Un violent accident bouleverse la vie d'Eissa, un migrant africain de 17 ans qui vit en Égypte. Le film dépeint son parcours semé d'écueils. C'est sur fond de drame que Morad Mostafa décrit la tragédie des migrants africains.

Ce film, majoritairement fait de silences et d'images statiques, laisse le temps de l'émotion. Ses décors géométriquement très parlants et ses lumières signifiantes jouent les contrastes et imprègnent le film d'une atmosphère puissante. Une caverne assombrie abrite une église troglodyte qui s'ouvre sur un ciel clair et vif, contrasté par l'appel à la prière du muezzin.



Le réalisateur suggère des tensions religieuses entre chrétiens coptes et musulmans. Les murs qui s'effritent et les carcasses de voitures abandonnées connotent la pauvreté du jeune migrant en prise avec ces tensions. C'est de cette situation précaire qu'il cherche à se détacher pour offrir une meilleure vie à sa compagne Égyptienne et leur enfant.
Si l'on peut trouver ce film intéressant, chargé d'émotion, la mise en scène ainsi que la structure du récit de Morad maintient le spectateur dans une sorte d'angoisse mêlée d'incertitude.

Gogre Serge Arnaud ONEKEKOU (Côte d'Ivoire)

Article rédigé dans le cadre de l'Atelier Dakar Court 2023 / FACC.
Un atelier de formation en critique cinématographique dirigé par Olivier Barlet et Baba Diop, organisé à l'occasion de la 6è édition du Festival de Dakar Court (11-16 Décembre 2023) par l'Association Cinemarekk et la Fédération Africaine de la Critique Cinématographique (FACC, Dakar).