Parcours de réfugiés, le film documentaire en compétition, du réalisateur Marocain Ali BENJELLOUN a été projeté au cinéma Neerwaya le dimanche 27 février 2011 à 18h 30.
Dès le début du film, le réalisateur a focalisé notre regard sur son sujet en nous avertissant par une voix off que le visage des interlocuteurs ne serait pas montré dans le but de préserver leur intimité. Il a ainsi recours à des plans de dos ou de profil. Les images du documentaire ne sont pas très expressives, néanmoins pourraient être lues comme des métaphores : un sac qui renvoie à l'immobilité des migrants, un poisson qui ne cuit pas comme pour exprimer l'attente d'une vie meilleure.
Cependant, lorsque les refugies prennent la parole pour s'exprimer, le spectateur voyage avec ces derniers de l'Afrique subsaharienne vers le Maroc à travers les forets, les déserts ; il vit les humiliations et les violences avec ces migrants avant d'atterrir au Maroc qui représente pour eux un nouveau pays. Terre d'accueil, le Maroc n'est pas cependant pas un pays de cocagne : une fillette traverse l'écran ; elle est le fruit d'un viol collectif commis par des militaires.
Ce film documentaire est d'actualité avec des conflits et soulèvements politiques en Afrique notamment en Libye, en Egypte, en Tunisie et tout récemment au Maroc ainsi qu'en Côte d'Ivoire. Si le réalisateur documente le sort de ces réfugies subsahariens, il n'analyse pas combien ce besoin d'exil frappe aussi les Marocains eux-mêmes.
Christelle Ndaya MBAYA
Sénégal/Congo
Article paru le Mardi 1er mars 2011, Bulletin Africiné n°13 - Ouagadougou (Burkina Faso), FESPACO 2011 - n°2, p. 8.
avec le soutien d'Africalia (Belgique | Bruxelles) et du Ministère des Affaires étrangères (France)