Visualisez un monde où un simple bisou demande une rébellion ! C'est ce délicieux chaos qu'Azedine Kasri orchestre dans Boussa.
Ce cri pour une Algérie libre et démocratique sait manier l'absurdité et l'amour avec une touche de burlesque, du président en caricature à la scène de bouche-à-bouche entre hommes !
Le tango symbolise la résistance de la femme face aux directives de l'homme. L'éclairage porté sur ce personnage féminin représente l'éveil de cette jeunesse. La beauté des paysages algériens renforce le contraste avec les désirs insatisfaits des jeunes.
Le Hirak est là, en toile de fond, tout comme la lutte pour la langue kabyle et donc pour la diversité. Derrière l'humour, les références se multiplient à la situation politique comme à l'impossibilité de s'exprimer pleinement.
S'exprimer librement, cela veut-il dire de demander à une Algérienne vivant dans son pays de faire du bouche-à-bouche au cinéma ! N'est-ce pas la première fois ? Cela soulève des questions, non ? Ce n'est pas facile à accepter dans cette société conservatrice.
Boussa n'est donc pas seulement une comédie sentimentale. Le charme irrésistible de sa provocation est surtout une déclaration d'amour à la liberté où le rire est une ruse.
Kosi Sessi (Togo)