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Festival de Mumbai (Bombay) 2010
Attention chef d'oeuvre !
critique
rédigé par Azzedine Mabrouki
publié le 03/11/2010
Bright star de Jane CAMPION, 2008
Bright star de Jane CAMPION, 2008
Bright star de Jane CAMPION, 2008
Bright star de Jane CAMPION, 2008

Coup d'envoi du 12° Festival de Mumbai jeudi 21 Octobre avec 200 films au programme de l'Inde et du reste du monde : 58 pays participants.

Le territoire cinématographique incroyablement riche de l'Inde laisse pourtant venir ici beaucoup de productions étrangères. Mais les chiffres indiens sont ahurissants : ce pays produit chaque année 1200 films en 22 langues, production astronomique, la plus élevée et la plus variée du monde. Si la croissance économique du pays a atteint les 8,7%, la production cinématographique culmine à 12%, avec 14.000 salles et complexes à multiple écrans.
Tout cela pour dire qu'à côté des films de Big B (Amitabh Bachchan qui vient de fêter ses 68 ans dans une fête grandiose à Mumbai) et de Shah Rukh Khan qui vient de sortir un chef d'oeuvre (My Name is Khan), la présence au festival de Mumbai de tant d'oeuvres étrangères est une preuve d'ouverture.
Une nouvelle inattendue accueille le journaliste qui débarque à Juhu Beach, quartier chic de Mumbai où se déroule le festival : le jury cette année est un "all women jury" ! La Néo Zélandaise Jane Campion (il y a quelques années invitée d'honneur d'un inoubliable festival au Cirta de Constantine) préside en effet un jury où ne figurent que des artistes -femmes : Samira Makhmalbaf (Iran), Suhasini Manirathman (Inde), Yeon Jeonghee (Corée du sud), Tania Seghatchian (Grande Bretagne). Le jury devra départager les 14 films choisis pour la compétition.

Le festival de Mumbai est organisé par la MAMI (Mumbai Academy of Moving Image) et la grande firme multimédia Reliance Big Pictures. Les projections se passent sur les neuf écrans des salles ultra modernes Chandan, PVR, Metro Big Cimemas et Big Cinemas Ghatkopar.

Hors-la-loi de Rachid Bouchareb représente l'Algérie, hors compétition.
En ouverture, le film américain de David Fincher : Social Network, un thriller mais aussi le portrait du jeune étudiant à Harvard Mark Zukenberg,aujourd'hui multimilliardaire, qui a fondé le réseau Facebook point de jonction d'un demi milliard d'internautes tous les jours,certains y mettent leurs photos et les photos de leurs familles ! Le film n'est pas très tendre pour Zukenberg, accusé d'avoir trahi ses amis pour arriver à ses grandes ambitions.
Oliver Stone, auteur de Wall Street, Money Never Sleeps, est ici pour recevoir "The Lifetime Achievement Award", prix pour l'ensemble de sa carrière, qui est aussi attribué au cinéaste indien Manoj Kumar.
Mrinal Sen, le célèbre cinéaste bengali,assistera à la projection de son vieux chef d'oeuvre Kandahar entiérement restauré. Il côtoie de très nombreux réalisateurs indiens, ainsi que Abbas Kiarostami, Xavier Beauvois, Ken Loach, Sofia Coppola, Li Hongqi... et toute une délégation venue du Japon à l'occasion de la célébration du cinéma du pays du Soleil levant.

À la conférence de presse, Shyam Benegal,président du festival et S. Narayan, le directeur artistique,ont dit qu'ils voulaient montrer "the cream of the cream", la crème de la crème du cinéma mondial. Par sa seule présence, l'actrice Juliette Binoche (dans Copie Conforme de Abbas Kiarostami) est l'image de la bonne graine cinématographique réunie ici. Beaucoup de films indiens (quality cinema) sont la preuve de la bonne santé d'un cinéma national qui n'est pas uniquement commercial. Les bons scénarios donnent un nouveau souffle au cinéma non commercial, de recherche,que suit attentivement la foule cinéphile fidèle du festival de Mumbai.

L'an dernier, ici même lors du 11° festival, on pouvait assister à des échanges très stimulants sur le film algérien de Malek Bensmail : La Chine est loin... Une oeuvre bien reçue à Mumbai, dans sa forme comme une oeuvre expérimentale, libre et belle à la fois. Et dans le fond, comme une rare réussite qui intègre avec perfection des informations sur le passé et le présent de l'Algérie, à travers le portrait sans pittoresque de sa plus jeune génération.
Le grand intérêt du public cinéphile du festival de Mumbai pour le travail de Malek Bennsmail dénotait déjà le sens profondément vivace et rigoureux dans lequel ce festival entend faire converger les choix de sa programmation.

Azzedine Mabrouki

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