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À MOITIÉ D'ÂME. A l'épreuve de la vie
Un court métrage fiction de Marwen Trabelsi, Tunisie
critique
rédigé par Paule Kadja Traoré
publié le 22/03/2023
Paule Kadja TRAORÉ, Rédactrice (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Paule Kadja TRAORÉ, Rédactrice (Dakar) à AFRICINÉ MAGAZINE
Marwen TRABELSI, réalisateur tunisien
Marwen TRABELSI, réalisateur tunisien
Scène du film
Scène du film
Hajer Nefzi, productrice du film
Hajer Nefzi, productrice du film

Le pouvoir se résume-t-il aux dépenses ostentatoires d'une aisance artificielle ? Ou bien devrait-il servir à améliorer nos conditions de vie et celles de notre société ?

Zoom sur un décor sobre et peu éclairé. Une dame, c'est la patronne, ton autoritaire, sans aucune empathie, remettant son "salaire" à un collaborateur. Epilogue à une collaboration de quarante ans.
Voici cet homme seul, mélancolique, démuni, mais déterminé à se sacrifier pour le bien-être de sa fille.



En 23 minutes, le réalisateur Marwen Trabelsi nous plonge dans le vécu de certains Tunisiens aux lendemains du printemps arabe. Au milieu d'un décor sinistre, un père prêt à donner son âme pour sauver le seul bien qui le maintient en vie.
Des plans fixes pour dire l'abus de pouvoir. Rackets, perte d'emploi… Rien ne l'arrête, seul le bonheur de sa fille le préoccupe.

J'aime cette indifférence du personnage face à son entourage, tout ce qui lui importe étant l'amour qu'il porte à sa fille. Le film est une allégorie pour dire que nous vivons dans un monde où pour survivre, il faut savoir s'accrocher à quelque chose qui peut être l'amour inconditionnel pour un être ou la subordination au matériel pour le paraître.

La femme, incarnation et garante de la stabilité de la société, symbolise, en situation d'emploi, la déshumanisation d'un Etat qui passe juste à "l'essentiel", en faisant l'impasse sur le vécu et le ressenti de la grande masse. Mais au-delà de l'allégorie, le choix est-il innocent ?
Ne sommes-nous pas devant une interpellation sur le rôle et la place de la femme dans la reconstruction de la Tunisie ? La révolution mange ses enfants. A moitié d'âme le confirme, à sa manière.

Paule Kadja TRAORÉ (Sénégal)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2022 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 5è édition du Festival de Dakar Court (05-10 Décembre 2022) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar), avec le soutien de Vivendi Create Joy.

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