Eddy Munyameza est un jeune réalisateur burundais dont le documentaire Histoire d'une haine manquée est en compétition officielle au FESPACO 2011. Un film qui montre une autre facette de la guerre fratricide Hutu et Tutsi. Le film est un témoignage poignant sur la manière dont lui-même et ses frères ont échappé à la mort grâce à leur voisin Hutu.
Paule Arlette HIEN : Quand avez-vous commencé la réalisation de film ?
Eddy MUNYAMEZA : En 2004, j'ai commencé à travailler sur des films institutionnels mais je ne faisais que le cadrage et le montage, j'avais un réalisateur à mes côtés. En 2008 j'ai eu l'idée de faire un film sur ma vie, je me suis dit qu'un jour je deviendrai réalisateur, je tournerai mon propre film. Mon premier documentaire est L'Histoire d'une haine manquée.
Paule Arlette HIEN : Pourquoi vouloir réaliser un film sur votre vie ?
Eddy MUNYAMEZA : Je voulais parler de ce que j'ai vécu pendant la crise au Burundi. Tout le monde sait ce qui s'est passé au Rwanda et au Burundi pendant le génocide. Mais les films que je voyais disaient que les Hutus ont tué les Tutsis et vice versa. Cependant certains Hutus ont sauvé la vie des Tutsis et vice versa. C'est une histoire que j'ai personnellement vécue. Alors, j'ai décidé de tourner un film pour faire ce témoignage.
En le réalisant, je ne pensais pas le présenter à des festivals, mon objectif était de le faire connaitre à un large public, particulièrement les Burundais.
Paule Arlette HIEN : Dans quelles conditions avez-vous tourné votre premier documentaire ?
Eddy MUNYAMEZA : J'avais un projet de film déjà écrit, je n'avais pas de budget, mais j'avais les moyens techniques puisque je travaillais dans une structure de production.
Donc j'ai pris ma caméra, j'ai fait le repérage en une semaine. Le tournage m'a également pris une semaine. J'ai fait le montage en 4 jours. C'est parce que j'avais une idée précise de ce que je voulais faire que cela n'a pas été compliqué.
Paule Arlette HIEN : Quelles sont vos attentes en participant au FESPACO ?
Eddy MUNYAMEZA : Il est important pour moi que le film soit diffusé le plus largement possible. Ça me ferait plaisir qu'il soit vu dans toute l'Afrique parce qu'on a pratiquement les mêmes problèmes ethniques, la division sociale et bien d'autres.
Paule Arlette HIEN
Burkina Faso