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35ème Festival de Toronto (Canada)
300 Films, 10 jours, 30 salles
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 16/09/2010
The Bell Lightbox, salle 1
The Bell Lightbox, salle 1

Sur les rives du lac Ontario, Toronto accueille du 9 au 19 septembre 2010 son 35è Festival International du Film. À l'affiche, 300 films en 10 jours dans 30 salles.

Le reflet d'une ville

Traversée de l'Atlantique, cette fois le festival est à l'enseigne de Toronto, cité fervente et cosmopolite où à force de le vouloir, c'est arrivé : le festival s'offre cette année des habits neufs, un siège permanent ultra moderne The Bell Lightbox, situé downtown en plein quartier des artistes, au coin de King et John Streets. Élégant complexe de 5 étages avec cinq salles de projections, des galeries d'exposition, des studios de visionnage, une centre de recherche pour les historiens qui étudient les classiques du cinéma mondial.

Pas de compétition

The Bell Lightbox a été créé grâce uniquement aux dons privés de Canadiens riches et de sociétés commerciales, dans la tradition de ce pays libéral et anglo-saxon. Une fois la grande fête de l'inauguration terminée, les projections ont commencé.
Présence importante d'auteurs à Toronto, parmi lesquels Clint Eastwood, Raoul Ruiz, Robert Redford, Jerzy Skolimovski, Patricio Guzman... Et de centaines d'autres cinéastes dont les films sont répartis entre les sections Masters, Gala presentation, Visions, Discovery, etc... Il n'y a pas de compétition au festival de Toronto.

Des auteurs importants

Robert Redford a fait The Conspirator sur la guerre de Sécession et l'assassinat du président Abraham Lincoln en 1865 par un certain John Wikes Booth, un acteur sudiste fanatique.
Le Chilien Raoul Ruiz a adapté un roman portugais du XIX° siècle dans Les Mystères de Lisbonne, une saga de 270 minutes, 4h30 de projection ininterrompue, histoire de trois personnages,une comtesse,un businessman et un orphelin dont la vie finit par entremêler les destins.
Essential Killings, du Polonais Jerzy Skolimovski, c'est sur le transfert secret par la CIA de prisonniers afghans vers les prisons d' Europe de l'Est, du Maroc et d'Egypte où ils sont torturés et souvent achevés. Mais le personnage de cette histoire réussit à s'échapper, probablement à Sofia en Bulgarie, et c'est la galère de la survie d'un Afghan musulman dans un environnement très hostile.

L'Afrique du sud et le Kenya

Le directeur du festival de Toronto, Piers Handling, a sélectionné personnellement beaucoup de films (il est aussi le directeur de la très prestigieuse cinémathèque de l'Ontario) dont celui de l'Américain John Sayles, Amigo, sur l'occupation coloniale américaine des Philippines au début du siècle dernier. Les violences urbaines en Afrique du sud sont au coeur de State of Violence du réalisateur Khalo Matabane, tandis que la question de l'alphabétisation en Afrique est traitée dans une production de la BBC par Justin Chadwick dans The First Grader : un programme de scolarisation au Kenya, pays où les écoles manquent, voit arriver des centaines de jeunes, même de très jeunes postulants pauvres, et aussi d'un vétéran de la guerre de libération (Mau Mau) de 80 ans qui veut apprendre à lire...

Chroniques de la vie quotidienne de cités majeures : Kinshasa,...

Les mégalopoles sont à l'honneur. Il y a Breaking Club sur Hong Kong filmée par Barbara Wong et Mumbai Daily, de Kiran Rao : Bombay est devenue Mumbai mais restée l'inexpugnable capitale du cinéma indien. Viva Riva!, joyeux portrait de la capitale congolaise Kinshasa est la première oeuvre du jeune cinéaste Djo Tunda Munga. Dans la section City to City, c'est Istanbul qui a été choisie, avec dix films turcs qui sont en passe de conquérir une audience internationale.

Le plus grand festival d'Amérique, le plus loin Tanger du Monde

Ainsi le festival de Toronto se paye le luxe de prendre la tête de tous les festivals d'Amérique du nord grâce à l'étendue et à la richesse de son programme.
La frontière avec les États-Unis est toute proche d'ici, aux chutes de Niagara. Les touristes américains trouvent Toronto très accueillant et viennent de l'Illinois, de l'Ohio ou du Michigan. Comme les producteurs de films et de séries de télévision américains qui travaillent ici à longueur d'année, le Canada leur revient beaucoup moins cher. Le producteur de Naked Lunch, par David Cronenberg, tiré du roman de William Burrough, a aussi préféré tourner à Toronto une histoire sensée se passer à Tanger...

Azzedine Mabrouki

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