à l'évolution de leur société. Ils abordent, sous un angle parfois nouveau, divers sujets. De multiples approches en découlent dans les documentaires montrés les 20 et 21 février 2010 à l'Institut français de Dakar : la conservation de la mémoire, des pratiques de développement endogène, ou la narration de son vécu.

Les documentaires de la collection Lumière d'Afrique, projetés les 20 et 21 février 2010 à l'Institut français de Dakar, présentent une diversité dans les sujets traités. Les jeunes cinéastes africains portent leur regard sur leur société. D'un pays à un autre, leurs préoccupations sont diverses, parfois complémentaires. Les réalisateurs nigériens, Malam Saguirou dans le film La Robe du temps et Sani Magori Pour Le meilleur et pour l'oignon se sont intéressés au développement endogène. Dans les deux cas, l'initiative privée est mise en exergue dans la prise en charge par les paysans de leur propre devenir.

Dans certains films, les réalisateurs semblent être guidés par la même démarche. C'est notamment le cas du Sénégalais Mamadou Sellou Diallo avec Le Collier et la perle et la Malienne Awa Traoré dans Waliden, enfant d'autrui. Leur vécu a été porté à l'écran.

Pour le premier film, c'est l'angoisse de voir sa fille naître et grandir dans une société où les violences faites aux femmes sont fréquentes. Diallo raconte son rapport avec la femme et son corps, la naissance et la souffrance. Et comme il l'a relevé lui-même lors de la projection de son film, "c'est l'inquiétude que j'ai ressentie, en tant que père, pour ma fille que j'ai voulu exprimer face à un monde où les femmes sont violées et massacrées".
Quant à la réalisatrice malienne Awa Traoré, elle a retracé son expérience de "Waliden", c'est-à-dire d'enfant confié. Pour les deux documentaires, souligne le critique de cinéma, Baba Diop, c'est une approche nouvelle. "Mamadou Sellou Diallo a eu moins de pudeur à interroger son avenir et Awa Traoré se questionne par rapport à son vécu", note-t-il.

Le travail de la préservation de la mémoire est aussi pris en compte par les jeunes cinéastes. La Sénégalaise Angèle Diabang Brener dans Yandé Codou, La griotte de Senghor et le Togolais Augustin Talakeana, avec Autopsie d'une succession, parlant de la succession du président Gnassigbé Eyadéma par son fils Faure s'y sont intéressés.
Le thème de la modernité et de la tradition a capté l'attention des jeunes. "On n'est plus devant un cinéma d'opposition entre la modernité et la tradition, mais dans une continuité", relève Baba Diop, présentateur des différents films.
Le film Itchombi de la Togolaise Gentille Menguizani Assih en est une illustration. La réalisatrice, sans remettre en cause la pratique de la circoncision, dit aux praticiens de son village : "Attention ! Le Sida existe, comment le prenez-vous en compte ?".
Les femmes filment les corps des hommes. Les réalisateurs, comme Mamadou Sellou Diallo, s'intéressent au corps des femmes dans Le Collier et la perle.

Jeunes, habitants pour la majeure partie, les villes, des cinéastes ont revendiqué leur appartenance à une certaine culture urbaine. C'est le cas de Rama Thiaw dans Boul Fallé, la voie de la lutte et Ça vibre dans nos têtes de Kassim Sanogo.

Cette nouvelle génération de cinéastes semble s'inscrire dans une certaine rupture par rapport aux aînés. La faiblesse de leurs films réside, cependant, dans le non approfondissement de la dimension esthétique. Les jeunes réalisateurs, nourris d'images de télévision, n'ont pas encore bien assimilé la différence entre un reportage et un documentaire.
Les dix films projetés, tous des moyens métrages, sont issus de la collection Lumière d'Afrique, édités sous forme de coffret Dvd par Africadoc. Ils sont produits entre 2008 et 2009 lors de résidences d'écriture et de production. Les réalisations, disponibles en salles pour le moment, seront commercialisées à partir du mois de juin, lors du Louma de Saint-Louis. Un marché de vente de produits du septième art organisé par Africadoc.

Fatou K. SENE

Pour en savoir plus : voir le site officiel [africadoc.net]

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